Les warrants et les turbos sont des titres financiers émis par des banques qui en assurent la liquidité. Les principaux émetteurs sont Société Générale, BNP Paribas, Commerzbank, RBS et Barcalys. Ces produits sont cotés en continu dans un compartiment dédié par Euronext Paris. Ils sont indexés sur un sous-jacent, et leurs performances dépendent des variations de celui-ci, qui peut être une action, un indice, une matière première ou encore un panier de valeurs ou de matières premières s’échangeant sur un marché financier.
Les certificats turbos permettent de jouer la hausse (turbo call) ou la baisse (turbo put) d’un sous-jacent avec un effet de levier.
Le turbo call est en fait un droit d’acheter le sous-jacent à un cours fixé, à tout moment. Le sous-jacent peut être un indice comme le CAC40, mais aussi une action, une matière première ou même une devise
Le cours auquel on peut acheter le sous-jacent s’appelle le strike. C’est une caractéristique très importante d’un turbo car elle va définir sa valeur. L’autre caractéristique importante est la parité. La parité est le nombre de turbos qu’il faut détenir pour avoir le droit d’acheter un sous-jacent. Par exemple, si le turbo a une parité de 1, 1 turbo est un droit d’acheter 1 sous-jacent au strike. Mais si le turbo a une parité de 10, alors 10 turbos permettent d’acheter 1 sous-jacent au strike.
Prenons l’exemple d’un turbo call sur Air Liquide avec un strike de 90 euros et une parité de 10. Il faut alors 10 turbos pour acheter un Air Liquide à 90 euros. Si Air Liquide vaut 100 euros, il est alors intéressant d’exercer ses turbos pour pouvoir acheter Air Liquide moins cher.
Les turbos sont des produits cotés et l’investisseur qui veut clôturer sa position n’est pas obligé de les exercer, mais peut très bien les vendre sur le marché.
Le cours du turbo sera proche de sa valeur si on l’exerce. Par exemple, si on exerce les 10 turbos sur Air liquide, puis qu’on vend l’action à 100 euros sur le marché, on gagne 10 euros. Chaque turbo aura donc un cours proche de 1 euro.
Si Air liquide augmente de 10 euros (+10%), les 10 turbos vaudront 20 euros (soit 110-90) et chaque turbo vaudra 2 euros soit une hausse de 100%. On a bien un effet de levier. Ce levier rend le produit assez risqué car par exemple en cas de baisse de 5% de Air liquide, le turbo baisserait de 50%.
Que se passe t il en cas de baisse de 20% de Air Liquide ? Est-ce qu’on perd 200% et donc plus que la mise de départ ? Non, car le turbo a une barrière désactivante qui empêche de perdre trop. Cette barrière est toujours située avant le strike (et souvent égale), de sorte que lorsque le cours touche cette barrière, le produit est très proche de zéro et se désactive pour éviter qu’il passe en dessous de zéro. C’est un atout très important pour le turbo.
Plus le strike est proche du sous-jacent au moment où vous achetez le produit, plus le levier sera élevé sachant qu’une fois que vous avez le produit en portefeuille le levier sera toujours fixe.
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Au sein de la famille des turbos, il existe plusieurs variantes.
En effet, il faut faire la distinction entre les turbos limités (ou « classique ») et les turbos Illimités (ou infinis voire « open end »). Les turbos limités ont une échéance. A cette date, le turbo cesse de coter et les détenteurs du turbo se voit rembourser la valeur de référence du turbo c'est-à-dire la différence entre le strike et le cours du sous-jacent, divisée par la parité.
A l’inverse, un turbo infini n’a pas d’échéance. Le turbo peut donc coter indéfiniment. C’est avantageux même si le turbo va subir une érosion avec le temps. Pour un turbo call, l'émetteur finance l'investissement sur le sous-jacent jusqu'au niveau de financement (strike). Ainsi, c'est une sorte de prêt que vous accorde l'émetteur. Il va donc se rémunérer en appliquant sur le niveau de financement des intérêts (au taux du marché) plus des frais. Le taux sans risque choisi est généralement l’euribor 1 mois (environ 0.75% actuellement) tandis que la marge de l’émetteur est, en fonction du sous-jacent (et surtout de sa liquidité), comprise entre 1.5 et 4%.
Pour les turbo put, c'est l'inverse car une vente à découvert revient à recevoir le niveau de financement. En fait, l'émetteur verse des intérêts mais prélève des frais. Généralement les frais sont plus élevés que les intérêts, ce qui fait que le taux est négatif, et donc que le niveau de financement diminue dans le temps. Pour les turbos infinis, le niveau de financement est recalculé tous les jours, tandis que la barrière désactivante est réajustée mensuellement, généralement le 15
Parmi les turbos illimités, il existe un type particulier appelé « turbo BEST ». « BEST » signifie « Barrier equal strike », c'est-à-dire que la barrière est égale au strike. Ainsi, lorsque la barrière est touchée, le strike vaut zéro et le produit est désactivé. A l’inverse, pour les turbos qui ne sont pas « best », la barrière est situé avant le strike (au dessus pour un call, en dessous pour un put). Ainsi, lorsque le produit est desactivé, il ne vaut pas zéro. Les détenteurs du produit reçoivent alors une valeur de remboursement (environ égale à la différence entre le strike et la barrière, divisée par la parité).
Pour un même strike, donc pour un même levier, la barrière désactivante est proche pour un turbo classique que pour un BEST. Dès lors, il parait plus intéressant de détenir un BEST malgré le fait que l’investisseur ne reçoit pas de valeur de remboursement lorsque le turbo est desactivé.
Enfin, le dernier type de turbo, appelé turbo pro, est un turbo inactif qui ne sera actif et se comportera comme un turbo que lorsque le sous-jacent aura atteint un « seuil d'activation ». Cela permet à l'émetteur d'être plus réactif puisqu'il faut environ une semaine pour que la création d'un produit soit effective. Cela ne change rien pour le particulier puisqu'il ne peut pas acheter le turbo avant qu'il ne soit activé.
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Comme les turbos, les warrants (call ou put) permettent de jouer la hausse ou la baisse d’un sous-jacent avec un effet de levier. Mais ils obéissent à des règles différentes.
Un warrant call est un droit d’acheter un sous-jacent à un prix donné (le strike), et surtout à une échéance donnée, contrairement aux turbos qui peuvent être exercés à tout moment
Ainsi, à l’échéance, la valeur d’un warrant call est égale au cours du sous-jacent moins le strike divisée par la parité. A ce moment, plus le cours du sous-jacent sera élevé, plus la valeur du warrant sera élevée.
Avant l’échéance, le cours du warrant varie en fonction de la probabilité qu’a le sous-jacent de dépasser le strike. Cette probabilité dépend du cours du sous-jacent par rapport au strike, mais aussi de l’échéance et de la volatilité du sous-jacent.
Ainsi, plus le sous-jacent est élevé, plus l’échéance est éloignée, plus la volatilité est importante, et plus la valeur du warrant call sera élevée.
Un warrant put est un droit de vendre le sous-jacent à un prix donné
Il fonctionne comme un warrant call, sauf que le détenteur du put espère une baisse du sous-jacent à l’échéance. Ainsi plus le sous-jacent est faible, plus l’échéance est éloignée, plus la volatilité est importante, et plus la valeur du warrant sera élevée.
Il faut d’abord faire le choix d’un strike et d’une échéance selon ses prévisions en sélectionnant une échéance toujours plus éloignée que celle de sa prévision pour éviter d'être bloqué par la valeur temps.
Ensuite, il faut regarder le delta et l'élasticité du produit.
Le delta, exprimé en pourcentage, mesure la variation du prix du warrant pour une variation de 1 euro du cours du sous jacent. Il évolue en fonction des variations du sous jacent et en fonction de la maturité. Par exemple, un warrant de parité 1/1 dont le delta est de 40%, une variation de 1 euro du sous jacent fera varier le warrant de 40%*1 euro = 0,40 euros. Si la parité était de 10/1, alors la variation serait de 0.40/10 = 0.04 centimes.
Un delta faible va rendre nécessaire un mouvement de forte amplitude du sous jacent pour obtenir une augmentation significative du prix du warrant. A l’inverse, un delta trop élevé implique un effet de levier réduit.
L'élasticité correspond à l’effet de levier du warrant puisque il calcule la variation du warrant pour une variation de 1% du sous jacent.
Voilà pourquoi on conseille toujours de prendre un warrant avec un delta compris entre 25 et 50% pour un call et -25 et -50% pour un put.
Contrairement aux turbos, il existe peu de sorte de warrants. Aux calls et aux puts s’ajoutent quand même les « stability warrants ». Si les warrants call permettent de jouer la hausse du sous-jacent et les puts la baisse, les stability warrants permettent de jouer la stabilité du sous-jacent. Ils sont dotés d’une barrière à la baisse et d’une barrière à la hausse et offrent à l’échéance un remboursement supérieur à la prime si le sous-jacent n’a franchi aucune des deux barrières.
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