Quelle débâcle pour le parti socialiste espagnol au pouvoir depuis 7 ans en Espagne ! Le Parti populaire (PP), à droite sur l’échiquier politique, a remporté dimanche une majorité absolue historique aux élections législatives en Espagne. Avec 45% des voix et 186 élus au Congrès des députés, les élections législatives en Espagne ont tourné au raz-de-marée en faveur des conservateurs.
La droite a en effet obtenu 186 sièges de députés contre 111 seulement pour le Parti socialiste (PSOE), qui enregistre son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie en 1975. Les socialistes espagnols, au pouvoir depuis 2004, deviennent ainsi les nouvelles victimes d'une crise qui a déjà fait chuter les gouvernements irlandais, portugais, grec et italien.
Mariano Rajoy, 56 ans, qui devrait former et diriger le prochain gouvernement, ne prêtera pas officiellement serment avant décembre mais l'aggravation de la crise souveraine et la nervosité extrême des marchés financiers qui commencent à douter de la capacité de l4espagne à redresser ses finances publiques l'obligent à dévoiler très vite la feuille de route qu'il entend mettre en œuvre.
Mariano Rajoy a promis un "effort solidaire" pour "faire la guerre à la crise", mais a reconnu qu'"il n'allait pas y avoir de miracle" face à une situation économique très difficile.
Confronté à un taux de chômage record dans l'Union européenne, qui touche plus d’un actif sur cinq (autour de 21,5%), un déficit budgétaire attendu au mieux cette année à 6% du PIB, une économie au bord de la récession et des taux qui ont frôlé les 7% la semaine sur les emprunts à dix ans émis par le Trésor espagnol, les défis à relever sont nombreux pour restaurer la crédibilité financière de l’Espagne.
"Ce n'est un secret pour personne que nous allons gouverner dans la conjoncture la plus délicate pour l'Espagne de ces 30 dernières années" admet Mariano Rajoy. "Je n'aurai pas d'autre ennemi que la crise économique", mais aussi "le chômage, le déficit, la dette excessive, la stagnation économique et tout ce qui maintient ce pays dans cette situation critique", a-t-il assuré.
Ce changement de cap politique n’apaise pas les tensions obligataires à en juger du spread qui reste stable ce matin à 438 points de base tandis
le 10 ans grimpe 2 points de base à 6.6% quand le 2ans s’inscrit à 5.31%. Enfin baromètre de m’aversion au risque, le CDS à 5 ans grimpe de 4 points, 461 points.