Après Standards &Poor’s, l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé hier soir la note de dette souveraine de la France d'un cran, la privant de sa note maximale AAA, en raison des risques pesant sur la croissance et des incertitudes élevées concernant les perspectives budgétaires du pays
Un évènement qui passe inaperçu sur les marchés obligataires, la note de crédit de la France restant robuste aux yeux des marchés malgré un niveau inférieur d'un cran au club des pays notés exclusivement "triple-A.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a d’ailleurs réaffirmé devant le Parlement allemand toute sa confiance dans la note de la dette souveraine de la France estimant que "la note de la France est encore très stable, (…) et que l’on peut ainsi éviter toute dramatisation ».
D’ailleurs la plupart des observateurs juge que des ventes forcées de la part de fonds d’investissements semblent peu probables étant donné que lorsque l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a privé la France de son "triple-A" en janvier, le marché des obligations d'Etat françaises avait très peu réagi.
Le rendement à 10 ans sur l’OAT, baromètre de la confiance des marchés quant à la qualité de la signature française se tendait de 4 points pour se négocier à 2,10% contre 2,06% la veille. On observait d’ailleurs le même mouvement sur le bund allemand à 10 ans, la valeur refuge par excellence en zone euro, qui se tendait de 4 points de base, à 1,39%, signe que c’est le gout pour le risque qui domine la tendance. Le spread, c'est-à-dire l’écart entre les couts d’emprunts allemands et français restait en conséquence inchangé, à 71 points de base.
A l’inverse, les rendements obligataires des pays périphériques se détendaient. Le taux à 10 ans italien refluait de 1 point de base pour s’échanger à 4,89% alors que parallèlement le taux à 10 ans espagnol reculait de 3 points de base pour se négocier 5,84% sur le marché secondaire. D’ailleurs, l'Espagne procédait à une adjudication ce jour, opération qui s’est bien déroulée puisque Madrid a placé pour 4,2 milliards de dette à 12 mois, avec un rendement qui s’est inscrit en baisse à 2.85% contre 2.86% le 16 octobre dernier. Le ratio de couverture en revanche, qui donne une indication de l’engouement des investisseurs pour la dette espagnole s’inscrit en baisse à 2,12 contre 2,71 auparavant.
L’Espagne a également placé pour 713 millions d’euros à échéance 18 mois, avec un rendement qui reste pratiquement stable à 3.077% contre 3.070% le 16 octobre dernier. En revanche, la demande des investisseurs ressort en très forte hausse puisque l’adjudication a été sur souscrite à hauteur de 5,72 fois contre un ratio de couverture de 3,04 auparavant, signe que les marchés retrouvent de l’appétit pour la dette espagnole au moment où la deuxième économie de la zone euro vient de perdre son précieux sésame.