Vendredi 01 août

Les marchés : L'effet domino

La Bourse de Paris trébuche lourdement ce soir, enregistrant sa plus forte baisse depuis le début de l’été. Le CAC 40 décroche de 2,91%, à 7 546 points, pénalisé par une accumulation de mauvaises nouvelles. Les publications décevantes de Teleperformance, Saint-Gobain et Axa ont rapidement pesé sur l’indice, avant que ne s’ajoute un regain d’inquiétude autour du front commercial et du rapport mensuel sur l’emploi américain. Pour l’heure, Wall Street perd 1,5% à 2% sur ses principaux indices boursiers.

L’annonce de nouvelles taxes douanières par Donald Trump à l’encontre des pays n’ayant pas signé d’accord a ravivé les craintes d’un ralentissement du commerce mondial. En parallèle, le rapport mensuel sur l’emploi américain, ressorti bien en deçà des attentes, est venu assombrir davantage le tableau. On en reparle dans la suite de l’édition.

Si Trump a tenu sa promesse d’annoncer ses mesures commerciales avant le 1er août, leur entrée en vigueur a été repoussée au 7 août, laissant à ses cibles un court délai pour négocier. Certains pays, comme le Mexique ou la Chine, ont obtenu des prolongations plus généreuses, le Secrétaire au Trésor Scott Bessent évoque désormais le 1er septembre comme véritable échéance. Le scénario d’un choc immédiat semble s’éloigner, mais le climat d’incertitude demeure.

Dans ce contexte tendu, les publications de résultats ne sont guère rassurantes en France. Sur le premier semestre 2025, les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 reculent de 22,5%, à 55 milliards d’euros. Une baisse marquée, due en grande partie aux pertes spectaculaires de Renault (-11,2 milliards d’euros) et Stellantis (-2,2 milliards), mais aussi au recul des profits de Total et LVMH. En tête des contributeurs : BNP Paribas (6,2 milliards) et Sanofi (5,8 milliards).

Dans la suite de cette édition, nous revenons sur la chute des marchés et sur nos solutions pour s’en prémunir !


Les valeurs : Teleperformance, Axa et Claranova

Teleperformance

Encore une séance noire pour Teleperformance. Son action s’effondre de 20,65% à la Bourse de Paris après la publication de résultats jugés plus que décevants. C’est une nouvelle claque pour le leader mondial des centres d’appels, déjà malmené après deux exercices 2023 et 2024 difficiles. Le titre clôture ce soir à 69,02€, bon dernier du CAC et en baisse de 80% sur trois ans. Concrètement, la croissance n’est pas au rendez-vous. À peine 1,3% sur le deuxième trimestre, là où les bureaux d’analyse attendaient 1,7%.

Si le cœur de métier résiste (relation client, modération de contenus), l’activité des services dits « spécialisés » recule de 11,6%. Cette branche était déjà pointée du doigt au premier trimestre. Côté comptes, même grisaille. Le bénéfice net ressort en repli (249 millions contre 291 l’an dernier), la marge opérationnelle s’érode (voir lexique), et surtout la génération de trésorerie est très inférieure aux attentes (259 millions d’euros contre 423 attendus).

Le groupe prévient qu’il ne visera plus que le bas de sa fourchette de croissance pour 2025 (entre 2% et 4%). En toile de fond, les doutes persistent. Teleperformance peut-il encore convaincre dans un monde bouleversé par l’essor de l’intelligence artificielle ? Malgré un plan ambitieux d’investissements (600 millions d’euros dans l’IA), le marché reste sceptique et craint que son modèle ne soit totalement remis en cause.


Axa

L’assureur a publié des résultats semestriels solides, conformes aux anticipations. Trop conformes, sans doute. Car dans un marché fébrile où l’attente de la surprise prime sur la performance, la sanction a été immédiate : -7,85% à 39,33€. Pourtant, les voyants étaient au vert. Une hausse de 7% des revenus à 64,25 milliards d’euros, un résultat opérationnel de 4,465 milliards (en ligne avec le consensus), une rentabilité en progrès dans l’assurance dommages, et un ratio de solvabilité robuste à 220%. Même la diversification sectorielle et géographique reste un point fort. Mais voilà, le résultat net a été freiné par des effets de change, s’établissant à 3,9 milliards d’euros contre 4,2 attendus.

Et surtout, Axa n’a pas relevé ses objectifs, se contentant de confirmer sa trajectoire de croissance de 6 à 8% par an. Une prudence jugée décevante par des investisseurs habitués à mieux. En parallèle, l’annonce du rachat de Prima, un assureur italien en ligne, pour 500 millions d’euros, n’a guère changé la donne. Stratégique, certes (Prima détient 10% du marché automobile de détail en Italie), mais jugée peu attrayante par certains bureaux d’analyse. Dans cette ambiance de haute tension boursière, même les bons élèves n’échappent pas aux coups de règle. Malgré cette baisse, le titre Axa préserve 21% de gain depuis le début de l’année.


Claranova

Le titre Claranova chute de 14,77% à 2,13€ ce vendredi, signant l’une des plus fortes baisses du marché parisien. Le concepteur de logiciels a publié un chiffre d’affaires trimestriel en recul de 9%, à 27 millions d’euros, bien en deçà du consensus établi à 33 millions d’euros. Mais ce sont surtout les ambitions 2028 du groupe qui laissent les investisseurs sur leur faim. Claranova vise une croissance annuelle moyenne de 8 à 11%, un objectif jugé peu enthousiasmant au regard de la dynamique actuelle.

Le groupe mise sur l’intégration de l’intelligence artificielle, l’optimisation de la trésorerie et la simplification de sa structure pour améliorer sa rentabilité, mais les bureaux d’études peinent à y voir un catalyseur immédiat capable de relancer la valorisation du titre. Depuis le début de l’année, l’action éligible au PEA-PME progresse toutefois de 71%.


La recommandation du jour : Krach boursier...

… Nos solutions en cas de grave crise

La tension est forte sur les marchés. Guerre commerciale, politiques monétaires, tensions obligataires, risques géopolitiques… On ne s’attend pas forcément à un krach dans l’immédiat mais face aux incertitudes actuelles, vous êtes nombreux à nous demander nos solutions. En juin, nous avons publié un guide spécial anti-krach, plus que jamais d’actualité ! Voici nos meilleurs conseils pour adapter votre portefeuille au risque de décrochage des marchés.

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Le résultat du vendredi : Prises de bénéfices ou retournement du marché ?

Le rapport sur l’emploi américain sème la pagaille ! En juillet, l’économie américaine n’a créé que 73 000 emplois, bien en deçà des 110 000 attendus. Les chiffres de mai et juin ont été révisés à la baisse de 258 000 postes, confirmant un ralentissement du front de l’emploi. Le taux de chômage progresse légèrement à 4,2% de la population active.

Cette faiblesse inattendue a provoqué une forte réaction des marchés. Les indices boursiers américains et européens décrochent, les rendements obligataires chutent brutalement, en particulier les taux à court terme, dans un contexte où les marchés parient désormais à 76% sur une baisse des taux de la Fed en septembre, contre 40% il y a quelques jours seulement.

En parallèle, le dollar perd du terrain face à l’euro, en réaction à ces mauvais chiffres, qui mettent en doute le discours optimiste de mercredi du président de la Fed, Jerome Powell. Après les bonnes données sur la croissance et la consommation américaines dévoilées cette semaine, le rapport sur l’emploi joue les trouble-fêtes. Pour le moment, impossible de savoir s’il sert de prétexte à quelques prises de bénéfices, en plus des droits de douane, ou si un véritable retournement baissier a débuté ! On en reparle vite.


Le monde d'après : L'iPhone 16 cartonne

Apple surprend agréablement Wall Street avec une croissance de 9,6% au deuxième trimestre, la meilleure performance depuis 2021. Le chiffre d’affaires atteint 94 milliards de dollars, bien au-delà des attentes. Le bénéfice net bondit de 12% à 23,4 milliards, porté notamment par des ventes d’iPhone en hausse de 13%. Les revenus en Chine renouent même avec la croissance, un signal très attendu par le marché.

La dynamique repose en grande partie sur le succès de l’iPhone 16, qui connaît une adoption plus rapide que son prédécesseur. Les perspectives sont également jugées solides, la direction anticipe une croissance comprise entre 4% et 9% pour le trimestre à venir, contre seulement 3% initialement attendus. Mais malgré ces bons résultats, le marché reste prudent. La stratégie IA du groupe inquiète. Apple est à la traîne face à Microsoft, Amazon ou Alphabet, dont les investissements massifs dans l’intelligence artificielle nourrissent des croissances à deux chiffres.

Le groupe pourrait réagir via le rachat de Perplexity, une start-up prometteuse dans les assistants IA. Autre sujet de tension, les droits de douane américains. La production d’iPhone a été en partie délocalisée vers l’Inde pour atténuer leur impact, mais la facture reste salée : plus de 1 milliard de dollars attendus sur le prochain trimestre. Découvrez ici notre recommandation sur l’action Apple.


Demain à la une : La marge opérationnelle

La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.


Le lexique : Le BFR

Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente le montant de liquidités dont une entreprise a besoin pour financer son cycle d’exploitation, c’est-à-dire l’écart entre les encaissements liés à ses ventes et les décaissements nécessaires pour payer ses achats, ses charges et constituer ses stocks. Il mesure donc la part des ressources immobilisées dans le fonctionnement courant de l’activité. Un BFR positif signifie que l’entreprise doit mobiliser des ressources financières pour couvrir ce décalage, tandis qu’un BFR négatif indique que son activité génère de la trésorerie.

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