Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, va s'efforcer de sauver la commission parlementaire ad hoc qui avait été créée en Allemagne pour s'occuper des mesures prises par le Fonds européen de stabilité financière.
La présence de Wolfgang Schäuble et d'autres députés à la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe souligne les craintes que l'Allemagne ne soit en train de faire traîner en longueur la prise de décisions clés pour la résolution de la crise bancaire et des dettes souveraines de la zone euro.
La commission parlementaire en question, composée de neuf personnes, a été créée en octobre avec pour mission d'approuver les décisions urgentes et sensibles prises par le FESF, afin d'éviter de devoir les faire approuver par la commission du Budget, beaucoup plus large, ou par le Parlement, ce qui prendrait beaucoup de temps. La Cour constitutionnelle a suspendu temporairement le recours à cette commission quelques jours à peine après sa mise en place, en raison d'une plainte déposée par des députés de l'opposition.
La CDU, le parti d'Angela Merkel, estime que cette commission est davantage en mesure d'approuver rapidement et efficacement des actions du FESF comme l'achat d'emprunts d'Etat sur le marché secondaire, la recapitalisation des banques ou l'octroi de prêts d'urgence non garantis.
Les députés présents ce mardi à la Cour de Karlsruhe présenteront des arguments oraux pour et contre le recours à cette commission.
La Cour ne devrait pas statuer ce mardi, mais sa décision pourrait être rendue avant la fin de l'année. Le FESF qui devait être opérationnel avant la fin de l’année, se fait attendre alors que l’Italie et l’Espagne sont dans la tourmente, que la Belgique est sur la mauvaise pente et que le triple A français est sous pression. D’ailleurs, le principal pare feu contre l’incendie qui ravage en zone ne cesse de perdre en lisibilité ce qui commence à remettre en cause sa crédibilité. Lors de sa dernière adjudication début novembre, il a émis des obligations à dix ans pour un montant assez modeste de 3 milliards d'euros, qui ont été souscrites à un taux de 3,5%, soit un taux bien plus élevé que lors des émissions précédentes.