Mais que va-t-il advenir du FESF maintenant que les 6 triple A de la zone euro sont placés sous surveillance négative ? Car c’est justement la solidité du noyau dur de la zone euro qui permettait jusqu’à présent au fonds de bénéficier du précieux sésame, et par conséquent d’emprunter sur les marchés à des taux extrêmement bas.
L’avertissement de l’agence de notation, qui considère que « les tensions systémiques dans la zone euro ont augmenté ces dernières semaines jusqu'au point de faire pression à la baisse sur le degré de solvabilité de la zone euro dans son ensemble » fait grimper la prime de risque sur le fond européen. En effet, le taux à 10 ans pour le FESF s’inscrit désormais à 3.375%. A ce niveau, les marchés considèrent que le FESF ne bénéficie plus de la meilleure note possible, ce qui compromet d’autant plus son utilité puisque sa fonction première est de pouvoir emprunter à la place des Etats à des taux attractifs.
Pour la Bundesbank, il est désormais préférable d’augmenter directement les ressources du Fonds monétaire international (FMI) plutôt que d'apporter de nouveaux fonds pour soutenir le Fonds européen de stabilité financière (FESF), rapportait le Frankfurter Allgemeine Zeitung, en citant des sources proches de la banque centrale allemande.
Car pour la banque centrale, « Transférer les ressources d'un pays directement au FESF reviendrait à financer de manière dissimulée de la dette publique, ce que la loi européenne interdit. Cela ne serait possible que si plusieurs pays, dont des pays non européens, contribuaient au FMI et recevaient des fonds de cette institution », selon le FAZ.
Or pour l’heure ni les Etats-Unis, ni les BRIC (Brésil et Chine en première ligne) n'ont pas l'intention de participer à un renforcement des ressources du FMI.