Les dépôts au jour le jour auprès de la Banque centrale européenne ont nettement augmenté mercredi, dans un contexte de tensions persistantes au sein du système bancaire de la zone euro alors que l’Espagne empruntait à un niveau record, au delà des 7%.
Les dépôts des banques au jour le jour ont atteint 216,395 milliards d'euros mercredi, contre 189,827 milliards d'euros mardi, a indiqué la BCE. Ils ont ainsi augmenté pour le sixième jour ouvré consécutif.
Les dépôts auprès de la banque centrale ont connu une progression régulière depuis le 8 novembre, date de la fin de la précédente période de constitution des réserves de la BCE.
Les banques préfèrent actuellement mettre leur argent auprès de la BCE plutôt que se prêter entre elles. Elles sont en effet méfiantes en raison des incertitudes au sujet de l'exposition de leurs contreparties aux dettes souveraines des pays de la zone euro en difficulté, d'après les analystes.
Au même stade de la précédente période de constitution des réserves, les dépôts avaient atteint 181,867 milliards d'euros, soit environ 34 milliards de moins que le niveau actuel. Les dépôts ont ensuite bondi à 298,591 milliards d'euros à la fin de la période, le plus haut niveau depuis le 30 juin 2010. C'est également un montant supérieur au pic de 297,424 milliards d'euros qui avait été atteint le 6 novembre 2008, après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers.
La crise de la dette de la zone euro a continué de s'aggraver ces derniers jours. Fitch dans une note estime que l’aggravation de la crise de la dette pourrait se propager aux Etats-Unis via le système bancaire, ce qui fait peser un risque significatif sur les banques américaines.
Les investisseurs s'inquiètent également de la capacité de l'Italie à honorer ses dettes, et craignent une propagation de la crise à des pays du "noyau dur" de la zone euro comme la France.
Le recours à la facilité de prêt d'urgence au jour le jour de la BCE a cependant légèrement diminué mercredi, à 3,083 milliards d'euros contre 3,728 milliards d'euros mardi, a indiqué la banque centrale. Dans des conditions normales, les banques utilisent ce dispositif à hauteur de quelques centaines de millions d'euros.