Le président du Conseil italien a fait preuve de fermeté vis-à-vis de ses partenaires européens lors d’un entretien accordé au journal allemand Die Welt. Mario Monti, qui doit rencontrer aujourd’hui la chancelière Angela Merkel pour une réunion consacrée à la crise de la dette de la zone euro et à la préparation du sommet européen fin janvier, estime qu' « en contrepartie des sacrifices exigés des Italiens pour relancer la croissance, l'Union européenne devait donner quelque chose en retour, comme des taux d'intérêt plus faibles.
Mario Monti précise que "Si pour les Italiens dans un futur proche, il n'y a pas de récompense tangible à leur engagement envers l'austérité et les réformes, des mouvements de protestation en Italie vont surgir contre l'Europe, et également contre l'Allemagne, considérée comme le chef de file de l'intolérance en Europe", a prévenu Mario Monti à Die Welt.
Sans un changement de politique de l'Union européenne, les Italiens traditionnellement pro-européens pourraient trouver refuge auprès des populistes, a-t-il mis en garde.
Mario Monti a par ailleurs souligné qu'il n'y avait pas de crise de l'euro comme monnaie. "L'euro reste très fort, surtout grâce à la Banque centrale européenne et à son indépendance", a-t-il dit au journal, ajoutant que la crise financière que connaissent de nombreux pays de la zone euro n'était liée qu'à leur endettement.
Le chef du gouvernement italien a également estimé que si le tandem franco-allemand était nécessaire pour faire avancer l'Europe, ce n'était pas suffisant dans une union à 27.
"L'Europe doit avoir plusieurs centres. Et l'Italie est l'un d'eux", a expliqué Mario Monti.
Il a par ailleurs ajouté que le projet d'obligations mutualisées de la zone euro - qu'il soutient contrairement à la chancelière - ne figurerait pas parmi les thèmes de ses discussions avec Angela Merkel mais serait évoqué au cours des semaines et des mois à venir. "Les eurobonds ne doivent pas servir à contourner ou annuler la discipline budgétaire, a-t-il nuancé.