Ce mercredi reprennent les négociations entre Athènes et les créanciers privés alors que le gouvernement ne dispose plus que d’une cinquantaine de jours pour éviter un défaut de paiement sur la dette souveraine hellénique.
Il est donc impératif d’obtenir un accord pour que les créanciers privés acceptent d’effacer « volontairement » une partie de leurs créances, ce qui permettrait d’effacer 100 milliards de dettes et ramènerait la dette publique à 120% du PIB à horizon 2020. Faute d’accord sur le « haircut », le déblocage d’une deuxième aide financière de 130 milliards d’euros ne sera pas versé. Or, Athènes doit rembourser une ligne de crédit de 14.5 milliards d’euros le 20 mars, le déblocage de l’aide financière avant cette date butoir est donc indispensable.
Or, rien n’est moins sur. Les divergences de vues sont si profondes que les négociations ont été interrompues la semaine dernière. Motif de la discorde. Athènes souhaite d’une part une décote supérieure à 50% et d’autre part, un rendement de 4.5% au maximum sur les nouvelles obligations. L’Institut International de la Finance, l’organisme qui décide du déclenchement des CDS sur la dette grecque exige, sous la pression de certains créanciers un rendement obligataire d’au moins 5%. Un niveau trop élevé pour Athènes.
Du coté du gouvernement, le Premier ministre grec Lucas Papadémos met la pression sur les créanciers en avertissant qu'il envisagerait d'adopter une loi contraignant les créanciers du pays à accepter une décote sur leurs avoirs si un accord n'était pas conclu au terme des discussions appelées à reprendre mercredi, rapportait le New York Times sur son site Internet.
"C'est quelque chose qui doit être envisagé compte tenu des attentes sur le niveau de participation à obtenir", a indiqué le Premier ministre lors d'un entretien accordé au journal. "Cette option ne peut être exclue. Cela dépend du pourcentage" de décote obtenu.
Bien que les négociations entre la Grèce et ses créanciers privés sur les termes d'une décote volontaire ont été suspendues la semaine dernière, Lucas Papadémos se montre résolument optimiste. "En tenant compte de la complexité de l'exercice, je dirais que nous sommes très proches de la conclusion d'un accord", a –t-il estimé.
Le Premier ministre a par ailleurs exhorté les responsables politiques grecs à adopter les mesures économiques exigées par les bailleurs de fonds étrangers en contrepartie de leur aide avant de confier au quotidien que les dirigeants européens n'avaient pas agi avec suffisamment de célérité pour résoudre le problème de la crise souveraine.