Mercredi 12 mars

Les marchés : Trump change (encore) d'avis...

Après trois séances de baisse, le CAC 40 signe ce soir un rebond de 0,59% à 7 988 points, limitant son recul hebdomadaire à 1,6%. Les volumes d’échanges ont été assez étoffés aujourd’hui, notamment sur Safran (+5%), Schneider Electric (+2,3%) et Airbus (+0,7%). L’optimisme reste mesuré alors que les négociations diplomatiques entre les États-Unis et l’Ukraine laissent entrevoir des avancées, même si la Russie reste pour le moment silencieuse. Dans ce contexte, les résultats annuels du leader allemand de la défense, Rheinmetall (+8,7%), étaient très attendus. On vous les a partagés sur WhatsApp cet après-midi.

Côté macro, le chiffre du jour était l’inflation américaine. L’indice des prix à la consommation (IPC) progresse de 2,8% en février sur un an, légèrement en dessous des attentes et en repli par rapport à janvier. L’inflation sous-jacente ressort à 3,1%, toujours trop élevée pour envisager une nouvelle baisse des taux de la Fed. On en reparle dans la suite de cette édition. Sur le front commercial, l’Union européenne riposte aux surtaxes américaines avec 26 milliards d’euros de nouveaux droits de douane.

Après avoir secoué Wall Street hier et surtout lundi en menaçant de doubler les taxes sur l’acier et l’aluminium canadiens, Donald Trump a fait marche arrière sous la pression d’Ottawa. Cette imprévisibilité des décisions commerciales fragilise la confiance des investisseurs. Les marchés actions restent donc chahutés. Wall Street, bien orientée en début de séance, voit ses gains s’effriter. Le Dow Jones passe du vert au rouge (-0,3%), le S&P 500 et le Nasdaq préservent pour le moment 0,8% et 1,5% de gain journalier respectivement.


Les valeurs : Rheinmetall, Bureau Veritas et Ose Immunotherapeutics

Rheinmetall

Séance calme sur le marché parisien. On en profite pour vous reparler du leader allemand de la défense. Rheinmetall fait encore la Une en Allemagne ! Son action gagne 8,71% à 1 254,50€ ce soir après la publication de solides résultats annuels et des perspectives jugées prudentes. Son chiffre d’affaires a bondi de 36% à 9,8 milliards d’euros en 2024, avec des prises de commandes record de 55 milliards d’euros (+45% sur un an). Si les prévisions pour 2025 (croissance attendue de 25% à 30%) sont légèrement sous les attentes, le marché mise sur une révision à la hausse des objectifs dans les mois à venir, portée par les budgets colossaux de réarmement européen.

Depuis le début de l’année, le groupe s’envole de 102% en Bourse. Et depuis l’invasion de l’Ukraine, son action a été multipliée par 12 ! L’entreprise profite de l’énorme plan de dépenses militaires "ReArm Europe" et des commandes massives de l’Allemagne. Le bureau d’analyses Oddo BHF reste neutre sur la valeur, estimant que l’essentiel du potentiel est intégré, mais les investisseurs, eux, continuent d’y croire, prêts à parier sur de nouveaux relèvements d’objectifs dans les mois à venir.


Bureau Veritas

Le spécialiste de l'inspection et de la certification recule de 1,32% ce soir à 28,42€, après l'annonce de Wendel, son principal actionnaire, concernant la cession à terme de 6,7% du capital à BNP Paribas pour 750 millions d'euros. Cette opération permet à la société d’investissement de dégager du cash, tout en réduisant son endettement et sans trop affecter le cours de Bureau Veritas.

La transaction s’inscrit dans le désengagement progressif de Wendel, qui avait déjà vendu 9% du capital en avril dernier. L’engagement de ne pas céder davantage de titres pendant 180 jours rassure les investisseurs en limitant la pression vendeuse. L’action de Bureau Veritas perd 3% depuis le 1er janvier.


Ose Immunotherapeutics

La biotech française spécialisée en immunothérapie, éligible au PEA-PME, s’envole de 15,20% à 6,67€ après l’annonce de résultats encourageants pour son vaccin thérapeutique contre le cancer du pancréas. Un essai clinique montre une amélioration du taux de survie des patients. Ces résultats renforcent le potentiel du traitement, déjà en cours d’évaluation pour le cancer du poumon, avec une conclusion des essais prévue en 2027.

Des analyses complémentaires sont en cours, et les résultats détaillés seront présentés lors d’un prochain congrès médical. La banque d’investissement Invest Securities a relevé son objectif de cours sur l’action, le portant de 13,5€ à 14,7€, soit un potentiel de hausse de près de 120%. Elle estime que ces données pourraient attirer un partenaire pharmaceutique pour un accord de licence. Le titre gagne 38% sur un an.


L'évènement du mercredi : Une bonne nouvelle... fragile

Un ralentissement, avant une accélération ? L’inflation américaine a été publiée cet après-midi. Elle était très attendue par les investisseurs et ressort sous les attentes à 2,8% sur un an en février, contre 2,9% attendus et 3% en janvier. C’est mieux, mais pas de quoi crier victoire. Sur un mois, la hausse des prix est limitée à 0,2%, après 0,5% en janvier. Une respiration bienvenue après quatre mois de tensions. Wall Street souffle un peu mais reste sur la défensive.

Et pour cause, les nouvelles taxes imposées par Trump risquent d’alimenter une nouvelle flambée des prix à court terme. D’ailleurs, l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) reste élevée (+3,1% sur un an), et certains postes explosent, comme… les œufs (+12,5% en un mois !). Les œufs sont devenus un véritable sujet d’attention outre-Atlantique. Bref ! L’inflation ralentit mais le match n’est pas encore gagné et dépendra en grande partie des mesures protectionnistes de Trump dans les prochaines semaines.


Demain à la Une : Après l'inflation, la production

Le calendrier économique de demain est plutôt léger, avec les prix américains à la production à 13h30 (voir lexique), l’une des composantes clés de l’inflation. Le champ est donc à nouveau libre, les investisseurs vont à nouveau surveiller de près le bras de fer commercial mené par Trump. En France, Bolloré, Rubis, Stef, Believe et Voltalia publieront leurs résultats financiers. Sur le front technique, pas de changement notable pour les grands niveaux et objectifs à surveiller à court terme sur le CAC 40 : les 7 925 et 7 865 pour les vendeurs, les 8 000 et 8 050 pour les acheteurs.


Le lexique : IPC & IPP

Indice des prix à la consommation (IPC). Indicateur économique majeur qui mesure l'évolution, dans le temps, des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L’indice est utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. C’est cette donnée qui a été publiée aux États-Unis cet après-midi.

Indice des prix à la production (IPP). Indice qui mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L’indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation. L’indice américain sera publié demain à 13h30.

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