Si la vague de dégradation impacte l’ensemble de la zone euro, les marchés redoutent surtout les conséquences sur les mécanismes censés éviter une contagion de la crise de la dette.
Le déclassement d’un cran de la note de la France, qui passe à AA+, la relégation en catégorie spéculative de la note du Portugal ou encore la dégradation de deux crans de la note italienne (désormais notée BBB+), aura vraisemblablement des répercussions sur la note de crédit, qui bénéfice encore de la meilleure note possible, et à fortiori sur le cout d’emprunt du FESF, le pare feu censé circonscrire l’incendie de la dette. Or, ces dégradations en cascade commencent d’ores et déjà à se répercuter sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF), et ce d’autant plus que S&P avait précédemment averti que le déclassement de l'un des pays notés "AAA", alors au nombre de six, pourrait entraîner une dégradation similaire pour le FESF, ce qui semble probable maintenant étant donné que la France et l'Autriche ont perdu cette note. Le rendement obligataire à 10 ans du FESF grimpait dans la matinée de 7 pdb, pour s’établir à 3.07%, une prime de risque similaire au rendement obligataire français mais qui reste loin du record de 3.96% franchit en novembre dernier.
Pas de quoi inquiéter l’Allemagne, qui elle conserve son précieux sésame. Selon Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, "Le gouvernement n'a aucune raison de douter de la capacité du FESF à remplir sa mission avec son volume actuel". Pourtant nombre d’observateurs estiment que si le FESF devait perdre son triple A, cela limiterait d’autant plus la crédibilité et donc la force de frappe du fonds. La première adjudication du FESF de l’année qui aura lieu mardi 17 janvier sera l’occasion de tester le degré de confiance des investisseurs dans le mécanisme européen.