Avant une réunion décisive ce jeudi entre la chancelière allemande Angela Merkel et ses homologues français et italien, le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler a rappelé qu'il était fermement opposé à la création d'obligations communes à la zone euro.
"Nous ne voulons pas d'eurobonds, parce que nous ne voulons pas que les taux d'intérêt grimpent en flèche en Allemagne", a déclaré Philip Rösler lors d'un débat sur le budget, demandant au Bundestag, d'exprimer son opposition à la création d'obligations communes.
Une analyse partagée par les principaux dirigeants politiques allemands qui estiment que ce n'est pas le moment de créer des eurobunds sous le gouvernement actuel. « C’est mettre la charrue avant les bœufs » lançait Angela Merkel il y a quelques jours. Il faut d’abord renforcer la gouvernance économique.
Sur cette thématique, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dévoilé toute une série de propositions visant à renforcer la gouvernance économique en Europe. Ces propositions incluent l'introduction de différents types d'obligations qui seraient émises conjointement par les pays de la zone euro.
Mais Wolfgang Schäuble rétorque que « la proposition de José Manuel Barroso d'introduire des obligations mutualisées ferait du tort à l'Allemagne comme à l'Europe, car de tels instruments pourraient entraîner une perte de confiance dans l'Union européenne », a martelé le ministre allemand des finances.
Il a ajouté que les eurobunds n'étaient pas des instruments anti-crise, et qu'ils ne pourraient être envisagés qu'au terme d'une intégration et d'un approfondissement réussis de la politique économique et budgétaire européenne.
La question de mettre en place ces fameuses obligations communes figurera au menu de la réunion entre Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, et le nouveau président du Conseil italien Mario Monti, afin de trouver des pistes pour sortir de la crise des dettes souveraines.