Mercredi 06 mai

Cela fait plusieurs semaines que vous nous posez la question.
J'ai essayé de botter en touche, de gagner du temps.
Mais avec le confinement qui touche à sa fin (si on est sages, hein les enfants ?), il faut répondre à la question.
Si nous avons mis du temps à répondre à cette question, c'est que la réponse n'est pas simple et qu'aucune analyse ne nous a réellement convaincus.

ALORS

On vous donne des éléments de réflexion pour que vous vous fassiez votre propre opinion.

DISONS...

...pour simplifier, qu'il y a trois marchés immobiliers principaux : l'immobilier commercial, l'immobilier de bureaux et l'immobilier résidentiel.
C'est évidemment beaucoup plus compliqué que ça mais partons sur cette base.

POUR L'IMMOBILIER COMMERCIAL

Là, aucun doute, c'est la catastrophe.
Il était déjà sous pression avec l'évolution des habitudes de consommation des ménages, le développement de l'e-commerce, les ravages provoqués par Amazon.
La coronacrise est un coup de massue.
Les commerçants, même les grandes enseignes, ne veulent pas payer les loyers pour les mois de confinement, et ne veulent payer qu'une partie des loyers pendant la phase de rebond qui sera longue et graduelle du fait, entre autres, des contraintes sanitaires.
Rajoutez à cela l'e-commerce et Amazon qui se sont encore renforcés pendant la crise, et vous avez un cocktail explosif.

POUR L'IMMOBILIER DE BUREAUX

C'est déjà plus complexe.
Récemment, à Paris surtout, mais aussi dans les grandes villes de province, deux facteurs tiraient les prix à la hausse : l'explosion des groupes de coworking et la transformation d'immeubles de bureaux en airbnb.
Avec, évidemment, l'incitation de financements quasiment gratuits.
Avant la crise, le modèle des grands groupes de coworking, WeWork en tête, était sous pression, sans vrai modèle de rentabilité.
Avec la crise, nul ne sait à quoi ressemblera le travail en bureau demain, mais surtout après-demain.
Beaucoup d'entreprises et d'employés ont découvert les joies du télétravail.
Même si nous n'allons pas tous opter pour le télétravail, une dose, plus ou moins forte, de télétravail va devenir incontournable.
Dès lors quel intérêt d'avoir des milliers de m2 de bureaux dans des grandes métropoles dans lesquels doivent venir des personnes ayant de plus en plus de mal à trouver des logements abordables à proximité ?
Même si 5% de présentiel bascule en télétravail, l'impact est évident.
Quant au soutien du airbnb, il risque de mettre des mois à revenir tant la crise a été brutale.
Rajoutez à cela des banquiers qui vont redevenir frileux, ou plutôt responsables, et vous devriez avoir un immobilier de bureaux sous pression.
Peut-être pas de krach, mais beaucoup de pression.

POUR LE RÉSIDENTIEL

Ce n'est pas simple non plus.
Qu'est-ce qui a drivé la hausse de l'immobilier résidentiel dans ces dernières années ?
Les taux historiquement bas.
Avec la crise, nous avons gagné la certitude que les taux vont rester bas encore très longtemps.
C'est la bonne nouvelle.
La mauvaise nouvelle c'est que là aussi les banques vont chercher à restaurer leurs marges et, comme toujours, limiter leurs risques.
Dès lors, le crédit sera moins accessible et deviendra plus onéreux malgré des taux toujours aussi bas.
Et ça ce n'est pas une bonne nouvelle.
Je ne crois pas qu'il va y avoir un exode des grandes villes de ceux qui ont découvert la joie de la vie à la campagne pendant la crise.
Mais avec le télétravail, on sera plus disposé à vivre un peu plus loin du centre-ville pour gagner de l'espace.
Rajoutez à cela la hausse du chômage post crise et vous avez un environnement moins radieux qu'avant la crise.
Là encore, pas de krach, mais une pression certaine avec pendant quelques mois une baisse du nombre de transactions le temps que les vendeurs ajustent leurs prix.

POUR...

...reprendre la terminologie des marchés, ce n'est pas un krach, ni un renversement de tendance, mais une "correction".
Pour l'instant...

VOILÀ CE QU'ON PEUT DIRE

À ce stade.
Mais on reste en alerte et on vous avertit dès que le paysage s'éclaircit ou... s'assombrit.

ET À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

LAGARDÈRE : LA VICTOIRE EN TROMPE L'OEIL

Nono a remporté une victoire.
Une victoire de dupes.
Paradoxalement, le fonds activiste qui le met sous pression souhaitait défendre le périmètre actuel du groupe.
Grâce au Qatar, convaincu par l'administrateur Sarkozy de soutenir Nono, les résolutions du fonds Amber ont été rejetées.
Mais cette victoire apparente marque le début de la fin du règne de Nono et le début des dépeçages du groupe.
Les nouveaux actionnaires "amis" vont convaincre le fils d'accepter un gros chèque pour supprimer la commandite et passer plus de temps avec Jade. Et ils vont commencer à se partager les différentes activités du groupe.
C'est une bonne nouvelle pour les actionnaires, car la somme des parties, gérées par des dirigeants qui n'auront pas de mal à faire mieux que Nono, sera largement supérieure à la valeur du groupe géré par notre héritier.
Mais c'est la fin du groupe Lagardère.

LA COUR CONSTITUTIONNELLE...

...allemande a statué.
Les interventions de la BCE, les rachats de dettes des pays membres, ne sont peut-être pas "proportionnés" et pourraient contourner les règles qui interdisent à la banque centrale de financer les déficits des pays de la zone euro, ce qu'elle fait.
Vaste hypocrisie.
Tout le monde sait que les banques centrales financent les déficits des états.
Certains analystes parlent d'un "coup de tonnerre", je pencherai plutôt pour un coup d'épée dans l'eau.
La bataille juridique va faire rage.
Elle va durer des années.
D'ici là, la planète aura explosé.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Profitant de la confiance des investisseurs en un redémarrage de l'activité dans le monde, le CAC 40, le Dow Jones et le Nasdaq, ont tous clôturé dans le vert hier.
Ce matin, l’indice parisien est attendu à l’équilibre avant la publication des indices PMI définitifs d'avril. Les investisseurs devraient jouer la prudence en évaluant l’impact économique du covid-19 sur les économies européennes notamment les économies italienne et espagnole.
Le Brent se négocie à 31.1 $ le baril contre 28.6 $ hier à la même heure. L'once d'Or est à 1 704 $ contre 1 702 $ précédemment et la parité euro/dollar est à 1.082 contre 1.091 hier dans la matinée.

PAS MÉCONTENTS...

...de ne pas avoir cédé à la panique suite à la baisse du pétrole mi-avril et d'avoir conseillé à notre communauté de traders abonnés de racheter du pétrole dans la panique.
Le pétrole, comme nous l'avions exprimé, va remonter, lentement mais sûrement.
Il y aura des à-coups, surtout aux dates d'échéance des contrats à terme, mais ça ne devrait être que passager.

ON S'EN FOUT ?

La région Hauts de France est passée de rouge à orange; Macron est venu rassurer dans une école; Le gouvernement a très vite décidé d'arrêter sa superbe idée de site de news anti fake news sur le coronavirus, je suis curieux de savoir qui va servir de fusible pour cette excellente idée; Airbnb va licencier un quart de ses effectifs, wow; On cherche toujours le patient zéro, si c'est vous, dénoncez-vous pour ne pas que ça tourne en boucle sur les chaines d'infos; Vigilance rouge : le moustique tigre attaque la France, j'espère qu'on ne va pas nous remettre en confinement parce qu'on n'a pas assez de sprays antimoustiques; Il va falloir payer les billets d'avion beaucoup plus cher si on veut la distanciation sociale; Les Français ont pris 2,5 kg en moyenne pendant le confinement (on va moins culpabiliser); Selon la NASA, Tom Cruise projette de tourner un film dans l'espace, à bord de la Station spatiale internationale; Bernard Arnault n'est plus dans le top 3 des milliardaires mondiaux, damned.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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