Cette année boursière 2010 a marqué une très forte disparité tant en terme de places boursières qu’à l’intérieur même des indices. Les pays émergents continuent sur leur lancée de 2009 avec de très fortes progressions tandis qu’en Europe, les indices affichent des performances en ordre disperse.
Les Valeurs du CAC
L'année 2010 n'a pas ressemblé à l'exercice 2009 au niveau du CAC 40. L'an dernier avait marqué un fort rebond de l'indice, avec très peu de baisse parmi les valeurs le composant (huit seulement). Cette année, c’est la moitié dans le rouge et l’autre dans le vert. Mais ce qui frappe est surtout la grande disparité entre les évolutions de cours des différentes sociétés. Les secteurs qui ont le mieux progressé sont les biens de consommation à l’instar de LVMH qui s’offre la meilleure performance avec +57,06% et PPR, deuxième meilleure performance avec +41,26% dans le domaine du luxe, mais également Danone (+9,78%), Pernod Ricard (+17,44%), et L’Oréal (+6,51%).
Le secteur automobile s’est repris cette année avec des performances de 20% pour Renault et Peugeot. Malgré ces performances, les deux titres font toujours partie des valeurs qui ont le plus souffert de la crise. En effet, Peugeot et Renault sont en perte respective de 35% et 45% sur 3 ans contre une baisse de 28% pour le CAC sur la même période.
On peut également noter la bonne tenue d’Essilor (+15,39%) dans le secteur de la santé et de Technip (+39,88%) et Vallourec (+23,72%) dans le secteur Pétrole & Gaz.
De l’autre coté, la grande majorité des financières (Axa, Crédit Agricole SA, Société Générale et BNP Paribas) a beaucoup souffert. La palme revenant à Axa perdant 24,73%. Egalement, EDF, après avoir enregistré la pire performance du CAC en 2009, ne gagne qu’une place pour se retrouver en avant dernière position avec un recul de près de 25 %.
Deux nouveaux titres ont fait leur entrée le 20 septembre sur le CAC. La banque Natixis, filiale de BPCE, et le groupe de communication Publicis.
Sur ces deux titres, le premier ne bouge quasiment pas (-1,33% sur l’année et -23,75% depuis son entrée)) tandis que Publicis s’offre une hausse de 36,84% dont une hausse de 12,36% depuis son entrée. Ces nouvelles entrées n’ont pas modifié la composition sectorielle de l’indice puisque Publicis remplace une autre valeur média, Lagardère, et que Natixis prend la place de la banque franco-belge Dexia.
Les indices boursiers
Le bilan est morose pour Paris qui clôt l’année sur un repli de 3,34%, pour s’échouer autour des 3800 points. La déception est encore plus accrue si l’on compare ce bilan annuel aux 22% de progression enregistrée en 2009. Et la décennie qui s’achève n’est guère plus rassurante en termes de performance boursière. Le CAC 40 accuse une perte de plus de 35% sur 10 ans (-36,84%).
Les contre-performances enregistrées par le compartiment financier, sur-représenté au sein de l’indice, ont pesé tout au long de l’année et ont crée un climat d’incertitude et une montée de l’aversion au risque. La crise souveraine en zone euro a occupé le terrain médiatique, et a lourdement pesé sur la tendance. En témoigne le décrochage des places financières des maillions faibles de la zone euro. Athènes chute de 41%, tandis que Madrid cède 17,4%. En Europe, Londres et Francfort ont tiré leurs épingles du jeu. Le Footsie s’adjuge 9%, tandis que le Dax signe une belle progression de 16%
En Asie, le bilan est contrasté. Tokyo cède 3%, pénalisé par la faiblesse du dollar et par l’envolée mécanique de sa monnaie qui freine les exportations, l’un des principaux relais de croissance de l’archipel. Hong Kong en revanche gagne 5,32%, tandis que Singapour progresse de 11.4%.
A l’échelle mondiale, le bilan des performances des places est nettement positif. En particulier aux Etats-Unis, où le bilan est solide malgré les incertitudes qui entourent la santé de la reprise économique. Le Dow Jones enregistre une progression annuelle de 11%, le S&P 12.8%, tandis que le Nasdaq, à composante industrielle, affiche une hausse de 16.9%.
Le bilan et la progression solides pour Wall Street font néanmoins pâle figure comparées aux envolées observées sur les places émergentes. Car les grands gagnants de l’année 2010 sont incontestablement ces pays à forte croissance. Par exemple, la bourse de Jakarta s’est envolée 46%, Santiago +36%, Istanbul +29% Moscou 24%, ou encore Bombay 17,43%. Des gains impressionnants qui font passer la chute de 14% de Shanghai pour une « anomalie boursière», mais qui retrouve son sens après une année 2009 insolente (+80%).
En France les indices « les Small et mid caps » ont su tirer leur épingle du jeu et affichent des progressions très honorables. Ainsi, le Next 20 s’est envolé de presque 30%, tandis que le Mid 100 s’adjuge 18.5% et le small 90, 10.2% sur l’année écoulée.
Devises, taux et matières première
Les crises des dettes souveraines européennes, les interventions des banques centrales japonaises et suisses pour éviter l’appréciation de leur monnaie ou encore les assouplissements quantitatifs massifs aux Etats-Unis auront fortement chahuté le marché des changes en 2010. L’euro dollar a alors connu une forte volatilité tout au long de l’année, avec une amplitude de mouvement de plus de 17%. L’euro ayant, en effet, atteint un point haut à 1,45 en janvier et un point bas à 1,19 en juin.
De janvier à juin, avec les nombreux rebondissements de la crise grecque, l’euro n’a quasiment cessé de se déprécier pour atteindre 1,19 début juin. Le sauvetage de la Grèce et la mise en place d’un fonds de stabilisation de 750 Milliards de dollar a rassuré temporairement les marchés. Pendant l’été, l’euro s’est alors apprécié atteignant 1,33 début août.
La montée de l’aversion pour le risque a ensuite favorisé le dollar, jugé comme une valeur refuge auprès des investisseurs. Mais les annonces de politique monétaire de la Réserve Fédérale ont ensuite amené un fort mouvement de dépréciation du dollar jusqu’en novembre. La défaite des démocrates aux élections de mi mandats et la deuxième grosse vague de défiance en Europe (crise irlandaise) ont provoqué un nouveau retournement de l’euro à partir de début novembre, qui est repassé d’un point haut à 1,42 le 4 novembre à 1,33 en fin d’année.
Du coté des matières premières, il y a un peu de baisse cette année. Les aléas climatiques ainsi que la spéculation ont causé une forte envolée de la plupart des matières premières. Seul le cacao, le riz et le gaz termine l’année en baisse. La palme revient cette année au palladium, au coton et à l’argent s’adjugeant respectivement 95,6%, 91,5% et 83,06%. L’or a profité de sa caractéristique de valeur refuge et a atteint son plus haut historique à 1431,10 dollars. Il termine l’année en hausse de 28,16%.