Baromètre de l’aversion au risque, la monnaie unique a brutalement décroché à la mi séance. Alors qu’il se négociait encore à 1.3073 au plus haut dans la matinée, il a brusquement piqué du nez pour revenir à 1.294 contre le billet vert, deux figures de perdue en ligne droite. Il abandonne également 0.77% contre le yen, à 99.30.
Un décrochage qui peut s’expliquer par des multiples facteurs, à commencer par le constat selon lequel le marché interbancaire ne fonctionne toujours pas normalement, étant donné que les banques ont déposé un nouveau montant record de 453 milliards d’euros auprès de la BCE, signe que les banques se méfient les unes des autres puisqu’elles préfèrent déposer leurs liquidités à l’abri plutôt que de prêter à des taux plus attractifs.
Aux problèmes de liquidités, le marché s’angoisse à nouveau face aux non-avancées sur le front de la crise européenne. Le marché obligataire est sous pression avec un spread entre l’Allemagne et l’Italie qui franchit à nouveau le seuil des 5 000 pdb pour se rapprocher dangereusement du seuil des 7% ; D’autre part, la défiance s’étend à l’Espagne, alors que le gouvernement a annoncé que son déficit public devrait se rapprocher des 8% plutôt que des 6%. Le spread revient sur ses plus haut, à 5.37% pour un rendement à 10 ans qui se négocie à 5.37%. Parallèlement les valeurs refuges sont sollicitées, à l’instar du Bund ou du T notes américain.
La peur des conséquences de la crise souveraine sur le secteur bancaire et l’économie générale refait son apparition, une angoisse à laquelle s’ajoute une consolidation des marchés actions. Voila ce qui pourrait expliquer cette glissade de la monnaie unique vers les 1.294.