« La France n’est pas un pays en crise » considère l'agence de notation Fitch Ratings qui n’enlèvera pas au pays son précieux sésame "AAA" « tant que sa dette n'aura pas fortement augmenté sous l'effet de chocs liés à la crise de la dette dans la zone euro », a déclaré jeudi le directeur de la notation des Etats chez Fitch.
La note de crédit de la France est au centre de l'attention actuellement, alors que l’'agence Moody's qui a placé sous surveillance négative la note souveraine le 18 octobre dernier devrait incessamment sou peu livrer son verdict.
Par ailleurs, la note souveraine française est placée sous surveillance négative par Standard & Poor's Investors Service en vue d'un éventuel abaissement allant jusqu'à deux crans. David Riley a expliqué que la France garderait sa note "AAA" - si sa dette se stabilisait autour de 90% du produit intérieur brut (PIB) avant de diminuer vers 2013 et 2014, conformément au scénario de base de l'agence de notation.
En revanche, le pays ne répondrait plus aux critères correspondants à une note de crédit "AAA" si ses engagements vis-à-vis du fonds de sauvetage de la zone euro lui étaient demandés, en cas de croissance faible, et si le gouvernement devait apporter une aide au secteur financier.
Fitch va attendre de voir les publications économiques de cette année et les mesures qu'adoptera le prochain gouvernement issu de l'élection présidentielle prévue au printemps 2012, a expliqué David Riley. Pour le moment, il ne s'attend pas à ce que le gouvernement intervienne pour soutenir les banques.
"Nous ne pensons pas que le gouvernement devra apporter une aide directe ou des capitaux aux banques, mais en cas d'intensification de la crise, certaines expositions constituent une source de risque", a-t-il toutefois observé.
David Riley a également répété son appel à l'intention de la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle participe davantage à la résolution de la crise, en partie à cause de l'Italie qui concentre l'attention du marché.
"L'Italie a aussi besoin d'un pare-feu crédible, ce qui exige au bout du compte une action bien plus active et explicite de la BCE", a-t-il expliqué. "Nous pensons que la BCE peut renforcer ses efforts sans menacer son objectif en matière d'inflation", a-t-il ajouté.