Le FMI a relevé à la hausse sa prévision de croissance économique mondiale pour 2012 à 3,5%, contre 3,3% en avertissant toutefois que si les perspectives s'étaient améliorées ces derniers mois, « la crise de la dette en Europe et une éventuelle envolée des cours pétroliers menaçaient toujours une reprise fragile ». Pour le FMI, qui ointe les risques de faiblesse, la zone euro est considérée comme le maillon faible.
Si le FMI met en garde contre les excès d’austérité, qui pourraient replonger l’ensemble des pays industrialisés dans la déflation, "Un certain optimisme revient » déclarait la veille Olivier Blanchard, l'économiste en chef du FMI, dans le rapport de l'organisme sur les perspectives économiques mondiales. "Il convient de le tempérer", a-t-il toutefois ajouté.
Le FMI a averti que si l'Europe ne parvenait pas à contenir ses crises de la dette et financière, la production mondiale pourrait reculer de 2% et celle de la zone euro, déjà en récession, de 3,5%. Le Fmi anticipe d’ailleurs une récession « modérée « de 0,3% cette année avant de renouer avec la croissance en 2013 avec une hausse de 0,9%. Pour la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne, les récessions seront plus profondes alors que la reprise ne devrait pas voir reprendre avant 2013. La croissance de l’Allemagne devrait progresser de 0,6% cette année, c’est à peine mieux que la France dont le PIB devrait augmenter de 0,5%
Plus généralement le FMI s'attend à ce que les économies avancées, dont les Etats-Unis, le Japon et l'Europe, enregistrent une croissance de 1,4% cette année et de 2% en 2013, après une croissance de 1,6% en 2011. Aux Etats-Unis, la prévision de croissance est revue à la hausse à 2,4% en 2012.
La croissance des marchés émergents devrait en revanche ralentir cette année, bien que les perspectives soient légèrement meilleures que prévu par le FMI en janvier. L'expansion d'économies dynamiques telles que la Chine, l'Inde et le Brésil restera le principal moteur de la reprise mondiale mais la croissance dans ces pays ne devrait pas être épargnée par le ralentissement, avec une croissance de 5,7% cette année, contre 6,2% en 2011, avant de remonter à 6% l'année prochaine.
Enfin, outre les politiques d’austérité, les cours élevés du pétrole constituent un autre risque important pour l'économie mondiale. « Si les tensions avec l'Iran s'aggravent et si l'approvisionnement en pétrole est perturbé pendant une période prolongée, les cours pétroliers pourraient franchir la barre de 165 dollars le baril et potentiellement provoquer une nouvelle Grande Dépression, » a estimé le fonds.