Créée en 2002, DBV Technologies, développe et commercialise des produits pour le diagnostic et le traitement des allergies, notamment alimentaires. La « biotech » commercialise un produit de diagnostic prêt à l'emploi pour dépister l'allergie au lait de vache chez l'enfant, lancé en France en 2004 et appelé Diallertest®. DBV Technologies développe également une technologie originale de patchs électrostatiques, Viaskin® en vue de développer la voie cutanée dans l’immunothérapie spécifique, ou désensibilisation.
Biotech (encore une…)
Paris, nouvelle place des biotechnologies ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais en tout cas, ça frétille… Adocia, la « biotech » lyonnaise avait démarré le bal des publications pour le millésime 2012, suivie d’Intrasense et d’EOS Imaging quelques jours plus tard, deux spécialistes de l’imagerie médicale. L’année en cours semble être celle des biotechnologies de la santé. Alors DBV Technologies souhaite à son tour surfer sur la vague en s’introduisant en Bourse. Le spécialiste des allergies alimentaires fera ses premiers pas boursiers le 29 mars prochain afin de lever près de 50 millions d’euros. Des fonds qui serviront à financer le développement de Viaskin®, son patch révolutionnaire destiné à traiter les allergies alimentaires…
Viaskin®
Un tout petit patch qui concentre tous les espoirs pour les millions de personnes souffrant d’allergies au lait de vache et à l’arachide… Contrairement aux allergies respiratoires, il est impossible de se faire désensibiliser, via des injections, des gouttes ou des comprimés comme c’est le cas pour des allergies alimentaires. Alors Viaskin®, le procédé original breveté par DBV Technologies devrait « révolutionner les traitements d’allergies » par la « peau sans passage massif dans la circulation sanguine », ce qui minimise considérablement les risques de réaction allergique généralisée. Le marché auquel s’attaque DBV Technologies est vaste puisque les allergies constituent le quatrième fléau mondial selon l’Organisation Mondiale de la Santé Elles concernent près de 500 millions de personnes à travers le monde, principalement dans les pays développés. Les modifications de l’environnement et des modes de vie, le développement de l’hygiène et la diminution des infections bactériennes chroniques, l’urbanisation, la pollution, les changements d’habitudes alimentaires sont autant de facteurs qui semblent avoir favorisé la progression rapide des allergies. Rien que pour l’allergie à l’arachide, elle concernerait déjà 1% des Français.
2017
Le traitement répond ainsi à un besoin médical fort et n’a pas de concurrent qui pourrait entraver son développement. Il pourrait être commercialisé au prix de 2 000 euros par an et par patient. Une somme qui convient d’être multipliée par deux ou par trois, telle est la durée du traitement. Le PDG de DBV Technologies, Pierre-Henri Benahamou, estime à « plus de 5 millions de dollars le potentiel de ventes du Viaskin » dans ses trois premières applications à savoir le traitement des allergies à l’arachide, au lait de vache pour l’enfant et aux acariens pour les jeunes enfants. DBV ne compte pas en rester là, la biotech souhaite élargir sa technologie aux allergies aux oeufs, aux fruits de mer…Mais pour voir le Viaskin être disponible au grand public, il faudra attendre encore cinq longues années. DBV ne commercialise pour l’instant qu’un patch de l’allergie au lait du jeune enfant. C’est que pour obtenir le feu vert des autorités compétentes pour la vente du Viaskin®, la « biotech » doit encore finaliser une batterie d’études cliniques de phases II et III sur le Vieux Continent comme aux Etats-Unis. Le produit le plus avancé, le patch Viaskin Peanut (contre l'allergie à l'arachide) va entrer en essai clinique de phase II en Europe et aux Etats-Unis, avec le soutien des National Institutes of Health (NIH). Mais ce patch pourrait voir sa mise sur le marché être accélérée puisque la Food and Drug Administration a reconnu le Viaskin® Peanut comme programme « Fast Track ». Une étape qui réduit un peu plus le risque d’échec du produit…
FSI
Dans le cadre de cette levée de fonds, DBV Technologies ne sera pas seul, ses partenaires et non des moindres, accompagneront la « biotech ». L’actionnaire historique Sofinnova sera de la partie tout comme Innobio et d’autres industriels de premier plan (ALK Abelló, Shire Laboratories). Ils apporteront 8 millions d’euros au pot commun. Depuis la création de DBV en 2002, ces investisseurs ont injecté près de 29 millions d’euros à travers plusieurs levées de fonds. En outre, le Fonds stratégique d’investissement va entrer au capital moyennant un ticket d’entrée de 15 millions d’euros, soit près deux fois plus que les actionnaires historiques. Le projet de DBV Technologies a beaucoup d’atouts : une technologie inédite et saluée par plusieurs publications scientifiques, des investisseurs « prestigieux » à ses côtés. Seul point noir du dossier, le moindre retard dans le développement de sa technologie ou dans la signature des partenariats stratégiques pourrait ébranler les projets de la « biotech ». Ce dossier, comme pour toute les « biotechs », est réservé aux investisseurs les plus avertis. Comme pour Intrasense et d’autres, le parcours boursier du titre DBV Technologies sera marqué par de nombreux mouvements erratiques et ce, jusqu’à la commercialisation des premiers produits, c'est-à-dire en 2017. D’ici cette date, il faudra s’armer de patience…
Souscrire… à titre spéculatif
Attention, cette introduction en bourse étant sur le marché réglementé de NYSE-Euronext, l'augmentation de capital n'est pas éligible en loi TEPA.