Les ministres des Finances européens ont reçu hier soir un rapport qui tire la sonnette d’alarme quant à la dangerosité de la crise de liquidités que traverse l'Italie qui pourrait conduire le pays à l'insolvabilité, ce qui aurait un impact dévastateur sur le sort de la monnaie unique, sur l'Allemagne et sur la France, rapportait mercredi le quotidien britannique The Guardian sur son site Internet
Un rapport qui tombe à point nommé puisque les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis mardi à Bruxelles, pour tenter une nouvelle fois d'élaborer un plan permettant de sortir de la plus grave crise que n’ait jamais traversée l'Union européenne.
Selon The Guardian, alors que Mario Monti, le nouveau président du Conseil italien et par ailleurs ministre de l'Economie, devait présenter devant l'Eurogroupe son programme d'austérité pour sauver l'Italie et préserver la survie de l'euro, un rapport confidentiel rédigé par la Commission européenne et la Banque centrale européenne affirmait que le dirigeant allait devoir faire plus que ce qu'il avait déjà promis, notamment en matière de lutte contre l'évasion fiscale en Italie, estimée à environ 20% du produit intérieur brut.
"La crise de la dette souveraine s'est maintenant déplacée de la périphérie vers l'Italie et d'autres pays du noyau dur de la zone euro. Les tensions sur les taux des obligations souveraines italiennes sont particulièrement fortes, ce qui témoigne des inquiétudes croissantes des investisseurs quant à la viabilité de la dette publique de l'Italie", qui s'élève à près de 2.000 milliards d'euros, affirme le rapport, selon The Guardian.
Le rapport estime que "Les risques d'une véritable crise de liquidités peuvent rapidement s'accroître en l'absence d'une réponse politique déterminée [...]. Des taux d'intérêt durablement élevés augmentent le risque de voir les investisseurs se détourner massivement de la dette souveraine de l'Italie. Une crise de liquidités pourrait alors se muer en crise de solvabilité, dont les répercussions pour les autres grands pays de la zone euro seraient très graves compte tenu de leur exposition à l'économie italienne".