« Je vois avec grande satisfaction que le FMI n’est pas venu nous apporter de l’argent, mais est venu nous demander de l’argent » a lancé le ministre des finances brésilien lors d’une visite de Christine Lagarde au Brésil.
En pleine crise financière, Christine Lagarde peine à convaincre les émergents d’apporter une aide financière à l’Europe via le renforcement des fonds du FMI. Hors de question pour l’instant pour les BRIC d’investir directement dans le FESF, un mécanisme qui manque cruellement de clarté. Quant au renflouement des caisses du FMI, les pays émergents posent leurs conditions. Tout nouvel apport financier serait ainsi soumis à un nouveau partage du pouvoir au sein de l’instance mondiale pour garantir une meilleure représentativité des BRIC. Quant à la Chine, son cœur balance entre inquiétude profonde sur les conséquences de l’entrée de la zone euro en récession et peur de soutenir financièrement une Europe susceptible d’imploser. Reste les Etats-Unis. Or la première puissance économique mondiale n'a pas l'intention de prêter davantage au Fonds monétaire international (FMI), selon haut responsable du Trésor américain alors qu’ils s’étaient engagés en 2009 à augmenter leur ligne de crédit au FMI de 100 milliards de dollars.
Du point de vue des Etats-Unis, « le Fonds a les ressources nécessaires pour mener sa mission dans les conditions actuelles » selon le trésor américain. Pourtant, lors du G20 qui se déroulait début novembre, les chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe des Vingt (G20), s'étaient engagés à veiller "à ce que le FMI continue de disposer des ressources nécessaires pour jouer son rôle systémique au profit de l'ensemble de ses membres".
Mais face à l’escalade de la crise souveraine, plusieurs pays souhaitent voir les ressources du FMI augmenter au cas où son intervention devait s'avérer indispensable à beaucoup plus grande échelle sur le Vieux Continent.
De l’aveu même de l’institution, il est possible que le fonds ait "besoin de plus de ressources si la crise devait s'aggraver encore", ajoutant que les autorités européennes et d'autres pays membres examinaient actuellement la possibilité de "prêts bilatéraux" au FMI. Reste une possibilité : la BCE.
En effet, l’institution se tourne désormais vers la Banque centrale européenne, qui pourrait contribuer financièrement aux ressources du FMI et ainsi augmenter sa force de frappe (actuellement de 350 milliards d’euros) afin de venir en aide aux pays fragilisés par la crise.