Le fonds d'investissement japonais Kokusai Asset Management a annoncé lundi avoir vendu la totalité des obligations d'Etat espagnoles et belges qu'il détenait, rejoignant ainsi la liste des grands fonds nippons qui ont récemment décidé de tourner le dos aux emprunts européens.
"Compte tenu de l'augmentation de la volatilité sur les marchés et de la crise de la dette européenne, nous avons décidé d'opter pour la sécurité", a déclaré un responsable de Kosukai, qui a toutefois souligné que le fonds ne pensait que l'Espagne ou la Belgique allaient faire défaut sur leur dette.
Les emprunts espagnols représentaient 1,7% du montant du fonds - qui atteint environ 2.000 milliards de yens, soit 19 milliards d'euros - et les emprunts belges, 3,1%. Le fonds s'était défait de tous ses emprunts français en octobre et de ses obligations italiennes début novembre.
En septembre, le fonds Mizuho Trust & Banking avait vendu ses obligations italiennes pour acheter des emprunts américains, australiens et canadiens notamment.
Selon certains analystes, les fonds devraient se tourner vers les emprunts japonais, considérés comme sûrs en dépit de leur très faible rendement, de l'ordre de 1%.
Plus généralement, si l’Espagne ou la Belgique sont pourtant deux pays aux fondamentaux solides, la spirale de l’aversion au risque pousse les fonds d’investissements à vendre leurs obligations par mesure de précaution alors qu’objectivement il n’ ya pas de risque de défaut de paiement. De fait, le fonds d’investissement japonais, en affichant sa méfiance quant aux capacités de ces deux pays à rembourser leurs dettes, alimente l’aversion au risque et les tensions sur les marchés obligataires, même si ces tensions sont exagérées.