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 EXCEPTIONNELLE

Pourquoi je vous parle de ce sujet qui n'est pas simple au premier abord aujourd'hui ?
Parce qu'on est dans une situation, encore une fois, assez exceptionnelle.
Les taux à court terme sont plus élevés que les taux à long terme aux États-Unis.
On parle d'une courbe de taux "inversée".

 LES CHIFFRES

Les taux d'emprunt d'État aux États-Unis :
6 mois : 5.50%
2 ans : 5.0% (au plus haut niveau depuis 2007).
10 ans : 4%
30 ans : 3.90%
L’État emprunte donc moins cher à long terme, 10 ans ou 30 ans, qu'à court terme, 6 mois ou 2 ans.

 POURQUOI "INVERSÉE" ?

Parce qu'une courbe de taux "normale" a une pente positive et c'est logique, en théorie.
Plus la durée d'un emprunt est longue, plus le risque est élevé.
Plus le risque est élevé, plus la prime de risque est importante, et le coût de l'emprunt plus élevé.

 MAIS LÀ, NON. POURQUOI ?

Là aussi, c'est très simple à comprendre.
Les banques centrales et notamment la FED ont monté les taux très rapidement.
Les taux COURTS, les taux monétaires.
Elles peuvent donc fixer les taux courts, mais les taux long terme, les emprunts d’État, sont établis sur les marchés en fonction de l'offre et de la demande.
Donc taux courts élevés parce que les banques centrales montent les taux.
Mais taux longs plus bas parce que les marchés, les investisseurs anticipent déjà la baisse de l'inflation et donc une baisse des taux...

 ET EN FAIT

On est dans une situation en apparence paradoxale.
Plus les banques centrales montent leurs taux court terme, plus les investisseurs anticipent que ces hausses de taux au pas de charge feront ralentir l'économie et baisser l'inflation, et plus les taux à long terme baissent.

 IL FAUT DONC...

...comme on vous le disait il y a quelques mois, que les taux (court terme) montent pour que les taux (long terme) baissent.
C'est ce qu'on prévoyait il y a quelques mois.
C'est ce qui se passe aujourd'hui.
N'hésitez pas à frimer ce week-end en disant nonchalamment au cours d'un repas entre amis : "c'est quand même dingue cette inversion de la courbe des taux", une fois que le sujet Palmade aura été épuisé.

 LA CLAQUE DU JOUR

Les valeurs bancaires.
Cela a commencé hier aux États-Unis.
Et ce matin en Asie.
En cause les difficultés de Silicon Valley Bank, une banque spécialisée dans les prêts pour le secteur de la tech.
Et la peur de la contagion.
En une seule séance, les 4 plus grosses banques américaines ont perdu plus de 50 milliards en Bourse.
Une conséquence également de la politique restrictive de la FED, la Banque centrale américaine, qui a provoqué la chute de valeur des portefeuilles d'emprunts détenus par les banques.

 L'AUTRE CLAQUE DU JOUR

Les cryptos.
Le Bitcoin est repassé en dessous de 20 000 $, en baisse de près de 10%.
En cause, là aussi les difficultés de la banque Silvergate spécialisée dans les cryptos.
Et en cause également, la corrélation forte entre le marché des cryptos, et les valeurs de la tech sous pression également du fait des difficultés de financement du secteur.

 ENCORE LUI

Elon Musk.
Il envisage de construire sa propre ville sur des terrains qu'il a achetés à côté de la ville d'Austin.
Une ville proche de deux de ses sociétés, Boring et Space X.
Selon le Wall Street Journal, cette ville sera sa "ville utopique texane", où pourront vivre ses employés.
Pour rappel, Boring est une société créée en 2020 pour révolutionner le monde des tunnels.
La construction de la ville a commencé.
Elle s'appelle Snailbrook.

 C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

L'expression de la semaine : "Taux terminal".
La question macro : à qui profite l'inflation ?
Le chiffre : 0, la croissance en zone euro au dernier trimestre 2022.
La hausse de la Bourse : stop ou encore ?
Est-il temps de revenir sur les petites et moyennes valeurs cotées ?
Le top 3 des gérants
Quelles actions acheter ou vendre ?
Avec Léa Dunand de DNCA Finance, Eric Lewin d'Agora, Christopher Dembik de Saxo Bank et l'incontournable Emmanuel Lechypre.
À ne pas manquer.
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 11h et 21h, et dimanche à 8h.
Et en podcasts sur toutes les grandes plateformes.

 LA FIN DE LA NAÏVETÉ ?

Enfin.
L'Europe semble être sortie de la naïveté.
C'était vrai depuis quelques années vis-à-vis de la Chine.
Mais il a fallu le plan de Biden, l'Inflation Reduction Act, pour que l'Europe s'aperçoive que les États-Unis, comme la Chine, ne respectaient pas les règles.
L'Europe semble prête à avoir son IRA à l'européenne avec des subventions pour soutenir la transition écologique.
Une bonne nouvelle.

 POUR LES LYONNAIS QUI AIMENT LA BOURSE

Nous organisons jeudi 23 mars une conférence dédiée à l’initiation à l’investissement boursier et aux produits dérivés, à notre agence de Lyon.
En compagnie des experts de Société Générale, leader sur les produits de Bourse, nous répondrons à toutes vos questions :
- Comment investir en Bourse et sélectionner les bonnes actions ?
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 DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les craintes de faillite de Silicon Valley Bank ont provoqué une forte chute du compartiment bancaire américain hier, et plus largement des grands indices de Wall Street : -1,85% pour le S&P 500, -2,05% pour le Nasdaq. L’action de la banque cédait 60% à la clôture…
Dans le sillage des marchés américains, les places européennes ouvrent dans le rouge ce matin (-1,75% pour le CAC40, à 7 188 points). À 14h30, le rapport de février sur l’emploi américain sera publié. Le consensus de marché table sur 205 000 créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture), après la surprise exceptionnelle de janvier : 517 000. Ce sera le dernier grand temps fort de cette semaine.
En Asie, la Bourse de Tokyo cède 1,67%, à 28 144 points.
Le Brent se négocie à 81,1$ (-1,82% sur 24h).
L'once d'or s'échange à 1 833,6$ (+1,11%).
L'euro/dollar évolue à 1,059$ (+0,10%). 

CAC 40

OR

S&P 500

PETROLE

NIKKEI

EUR/USD