+ 1,65% en clôture ! Qui l’eût cru après le départ catastrophique du CAC 40 au lendemain de deux élections majeures en Europe ? En baisse de plus de 1,8% dès les premiers échanges, l’indice vedette parisien a changé de cap pour prendre celui de la hausse en milieu de journée. Le CAC 40 termine sur les 3 200 points à 3 214,22 points ce lundi soir en clôture. Et pourtant les ingrédients étaient plus de nature à plomber la tendance qu’à la dynamiser notamment les incertitudes liées à l’issue des élections législatives en Grèce. Les partis traditionnels en place, tous deux favorables au plan d'austérité et au plan d'aide internationale au pays ont cédé du terrain sous la montée en puissance des partis « anti-austérité », ces derniers ayant fait main basse sur la moitié des sièges au parlement. Très clairement, cette situation signifie que la bonne marche du plan de rigueur pourrait être remise en cause. Pour mémoire, ce plan d’austérité est la condition sine qua non à l’octroi de l’aide internationale au pays. Sans ce précieux versement, la Grèce sera à sec dès la fin juin et sera contrainte de se lancer dans une nouvelle restructuration de sa dette. En revanche, les opérateurs ont fait fi de la victoire du candidat socialiste à l'Elysée puisqu’elle semble avoir été « pricée » par les marchés… Le communiqué d'Angela Merkel qui se dit prête à accueillir François Hollande « à bras ouverts » pour « travailler de façon intensive », a été de nature à apaiser les craintes sur le tout nouveau couple franco-allemand. Alors, portés par cet élan d’optimisme, les opérateurs se sont livrés à des rachats à bon compte après une semaine difficile sur les marchés. Mais ce coup de collier de l’indice parisien est à relativiser tant les volumes échangés étaient faibles, à 2,418 milliards d'euros, la plupart des opérateurs étaient aux abonnés absents, la fermeture de « la City » et une journée du 8 mai qui approche à grand pas, il ne faut pas chercher bien loin pour expliquer cette désertion…
Comme toujours dans les moments de tension en zone euro, les valeurs bancaires étroitement surveillées. Après avoir démarré la journée en berne, BNP Paribas bondit de 4,21% à 30,21 euros, bénéficiant d’une note de JP Morgan qui relève de 41 à 44 euros son objectif sur la bancaire. Société Générale s’adjuge pour sa part 4,02% à 17,99 euros. En revanche, Crédit Agricole, la banque la plus exposée à la Grèce à travers sa filiale Emporiki perd finalement 2,36% à 3,456 mais termine en queue de CAC.
Les valeurs du BTP ont tiré leur épingle du jeu avec Lafarge (+4,03% à 30,50 euros), Bouygues (+3,84% à 21,23 euros), Vinci (+3,01% à 35,29 euros) ou Saint Gobain (+2,71% à 32,65 euros)
Carrefour termine en hausse de 2% à 14,60 euros alors que le numéro deux mondial de la grande distribution est sur le point de racheter l’argentin Eki, selon une source locale. Il en coûterait 300 millions de pesos argentins, soit environ 52 millions d’euros, pour reprendre les 130 magasins de Buenos Aires et de la province de Santa Fe.
Vallourec progresse de 0,92% à 43,90 euros alors qu’Oddo Securities réitère sa recommandation « Neutre » sur l'action du spécialiste du tube sans soudure et ajuste son objectif de cours en légère baisse, de 54 à 52 euros.
En revanche, Alstom est en repli de 0,84% à 26,05 euros affecté par Standard&Poor's qui a révisé la perspective de la note crédit d'Alstom à « négative ». Natixis toujours à l’ « achat » sur le titre mais abaisse son cours cible à 37 euros.
Hors indice phare parisien, Air France-KLM s’envole de 6,58% à 3,709 euros alors que Crédit Suisse est passé de « sous-performance » à « neutre » sur la compagnie aérienne et a fixé l'objectif de cours à 3,85 euros, suite à la publication des résultats du premier trimestre 2012 vendredi dernier.
Wendel reprend 2,51% à 60,94 euros alors que la société d’investissement a indiqué vendredi soir avoir enregistré une croissance organique de 6,4% de son chiffre d'affaires au premier trimestre à 1,517 milliard d'euros.
EuroDisney dévisse de 5,08% à 3,74 euros, sous pression après avoir annoncé avoir a accru sa perte nette à 120,9 millions d'euros au premier semestre 2011-2012 (octobre-mars), contre un déficit de 99,5 millions d'euros un an plus tôt, avec une marge d’Ebitda réduite à 0,3% contre 4,5%. Le chiffre d’affaires du groupe de loisirs est en baisse de 0,9% à 552,4 millions d’euros.
Sur le marché des devises, l’euro limite son repli à 1,3050 face au dollar et ne cède plus de 0,24% à 104,234 face au yen. Le billet vert grappille 0,04% à 79,88 face à la monnaie nipponne. Du côté du baril de pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord perd 0,64% à 112,48 dollars tandis que le WTI est en repli de 1,19% à 97,33 dollars. Le métal jaune perd pour sa part 0,21% pour se négocier à 1 632,60 dollars l’once.
