Sanofi termine cette semaine boursière dans les meilleures dispositions à la faveur d’un gain de plus de 3% à 58,52 euros après avoir annoncé réalisé un début d'exercice 2012 de bonne facture. En dépit de cette performance, le groupe pharmaceutique reste pessimiste pour la suite de l’exercice. Il anticipe toujours un repli de ses bénéfices en 2012, en raison notamment de la concurrence croissante des médicaments génériques pour ses produits. En tête la perte d'exclusivité dans les prochaines semaines, du Plavix aux Etats-Unis, l'anticoagulant qui n’est tout juste que le médicament le plus vendu au monde…
A l’issue du premier trimestre 2012, le chiffre d'affaires de Sanofi s'est inscrit à 8,51 milliards d'euros, en hausse de 9,4% en données publiées et de 7% à changes constants. Des ventes qui ressortent exactement en ligne avec les attentes des analystes qui tablaient pour leur part sur 8,51 milliards d’euros. « A taux de change constants et en tenant compte des variations de périmètre, principalement la consolidation de Genzyme », la société américaine de biotechnologies acquise en février 2011, « le chiffre d'affaires a baissé de 0,6 % », tient à préciser le laboratoire.
Aussi, le groupe a dégagé un bénéfice net des activités de 2,44 milliards d’euros, supérieur de près de 11% aux attentes du consensus de place logé à 2,18 milliards d’euros, au titre du premier trimestre 2012. Le profit net affiche ainsi une progression de 12,5% en glissement annuel en données publiées, et de 8,4% sur une base de change constante. Le groupe reste profitable avec une marge brute du laboratoire qui s’apprécie de 8,5% à 6,324 milliards d’euros, en hausse de 8,5% (+5,5% à changes constants). Le résultat opérationnel des activités a progressé de 12,9% (+8,9% à changes constants) à 3,417 milliards d’euros matérialisant une marge de 40,2%, en progression de 1,2 point.
Le chiffre d'affaires trimestriel de l'activité pharmaceutique ressort à 7,31 milliards d'euros, en hausse de 8,8%, « reflétant d'une part l'impact positif de Genzyme consolidé à compter du 1er avril 2011 et d'autre part l'impact négatif de la concurrence des génériques sur les ventes de Lovenox, Ambien et Taxotere aux Etats-Unis et sur celles de Plavix et Taxotere dans l'Union européenne, auxquels il faut ajouter l'impact des mesures d'austérité » en Europe, a indiqué Sanofi.
Lors de la publication de ses résultats 2011, au début février, le groupe avait annoncé qu'il prévoyait un recul de 12% à 15% de son résultat des activités par action en 2012. Des perspectives maintenues compte tenu de « la perte d'exclusivité sur les médicament Plavix et d'Avapro aux Etats-Unis, de la performance des plateformes de croissance, de la contribution de Genzyme, du contrôle des coûts ainsi que le reste de la concurrence générique ». C’est que le groupe est au pied de la falaise des brevets. Mais pour limiter l’impact de cette perte d’exclusivité de ces deux produits stars, le laboratoire pharmaceutique mise tout dans les émergents, le diabète, les vaccins mais surtout sur les produits sans ordonnance. Le groupe est donc à une période charnière de son existence. Il est donc encore prématuré de dresser un bilan de la mue du groupe. En tout cas sur le terrain boursier, l’action fait honneur à son caractère défensif, même au plus fort de la tempête boursière, elle a résisté aux pressions vendeuses. Depuis le début de l’année, l’action Sanofi évolue au sein d’un couloir très étroit compris entre 55 et 57 euros avec, qui plus avec une très faible volatilité. Mais l’étude des fondamentaux du groupe met au grand jour une certaine survalorisation du groupe pharmaceutique : l’entreprise se paie 2,17 fois son chiffre d’affaires et 13,7 fois ses bénéfices estimés pour 2012. Cher payé d’autant plus que les investissements du groupe réalisés récemment devraient donner naissance à une dette d’environ 9 milliards d’euros. Un point dont les investisseurs sont extrêmement sensibles dans ce contexte de crise où les sociétés les plus endettées sont mises sans état d’âme au pilori…