Mercredi 28 mai

Les marchés : Le CAC en attente

L'atonie règne ! Le CAC 40 cède 0,49% pour s'établir à 7 788 points ce soir. Les investisseurs sont toujours prudents, suspendus aux négociations sur les droits de douane entre les États-Unis et l'Europe. Bien que la menace de nouvelles taxes semble peu probable dans l’immédiat, l'incertitude persiste, alimentée par les déclarations du gouvernement américain qui accuse les Européens de ne pas être "de bonne foi". Les arguments avancés par l’administration Trump, notamment sur les barrières non tarifaires (comme la TVA…), en disent long sur la difficulté des discussions !

En parallèle, l'attention se tourne vers la publication des résultats trimestriels de Nvidia, prévue après la clôture de Wall Street. Le géant des semi-conducteurs, dont la valorisation dépasse les 3 000 milliards de dollars, est au cœur des attentes du marché. Les investisseurs scrutent ces chiffres pour jauger la santé du secteur technologique, et notamment la demande en intelligence artificielle, un domaine en pleine expansion. L'issue de cette publication pourrait donner le ton pour les jours à venir, influençant non seulement le marché américain mais aussi les places européennes qui dépendent de ces dynamiques globales.


Les valeurs : Thales, Dassault Aviation, Soitec et Pierre & Vacances

Thales et Dassault Aviation

Le secteur de la défense continue de faire la Une. Encore sur le podium du CAC ce soir, Thales gagne 2,06% à 272,4€. Pour l’anecdote, c’est la plus forte hausse de l’indice depuis le 1er janvier : +97%. Hors CAC, +2,89% pour Dassault Aviation à 320,8€ (+63% en 2025). À l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en Indonésie, Jakarta a signé une lettre d’intention pour l’acquisition de nouveaux équipements militaires français. L’Indonésie souhaite compléter sa commande initiale de 13 radars de surveillance longue portée à Thales et de 42 avions de chasse Rafale, par d’autres appareils. Elle envisage également l’achat de frégates légères, de deux sous-marins Scorpène supplémentaires auprès de Naval Group, ainsi que de canons Caesar et de leurs munitions produits par KNDS.

Ces commandes confirment le partenariat stratégique croissant entre les deux pays, engagé depuis 2022, et positionnent l’Indonésie comme le premier client régional de l’industrie française de défense. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour renforcer la coopération dans les domaines de la formation militaire, des exercices conjoints et du partage d’informations. Sur le plan économique, la France espère aussi développer un partenariat dans le secteur du nickel, ressource clé pour les batteries électriques. Le groupe Eramet a ainsi signé un protocole d’accord pour créer une plateforme d’investissement couvrant toute la chaîne de valeur du nickel en Indonésie.


Soitec

Nouvelle dégringolade pour Soitec ! Nous vous en parlions sur WhatsApp cet après-midi, le spécialiste des matériaux semi-conducteurs chute de 21,75% à 44,48€ ce mercredi, après avoir publié des résultats décevants pour l’exercice clos fin mars. Surtout, Soitec annonce l’abandon de toutes ses perspectives financières, y compris celles à moyen terme. Déjà fragilisé par un premier avertissement sur résultats en février, le groupe isérois fait les frais d’un double repli de la demande, côté automobile et smartphones, qui pénalise fortement ses ventes. Son chiffre d’affaires trimestriel atteint 327 millions d’euros, en retrait par rapport aux attentes, tandis que le bénéfice net est quasiment divisé par deux, à 92 millions.

La marge brute recule à 32,1%, un point en deçà du consensus. Soitec invoque désormais une visibilité trop faible pour maintenir ses objectifs de croissance et de rentabilité. La société annonce qu’elle ne communiquera plus que des prévisions trimestrielles, une décision jugée radicale par le bureau d’analyses Oddo BHF. Autre signal d’instabilité : le départ de la directrice financière, Léa Alzingre. Une actualité lourde de conséquences pour la valorisation du titre, dans un contexte de défiance accrue. Le titre perd désormais 48% depuis le 1er janvier et 60% sur un an.


Pierre & Vacances

Pierre & Vacances décroche lourdement en Bourse ce mardi, en repli de 6,24%, à 1,41€. Le groupe affiche une perte nette de 102 millions d’euros sur le premier semestre, contre -82 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel plonge à -40,3 millions, presque doublé en un an. Le chiffre d’affaires, lui, recule de 2,4%. Officiellement, on blâme un effet calendaire défavorable et la fermeture temporaire d’un domaine Center Parcs. Mais derrière ces aléas conjoncturels, les doutes persistent.

Le modèle, pourtant recentré sur le tourisme de proximité, peine à convaincre en Bourse malgré un carnet de réservations bien garni pour l’été. La direction se veut confiante et vise un résultat opérationnel annuel supérieur à 180 millions d’euros. Sur le papier, les fondamentaux s’améliorent, mais le marché ne pardonne pas les résultats passés. La saison estivale devra être exemplaire pour regagner la confiance des actionnaires. Le titre éligible au PEA-PME cède 10% depuis janvier.


L'évènement du mercredi : Les grands créanciers

Les résultats trimestriels de Nvidia feront très clairement la Une des médias financiers ce soir, après la clôture américaine. Et surtout demain. En attendant de découvrir leur impact sur les marchés, place à une actu économique dont vous parlait Marc ce matin ! Qui sont les plus grands pays créanciers au niveau mondial ? Après 34 ans de règne ininterrompu, le Japon cède son statut de premier créancier mondial à l’Allemagne. En cause, la chute continue du yen, qui a mécaniquement réduit la valeur des actifs nippons.

Selon le ministère des Finances japonais, le pays affiche une position nette extérieure (voir lexique) de 533 050 milliards de yens (3 265 milliards d’euros), en hausse de 12,9% sur un an. Une performance éclipsée par l’Allemagne, dont la position atteint 569 700 milliards de yens (3 488 milliards d’euros), portée notamment par l’appréciation de l’euro face au yen. Le classement repose sur les actifs nets détenus à l’étranger, et non sur des indicateurs économiques classiques. La Chine, en forte progression, occupe désormais la troisième place et pourrait bientôt dépasser le Japon.


Demain à la Une : Nvidia et le PIB américain

Demain, les résultats financiers de Nvidia seront déterminants pour les marchés actions. En particulier pour le compartiment technologique. La croissance américaine du premier trimestre sera également révisée. Deux annonces importantes, avant le dernier temps fort de la semaine vendredi avec les chiffres d’inflation outre-Atlantique. Seule la place suisse sera fermée ce jeudi, les places américaines et européennes seront ouvertes.


Le monde d'après : La ruée vers le Bitcoin

La hausse spectaculaire du Bitcoin, en hausse de 50% depuis avril jusqu’à son récent record de 112 000 dollars, incite de nombreuses entreprises à lever des fonds pour constituer des réserves de cryptomonnaies. S'inspirant du succès du groupe Strategy (anciennement MicroStrategy), devenu un mastodonte grâce à ses achats massifs de bitcoin, ces sociétés espèrent séduire les investisseurs avides d’exposition au secteur.

Le nombre d’entreprises cotées détenant du Bitcoin est passé de 89 à 113 en un mois, cumulant plus de 800 000 bitcoins. Strategy en détient à elle seule 580 000, pour une valorisation boursière supérieure à 100 milliards de dollars. Parmi les nouveaux venus, Twenty One Capital, soutenue par SoftBank et Tether, ou encore Strive Asset Management qui prévoit une levée de 1,5 milliard de dollars. GameStop, emblème des "meme stocks" en 2021, a également rejoint la course avec un achat de 4 710 bitcoins.

Cette frénésie est dopée par un climat politique favorable, notamment le soutien affiché de Donald Trump, dont la famille est directement impliquée dans certaines de ces initiatives. Mais les analystes restent prudents : reproduire le modèle de Strategy n’est pas garanti, tant les conditions de marché et la notoriété de son fondateur Michael Saylor ont été déterminants. Malgré l’euphorie, la capacité des marchés à absorber ces initiatives reste incertaine, et l’avenir de ces nouveaux "trésors d’entreprise en bitcoin" dépendra largement de la stabilité économique et de la confiance des investisseurs.


Le lexique : La position nette extérieure

La position nette extérieure mesure la différence entre les actifs qu’un pays détient à l’étranger (investissements, devises, actions etc.) et les actifs détenus par les étrangers dans ce pays. Si le solde est positif, le pays est créancier net. S’il est négatif, il est débiteur net. Cet indicateur reflète la solidité financière d’un pays dans ses relations avec le reste du monde.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Partez tranquille cet été, on s’occupe de votre épargne
    05/07/2025
  • visuel-morning
    La question Corporate par EuroLand Corporate
    08/07/2025
  • visuel-morning
    Quel produit choisir pour réduire vos impôts ?
    30/04/2025
  • visuel-morning
    Les SCPI Corum Origin et Corum USA désormais ouvertes à la souscription en ligne !
    20/03/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt