La Société générale, qui se prépare à restructurer sa banque de financement et d'investissement en raison de la crise financière, anticipe une baisse significative de ses revenus dans la BFI en 2012
La banque française, qui a réorganisé le mois dernier la structure de sa BFI en prévoyant la suppression de plus de 1.500 postes dans ces activités à travers le monde, dont 880 en France, veut également réduire de 5% ses dépenses dites "discrétionnaires", à savoir notamment les dépenses téléphoniques, les dépenses de voyage ou les achats de données de marché.
Soc Gen qui publiera ses résultats annuels le 16 février, « anticipe pour 2012 une baisse significative de ses revenus par rapport à 2011 avec notamment un surcoût lié au financement et à la réduction du bilan", écrit la banque dans un document interne de plus de deux cents pages.
Elle justifie cette baisse des revenus par le fait que « les nouvelles contraintes réglementaires européennes entraîneront aussi une baisse de la rentabilité de ces activités en raison des exigences supplémentaires de fonds propres ».
Touchée de plein fouet par la crise de la dette en zone euro et les tensions sur le marché du refinancement bancaire, la SocGen est aujourd'hui contrainte, comme d'autres banques européennes, de restructurer ses activités de marché et de réduire la taille de son bilan pour rassurer les marchés sur sa solidité financière.
La banque, qui souffre d’un déficit de confiance de la part des investisseurs affirme qu’elle est capable de renforcer ses fonds propres sans faire appel au marché, malgré les réserves de nombreux analystes. Comme les autres banques françaises, elle écarte tout besoin de solliciter des fonds publics pour pouvoir surmonter la crise.
La banque estime que la vente accélérée de ses actifs toxiques lui permettra de libérer 1,3 milliard d'euros de capital d'ici l'an prochain.
"Les besoins en capital de Société générale sont estimés aujourd'hui à environ 2,1 milliards d'euros, et ne pourront être remplis sans mettre en réserve une part importante des profits du groupe, qu'il faut donc préserver", insiste encore la SocGen.
Pour mémoire, le groupe a communiqué lors des résultats du troisième trimestre 2011 une perte de 750 millions d'euros de revenus récurrents liée au plan d'adaptation de ses activités de banque de financement et d'investissement, ce qui est une baisse significative, et hors coûts liés aux cessions des actifs.
Société générale paye le prix d’un excès de confiance et d’une sous estimation du risque,
La banque envisage d’autre part d'arrêter ou de fortement réduire ses activités dans le trading physique de matières premières en Amérique du Nord, ainsi que dans le financement immobilier, aéronautique et des bateaux.
"Dans le cas du trading physique d'énergie en Amérique du Nord ainsi que des financements immobiliers, d'avions et de bateaux, c'est l'activité dans son ensemble qui est remise en cause", poursuit le groupe.
A Paris, l'action Société générale reprend 2.7%, à 15.40 euros. Après avoir fondu de 60% en 2011, le titre perd déjà plus de 11% de sa valeur depuis le 1er janvier.
