Les banques sont à nouveau au centre des inquiétudes des investisseurs avec les attentes de résultats catastrophiques aux Etats Unis pour Citigroup et Merrill Lynch
On va assister cette semaine à un nouvel épisode du feuilleton Subprime. Un nouvel épisode avec annonce de provisions records, on parle de 20 milliards de dollars pour Citigroup et de 15 milliards pour Merrill Lynch avec la conséquence immédiate, une recapitalisation massive de ces deux établissements par les fonds souverains. A première vue, ces nouvelles pourraient être inquiétantes mais si on y regarde de plus prés, elles sont tout de même un peu étonnantes. Etonnantes mais finalement assez classiques. Citigroup et Merrill Lynch ont changé de patron. Et les nouveaux venus chargent la barque. Ils en rajoutent. Ils savent qu'aujourd'hui, annoncer 5, 10 ou 15 milliards de dollars de provisions ne fait pas de réelle différence et que c'est le moment idéal pour faire un grand nettoyage.
Vous voulez dire que les provisions qu'on va nous annoncer n'ont pas grand chose à voir avec les subprimes
Rien à voir même. Les subprimes ont bon dos. Elles permettent aujourd'hui aux banques américaines de constituer des provisions pour les jours difficiles. En fait ce qui se passe, c'est que l'activité économique américaine étant proche de la récession, les banques américaines savent qu'elles vont devoir massivement licencier dans les semaines qui viennent et que ces licenciements vont couter quelques milliards de dollars. Elles n'ont pas envie de revenir dans 6 mois vers le marché pour annoncer des provisions pour restructuration. Elles préférent faire tout passer maintenant dans la benne à subprimes
C'est ce qui explique peut être la différence entre les annonces des banques américaines et celles des banques européennes
Absolument. En Europe, et en France en particulier, les banques ont finalement annoncé des provisions et des pertes qui n'ont rien à voir avec leurs consoeurs américaines. Mais c'est normal. Elles n'ont pas compris le jeu. Elles ne provisionnent que les risques liées au subprime. Les banques américaines elles ont joué un coup d'avance. Elles ont déjà provisionné le ralentissement économique 2008. Finalement, les subprimes sont une excuse idéale.