Mercredi 05 février

Les marchés : L'Europe dans le viseur de Trump

La Bourse de Paris cède un peu de terrain ce mercredi, avec un CAC 40 en repli de 0,19% à 7 892 points. Entre résultats d’entreprises et tensions commerciales, les investisseurs restent sur leurs gardes. Les tensions entre Washington et Pékin continuent d’alimenter l’incertitude, après l’annonce de Donald Trump d’une surtaxe de 10% sur les importations chinoises. En réponse, la Chine a frappé là où ça fait mal, en taxant le gaz naturel liquéfié, le pétrole et le charbon américains. Comme si cela ne suffisait pas, les services postaux américains ont brièvement suspendu l’envoi de colis en provenance de Chine et de Hong Kong avant de revenir sur leur décision.

Les turbulences commerciales ne font que commencer. L’Europe est toujours dans le viseur de Donald Trump, qui n’exclut pas de nouvelles taxes douanières sur nos exportations. Bruxelles a déjà prévenu, toute attaque entraînera des représailles. En parallèle, l’économie française montre de nouveaux signes de faiblesse. L’indice PMI composite de l’activité globale a enregistré une cinquième baisse consécutive en janvier, signalant une contraction persistante du secteur privé.

Face à cette nervosité, l’or s’impose une nouvelle fois comme la star du marché, enchaînant les records historiques. L’appétit pour les valeurs refuge ne faiblit pas, preuve que les investisseurs restent méfiants quant à la suite des événements.


Les valeurs : Total, Alphabet et Valneva

Total

Total a publié des résultats 2024 en repli, marquant la fin d'une série de performances records. La major pétrolière affiche un bénéfice net de 15,76 milliards de dollars, en baisse de 26% par rapport à 2023. La cause ? Un environnement de prix moins favorable : le Brent autour des 80$ le baril (-2%) et un gaz naturel en recul de 9%, sans oublier des marges de raffinage en chute libre (-44%). Mais le tableau n'est pas totalement sombre. Le quatrième trimestre a réservé de bonnes surprises, dont un résultat net ajusté de 4,4 milliards de dollars, supérieur aux attentes. Merci le GNL !

La division gaz naturel liquéfié (GNL) a en effet brillé, profitant de la hausse de la production et de la volatilité des marchés. Côté perspectives, Total reste offensif, anticipant une croissance de 3% de sa production d'hydrocarbures en 2025. Le groupe compte investir 17,5 milliards de dollars dont 4,5 milliards dans les énergies bas carbone. Et surtout, son engagement demeure très fort envers ses actionnaires, avec 8 milliards de dollars de rachats d'actions par an et un dividende en hausse de 7% à 3,22€ par action. Ce soir, le titre gagne 1,71% à la Bourse de Paris, à 58,01€ (+8% en 2025). La preuve que, même en période de vents contraires, Total sait garder le cap.


Alphabet

Les résultats de la maison-mère de Google font la Une de la presse financière américaine. Et pour cause, le mastodonte valorisé 2 500 milliards de dollars déçoit les investisseurs et perd 8% dans les premiers échanges à Wall Street, à 190$ (+32% sur un an). Le groupe a publié de solides résultats pour le quatrième trimestre 2024, mais la croissance de sa division cloud ressort en dessous des attentes. Et surtout, les investissements dans l’IA explosent. Le géant américain de la tech affiche un bénéfice net en hausse de 28,3% à 26,5 milliards de dollars, soit 2,15 dollars par action, légèrement au-dessus du consensus. Son chiffre d’affaires grimpe de 12% à 96,5 milliards de dollars, porté par la publicité (+10,6%) et YouTube (+13,8%).

On vous le dit souvent mais avec de tels niveaux de valorisation, le moindre faux pas est sévèrement sanctionné en Bourse. L’activité cloud, pourtant clé dans la stratégie d’Alphabet, n’a généré “que” 11,96 milliards de dollars de revenus, quand Wall Street en espérait 12,16 milliards. Un petit coup de frein qui inquiète alors que la concurrence dans l’IA s’intensifie. La principale annonce qui a fait tiquer les investisseurs : Alphabet prévoit d’investir 75 milliards de dollars en 2025, bien au-delà des 57,9 milliards anticipés ! La firme de Sundar Pichai met le paquet sur l’IA, mais Wall Street déteste les surprises, surtout quand elles coûtent cher. En somme, Alphabet continue de croître, mais le marché digère mal la facture salée qui est annoncée. Reste à voir si ces investissements massifs porteront leurs fruits.


Valneva

La biotech française, éligible au PEA-PME, grimpe de 16,96% à 3,09€, portée par l’autorisation de son vaccin anti-chikungunya au Royaume-Uni, après les feux verts obtenus aux États-Unis, au Canada et en Europe. Cette quatrième approbation renforce la crédibilité du groupe sur le marché des maladies infectieuses. Il espère désormais une validation au Brésil d’ici le premier trimestre 2025.

En parallèle, Valneva continue d’élargir son portefeuille avec des avancées sur son vaccin contre la maladie de Lyme et un nouveau contrat avec l’armée américaine pour son vaccin contre l’encéphalite japonaise. Des perspectives solides qui alimentent l’optimisme des investisseurs et soutiennent la dynamique boursière du titre qui gagne 43% depuis le début de l’année.


L'événement du mercredi : +1 000% en 9 ans !

On aurait pu évoquer une nouvelle fois de Trump dans cette rubrique. Ou les résultats d’Alphabet présentés ci-dessus. Mais pour changer un peu d’air, et comme le secteur automobile a été fortement chahuté ces dernières semaines, on a préféré vous parler de belle cylindrée.

Ferrari ne déçoit jamais. Le constructeur de Maranello a publié hier des résultats trimestriels qui font rugir la Bourse : +8% à Milan, à 442€, après des performances supérieures aux attentes. Le chiffre qui fait tourner les têtes ? 442 700 euros de revenus par voiture vendue. Oui, par voiture. Un record, porté par la montée en puissance des modèles SF90 XX (80% plus chers que la gamme standard) et les premières livraisons de la 12Cilindri. Ajoutez à cela un boom des activités de personnalisation, où chaque caprice client booste la marge, et vous obtenez un mix produit redoutablement rentable.

Résultat, un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 1,74 milliard d’euros, un bénéfice par action qui progresse de 31%, et une marge opérationnelle de 27% (voir lexique). La Bourse adore. Après +35% en 2024, l’action continue sa course folle en 2025 (+7%). Les perspectives pour 2025 sont toutefois prudentes, comme toujours chez Ferrari. Plus de 7 milliards d’euros de revenus tout de même, et un bénéfice par action de 8,60€.

C’est en dessous du consensus, mais on sait que Ferrari aime jouer la prudence pour mieux surprendre. Luxueux, rentable, désirable… Ferrari n’est pas qu’un constructeur auto. C’est une machine à cash qui roule toujours plus vite que ses prévisions. Depuis son introduction en Bourse en janvier 2016, son action s’envole de près de 1 000%...


Demain à la Une : Amazon, Trump, Taux Uk

Demain, la Banque centrale anglaise devrait baisser son taux directeur de 0,25%. Il s'agit d'une petite baisse symbolique, ramenant son principal taux à 4,5%. On attend en parallèle les inscriptions hebdomadaires au chômage US, avant le fameux rapport mensuel sur l'emploi américain de vendredi après-midi. Côté entreprises, Amazon, Eli Lilly, L'Oréal, Vinci et Société Générale publieront leurs résultats du quatrième trimestre 2024. Et bien sûr, les déclarations de Trump seront à nouveau au cœur de l’actualité économique et financière. À suivre !


Le lexique : La marge opérationnelle

La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.

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