En repli de 1,7% depuis le début de la semaine, l'euro restait sous pression ce jeudi, évoluant à son plus bas niveau depuis juillet 2010 alors que se tenait hier soir à Bruxelles un sommet européen en pleine crise grecque.
A la mi-journée, la monnaie unique se négocie à 1,2557 contre le dollar, en repli de 0,2%. La devise européenne, tombée sous le seuil des 100 yens, à 99,71 (-0,16%) reste également fébrile face à la monnaie nippone, avoir dégringolé de 1,6% la veille.
Le sommet européen s’est en effet déroulé dans un contexte anxiogène après les déclarations de l'ancien Premier ministre grec Lucas Papademos qui a jugé "réel" dans un entretien au WSJ, le risque que la Grèce quitte l'euro. La perspective du nouveau scrutin en Grèce le 17 juin, qui devrait prendre des allures de référendum « Pour ou contre une sortie du pays de l’union monétaire » continue d’alimenter l’angoisse des investisseurs.
Les cambistes craignent aussi que les difficultés financières de la Grèce ne provoquent une onde de choc en zone euro, frappant notamment l'Espagne, dont le secteur bancaire est affaibli par ses actifs immobiliers risqués. Le compartiment bancaire européen a d’ailleurs été fortement chahuté la veille avec une chute de plus de 6% par exemple pour Crédit Agricole, pénalisé par sa filiale grecque Emporiki.
Enfin, alors que le sommet européen avait pour thème central les moyens de relancer la croissance, la publication des indicateurs économiques européens tombe au plus mal. En s’effondrant à 45,9 en mai contre 46,7 en avril, le PMI de l’euro zone indique que l'activité du secteur privé dans la zone euro s'est contractée à son rythme le plus rapide depuis près de trois ans, ce qui fait craindre une rechute de l'économie.
De quoi rendre la monnaie unique un peu plus fébrile alors qu’elle accuse d’ores et déjà n repli de 5% face au dollar sur un mois. Mais à toute chose, malheur est bon. Car paradoxalement, si la crise de la dette fait pression sur l ‘euro, c’est bien sa dépréciation qui constitue à l’heure actuelle la meilleure chance pour la zone euro de donner un coup pouce aux exportations en renforçant la compétitivité des entreprises qui exportent.
