L’or et le pétrole pourraient être le couple optimal de 2023 dans une allocation bien diversifiée. En cette période de tensions boursières, provoquées par la récente crise bancaire, les valeurs refuges ont le vent en poupe. Pour l’investisseur particulier, le principal intérêt d’investir sur cet “anxiolytique” est de diversifier et de protéger son épargne. Il ne s’agit pas forcément de viser de nouveaux records historiques sur le prix de l’once d’or. Pour qui cherche une opportunité d’investissement en tablant sur un rebond boursier, il vaut mieux s’intéresser au secteur pétrolier. Ensemble, l’or et le pétrole pourraient utilement associer protection et rentabilité dans les mois à venir. Reste à savoir comment investir facilement sur ce potentiel… C’est à découvrir dans cet article !
À chaque période de tension sur les marchés financiers, les investisseurs s'interrogent quant à la composition de leur allocation. Ces derniers temps, vous avez été nombreux à nous demander comment investir sur la reine des valeurs refuges : l’or. Et c’est bien légitime, compte tenu des récentes actualités. L’or est un produit de diversification et de protection, partiellement décorrélé des autres classes d’actifs. Les particuliers ne sont toutefois pas les seuls à se réfugier dans cet actif incontournable.
Certaines banques centrales cherchent à réduire leur dépendance au dollar et renforcent leurs achats d’or. Singulièrement, la Chine a augmenté ses réserves de 62 tonnes en novembre et décembre derniers. Au total, elle détiendrait désormais plus de 2 000 tonnes du précieux métal, pour une valorisation de plus de 120 milliards de dollars. Pékin aurait ainsi la main sur la sixième réserve la plus importante au niveau mondial.
Faisons le point sur ses récentes variations et leurs causes. Voici l’évolution du prix d’une once d’or depuis mi-2020, en unité de temps hebdomadaire :
La courbe bleue indique la moyenne des prix de clôture des 200 dernières semaines.
Cliquez ici pour voir l’image en grand. Source : Meilleurtaux Placement, TradingView
Pour rappel, une once d’or pèse environ 31,10 grammes. Depuis octobre 2022, son prix progresse de 20%, passant de 1 645$ à 1 980$ au moment de la rédaction de cet article. Lundi 20 mars, l’once a même rompu symboliquement le seuil des 2 000$ pour la première fois de l’année, et a frôlé les 2 010$. Elle reste toutefois sous son record historique à 2 070$, atteint peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Pourquoi cette hausse ? En tant que valeur refuge, le métal précieux peut aider à protéger son épargne contre la hausse des prix et préserver le pouvoir d'achat en période d'inflation élevée. L’incertitude économique et la volatilité des marchés financiers poussent par ailleurs les investisseurs vers des actifs sûrs. Les perspectives d'un resserrement monétaire modéré ont également contribué à stimuler son prix et, ces dernières années, la pandémie et la guerre en Ukraine ont soutenu la tendance haussière.
Plus récemment, c’est bien sûr la panique bancaire qui a stimulé le prix de l’once. La faillite de trois banques régionales américaines, dont Silicon Valley Bank, et le rachat de Crédit Suisse par UBS ont provoqué un véritable regain d’inquiétudes sur les marchés. Depuis, face à la réactivité et à l’action coordonnée des banques centrales et des gouvernements, l’accalmie est de retour et l’appétit pour le risque revient petit à petit. Toutefois, ce propos peut vite évoluer en cas de nouvelles tensions majeures sur le système bancaire international…
Alors, faut-il acheter le précieux métal ? Marc Fiorentino qualifie souvent l’or d’anxiolytique. Si en avoir vous permet de mieux dormir, rappelons qu’il est généralement recommandé d’allouer 5 à 10% de ses fonds à l’or dans le cadre d’une allocation bien diversifiée. Rappelons également que l’or est un actif sur lequel on investit traditionnellement sur de grands horizons de temps, plusieurs années au minimum.
Comment investir en quelques clics sur l’or et sur le secteur aurifère ? Voici deux solutions… incontournables !
1. Les certificats
Les certificats sont des produits dérivés qui permettent de répliquer la performance d’un actif financier, comme un indice boursier, une action ou une matière première. Le cours d’un certificat sur l’or réplique à tout moment l’évolution du prix de l’once : s’il progresse de 10%, le certificat permet au porteur de gagner 10% (hors frais). Si le prix de l’once d’or baisse de 10%, le porteur du certificat perd 10%.
Les certificats sont sans échéance ; ils permettent d’investir sur du court, moyen ou long terme. Attention cependant, ils ne présentent aucune garantie en capital et sont associés, dans notre cas, à un risque de change euro-dollar (l’or s’échangeant en dollars américains).
Meilleurtaux Placement propose un certificat indexé au prix de l’or (ISIN : NL0006454928).
>> Je demande une information complémentaire sur le certificat indexé au prix de l’or
2. Un fonds d’investissement sur les minières
Créé en juin 1987, le fonds AXA Or et Matières Premières (FR0010011171) cible de grandes entreprises minières au niveau mondial, principalement issues du Canada (34%), des États-Unis (32%) et d’Afrique du Sud (12%). Dans une bien moindre mesure, le fonds cible également le secteur énergétique, et notamment le géant américain Exxon dont la performance boursière sur un an dépasse les 45%.
Les cinq principales actions ciblées par le fonds représentent un peu plus de 40% de son allocation totale :
1. Newmont (11,3%), minière d’or, États-Unis
2. Barrick Gold (9,4%), minière d’or, Canada
3. Franco-Nevada (8%), conglomérat dans les métaux précieux et le gaz, Canada
4. Exxon (6%), société pétrolière et gazière, États-Unis
5. Agnico-Eagle (6,9%), minière d’or, Canada
La performance du fonds ressort à 44,99%* sur dix ans. Sur cinq ans, le fonds affiche une performance de 59,07%* et de 110,16%* sur trois ans. Depuis le 1er janvier 2023, elle ressort toutefois à -1,74%*. Toutes ces performances sont arrêtées à la clôture du lundi 20 mars.
MorningStar estime que le risque du support est moyen sur tous les horizons d’investissement, par rapport à sa catégorie d’investissement. Sa volatilité sur les douze derniers mois ressort à 25,93% et à 27,39% sur trois ans.
LE ROI DE L’ÉNERGIE
L’or noir est au plus bas depuis décembre 2021. Depuis le 1er janvier, le pétrole européen de référence, le Brent (pétrole de la mer du Nord) voit son prix chuter. Sur la période, le baril cède 14%, passant de 86$ à environ 74$. Peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les tensions étaient extrêmement fortes sur le marché pétrolier et un baril de Brent s’échangeait jusqu’à 138$, soit son dernier pic pluriannuel. Depuis ce point haut, son prix a pratiquement été divisé par deux (-46%).
Voici l’évolution du prix d’un baril de Brent depuis mi-2018, en unité de temps hebdomadaire :
La courbe bleue indique la moyenne des prix de clôture des 200 dernières semaines.
Cliquez ici pour voir l’image en grand. Source : Meilleurtaux Placement, TradingView
Pourquoi cette chute ? Tout d’abord, la hausse qui a suivi l’offensive russe en Ukraine a été excessive et les cours ont dans un premier temps reflué pour retrouver un niveau plus en adéquation avec la réalité du marché. La spéculation de certains investisseurs y est pour beaucoup.
Au second semestre 2022, les estimations quant à l’économie mondiale étaient particulièrement sombres pour l’année en cours. Globalement, les principaux instituts économiques, FMI en tête, tablaient sur une récession dans les grandes économies mondiales. Visiblement, il n’en est rien ! La résilience des économies développées se fait clairement ressentir en ce début 2023 et à part quelques rares exceptions comme la Grande-Bretagne, tous les grands pays développés devraient éviter la contraction de leur économie cette année.
La récente crise bancaire a également accentué le déclin des cours pétroliers. Et ce n’est pas intuitif de prime abord. Au plus fort de la panique, les investisseurs craignaient que d’autres banques, plus grandes et plus systémiques que Silicon Valley Bank, chutent par effet domino. Cette contagion se serait alors répercutée sur l’ensemble de l’économie, la propulsant en récession. Qui dit récession, dit baisse de la demande pétrolière. Quand la machine économique tourne au ralenti, elle a naturellement besoin de moins de carburant.
Pour bon nombre d'investisseurs et de professionnels du secteur, ce décrochage baissier est à nouveau excessif et un rebond est attendu à court / moyen terme. La spéculation est encore pointée du doigt : certaines banques d’investissement et autres hedge funds ont fortement spéculé sur la récente baisse des prix pétroliers.
Au niveau mondial, beaucoup de raffineries sont par ailleurs en phase de maintenance et avec l’arrivée du printemps, la demande en or noir devrait rebondir. Un élément semble par ailleurs négligé dans la cotation actuelle de l’or noir. La Chine, premier importateur mondial de pétrole, a levé ses principales restrictions sanitaires en décembre. Depuis trois ans, sa politique zéro-Covid pesait lourdement sur son économie.
Les indicateurs économiques témoignent depuis janvier d’un véritable rebond de son activité et on peut donc s’attendre à ce que l’Empire du Milieu reprenne de plus belle ses importations pétrolières dans les mois à venir, bien que sa demande soit encore relativement timide aujourd’hui.
Un mot enfin des valeurs pétrolières. Face à une chute du Brent de 14% depuis le 1er janvier, les majors pétrolières tiennent bon en Bourse. Voici les performances boursières de grands fleurons mondiaux en 2023 : BP (+1%), Exxon (-2%), Shell (-6%), Chevron (-6%), TotalEnergies (-12%). Et depuis le pic du Brent à 138$ ? Chevron (-5%), Shell (+12%), Exxon (+18%), TotalEnergies (+18%), BP (+34%).
Finalement, est-ce que le pétrole recule pour mieux sauter ? Pour beaucoup d’investisseurs, la récente baisse est vue comme une source d’opportunités car elle serait excessive et annonciatrice d’un fort rebond à venir, tant pour le cours du pétrole que pour les majors cotées en Bourse.
Dans la deuxième partie de cet article, nous vous présentons deux supports incontournables pour investir sur les grandes entreprises mondiales du secteur énergétique, en toute simplicité.
1. L’Amérique du Nord
Créé en novembre 1986, le fonds SG Actions Energie (FR0000423147) cible les majors pétrolières internationales, principalement américaines, et dans une moindre mesure canadiennes, australiennes et européennes (Royaume-Uni inclus).
Les cinq principales actions en portefeuille représentent plus de 25% de l’allocation totale du fonds :
1. Shell, principale pétrolière anglo-néerlandaise : 6,1%
2. Nutrien, grand producteur canadien d’engrais : 6%
3. BHP Group, grande minière australienne : 5,8%
4. TotalEnergies, première pétrolière française : 4,3%
5. BP, grande pétrolière britannique : 4,3%
La performance du fonds ressort à 25,04%* sur dix ans. Sur cinq ans, le fonds affiche une performance de 25,44%* et de 160,71%* sur trois ans ! Depuis le 1er janvier, elle ressort toutefois en baisse de 7,30%. Toutes ces performances sont arrêtées à la clôture du mardi 21 mars.
MorningStar estime que le risque du support est moyen sur tous les horizons d’investissement, par rapport à sa catégorie d’investissement. Sa volatilité sur les douze derniers mois ressort à 30,92% et à 35,20% sur trois ans.
>> Je demande une information complémentaire pour investir sur le secteur pétrolier nord-américain
2. L’Europe
Créé en octobre 2006, l’ETF Lyxor STOXX Europe 600 Oil & Gas (LU1834988278) réplique les performances de l’indice de référence STOXX Europe 600 Oil & Gas. Comme son nom l’indique, cet indice est composé de 600 valeurs européennes (Royaume-Uni inclus), représentatives du secteur pétrolier et gazier en Europe. Par conséquent, cet ETF est éligible au PEA.
Les cinq principales actions de l’indice répliqué représentent un peu plus de 70% de l’allocation totale de l’ETF :
1. Shell, principale pétrolière anglo-néerlandaise : 29,3%
2. TotalEnergies, première pétrolière française : 15,3%
3. BP, grande pétrolière britannique : 14,7%
4. Eni, société italienne de gaz et d’électricité : 6,6%
5. Equinor, groupe pétrolier et éolien norvégien : 5,8%
La performance de l’ETF ressort à 56,93%* sur dix ans. Sur cinq ans, le tracker affiche une performance de 34,20%* et de 129,32%* sur trois ans. Depuis le 1er janvier, il affiche une petite perte de 2,51%. Ici aussi, les performances sont arrêtées à la clôture du mardi 21 mars.
MorningStar estime que le risque du support est inférieur à la moyenne sur tous les horizons d’investissement, par rapport à sa catégorie d’investissement. Sa volatilité sur les douze derniers mois ressort à 21,70% et à 33,56% sur trois ans.
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