Egan-Jones, une agence de notation américaine inconnue du grand public ne manque pas de toupet. Après avoir enlevé le triple A français cet été, elle a dégradé de deux crans la note attribuée à la dette de la France à "A", soit cinq crans en dessous du "triple A" des trois grandes agences, Standard and Poor's, Moody's et Fitch.
La note, qui était jusque-là de "AA-", a été abaissée de deux crans au vu des perspectives pour la croissance économique, des finances publiques et du secteur bancaire du pays..
Concernant la trajectoire de la dette publique, Egan-Jones a constaté une "tendance désastreuse et le pire est encore à venir". Elle table ainsi sur une dette publique à 108,6% du produit intérieur brut en juin 2012, et 117,1% en juin 2013, contre 100% en juin 2011. Autant dire qu’on est très loin des prévisions du gouvernement qui anticipe une trajectoire inverse. La dette atteindrait 85,4% du produit intérieur brut fin 2011, 86,9% fin 2012, 86,4% fin 2013 et 84,8% fin 2014
"A mesure que la croissance de l'UE ralentira et que le chômage en France montera, les pressions budgétaires augmenteront", a estimé Egan-Jones.
L'agence parie sur une intervention du gouvernement pour renflouer une ou plusieurs banques du pays d'ici à la fin de l'année. Elle a souligné "la propension de la France à soutenir ses banques", même si l'ampleur des problèmes chez celles-ci est "difficile à quantifier".
"Un déclencheur important sera probablement la clôture des comptes en fin d'année des banques françaises; préparez-vous à ce qu'un programme de soutien important soit annoncé dans les quelques semaines à venir", a expliqué l'agence.