L’association internationale des swaps et dérivés, l’ISDA considère que la décision de la Grèce de recourir aux clauses d'action collective, par lesquelles elle contraindra les créanciers privés réticents à accepter une importante décote sur la valeur de leurs obligations grecques, était un « évènement de crédit » et suffisait à ce titre à déclencher le paiement des CDS.
« L'activation des CDS au profit des détenteurs d'emprunts d'Etat grec, de droit grec, qui devront accepter une décote massive de la valeur nominale de leurs titres dans le cadre du plan de restructuration de la dette du pays, favorisera la stabilité financière », a estimé un membre du directoire de la Bundesbank, Andreas Dombret, dans un entretien accordé au Handelsblatt.
Pour rappel, les contrats de CDS fonctionnent comme une assurance contre un défaut de paiement d'un pays et, le cas échéant, déclenchent le versement d'une compensation pour les détenteurs de ces contrats.
"Le déclenchement des contrats de CDS est positif du point de vue de la stabilité financière", a-t-il déclaré au journal allemand.
Il a également indiqué qu'il était important de ne pas sous-estimer l'impact négatif qu'aurait une assurance qui ne fonctionnerait pas en cas d'urgence. En effet, si les CDS ne sont pas déclenchés en cas de défaut alors ces assurances n’ont plus aucune utilité. Les investisseurs auraient alors surement rechigné à prêter à des taux faibles à d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie dans la mesure où il n’aurait aucune garantie de récupérer leur mise puisque ces deux pays, en cas de dérapage incontrôlé de leur dettes aurait le même traitement de faveur que la Grèce. Le déclenchement des CDS, dont le poids est de 3.2 milliards d’euros, redonne donc sa raison d’être aux CDS