Mardi 21 février

A l'issue de 13 heures d’intenses négociations à Bruxelles, la Grèce a enfin obtenu l’aide financière de 130 milliards d'euros. Un bon point de départ, car maintenant que la Grèce a obtenu le feu vert, la restructuration de la dette pourrait rapidement être terminée, « d'ici au mois d'avril », indiquait ce matin le Premier ministre grec, Lucas Papadémos.

Le premier ministre grec, qui a manifestement appris sa leçon, considère qu'il était vital que son gouvernement, y compris celui qui entrera en fonction après les élections d'avril, respecte les termes de l'accord conclu avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et les créanciers privés du pays.

Si du côté du secteur public, les négociateurs se sont entendus sur une réduction des taux d'intérêts des prêts consentis à la Grèce lors du premier plan d'aide, coté privé, les négociations ont été difficiles mais aboutissent finalement à une décote supérieur à 50%.

Selon les termes de l'accord conclu au petit matin à Bruxelles, ces créanciers vont devoir accepter une décote de 53.5% sur leurs titres de dette actuels contre une décote de 50% prévue l'an dernier. Au total, si l'on rajoute la maturité allongée des nouvelles obligations que les créanciers privés vont recevoir en échange de leurs anciens titres, ainsi que le taux d'intérêt plus faible attaché à ces obligations, alors la perte nette des banques et des fonds dépassera les 70%.

L'effort demandé aux banques pour l'effacement partiel de leurs créances a ainsi été relevé pour ramener la dette grecque dans une trajectoire soutenable, et avant tout pour tenir l'objectif d'une dette grecque représentant 120% du PIB en 2020. Mais les dernières projections indiquait que cette dernière serait plus proche de 129% que de 120% à l'horizon 2020.

L'objectif est de réduire la dette grecque de 107 milliards d'euros (sur les 200 milliards de créances privées) au moyen d'un échange des titres de dette actuels contre de nouveaux, mais pour que l'opération réussisse et que la Grèce retrouve un niveau d'endettement viable, Athènes doit obtenir que la quasi-totalité de ses créanciers privés participent à l'opération. Or, selon Charles Dallara, le président de l'Institut de finance internationale, il n’y a pas d’obligations, c’est aux investisseurs de décider si oui on non ils doivent contribuer à l’effacement de la dette.

Le nombre de créanciers privés qui seront prêts à participer volontairement au plan de restructuration de la dette grecque est par conséquent très incertain.

S'ils ne sont pas assez nombreux à répondre à l'appel, le gouvernement grec pourrait adopter une nouvelle loi qui instaurerait, de manière rétroactive, des "clauses d'action collective" dans ses contrats obligataires. De telles clauses contraindraient tous les créanciers à adhérer à participer à la restructuration qui deviendrait de fait forcée, et non volontaire.

Or, cela conduirait les agences de notation à déclarer la Grèce en situation de défaut ce qui déclencherait les CDS, dont les conséquences sont incalculables. Le risque d'un défaut désordonné est tout de même devenu plus faible en partie grâce à l'accord conclu séparément entre la Grèce et la Banque centrale européenne, dans la mesure où les banques grecques qui empruntent actuellement à la BCE en échange de collatéraux grecs vont recevoir de nouveaux titres de dette dans le cadre du programme d'échange.

Mais si cette aide financière éloigne la Grèce du gouffre, le remède s’accompagne de nombreuses contreparties. Outre, les plans de rigueurs plus amères les uns que les autres pour la population, la Grèce se retrouve de fait placée sous tutelle. En effet, les pays encore notés triple A, avec en chef de file les Pays-Bas, ont réclamé dès le début des négociations une surveillance «permanente» de la Grèce par l'Union européenne et le FMI. Ils ont finalement obtenu gain de cause puisque le plan de sauvetage «prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d'imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place», a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Cette perte de souveraineté s’accompagne d’objectifs très ambitieux notamment le retour à un excédent budgétaire primaire - avant coûts du service de la dette - en 2013, afin qu’Athènes soit en mesure de se refinancer sur les marchés en 2015, a déclaré Lucas Papadémos.

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