Mercredi 07 août

C'était un de nos paris depuis des mois : l'Or
Alors qu'il végétait sous les 1200 dollars l'once il y a un an, il s'est rapproché cette semaine des 1500 dollars, des niveaux qu'il n'avait pas connus depuis 2013.
Ce regain d'intérêt ne date pas de cette semaine, le métal jaune a retrouvé de l'éclat ces derniers mois : +3% sur la semaine, +5% sur un mois, + 20% sur un an.
Quelles sont les raisons ?

QUI ACHÈTE DE L'OR ?

Un rapport du Conseil Mondial de l'Or affirme que l'achat de métal jaune a augmenté de 8% au 1er semestre dans le monde. Soit 2 181 tonnes d'Or achetées au S1.
La demande émane principalement des banques centrales : La Russie, l'Inde, la Turquie, la Chine, la Pologne notamment.
On note aussi le retour des investisseurs professionnels et particuliers.

POURQUOI ACHETER DE L'OR ?

Le contexte de taux négatifs est favorable à la relique barbare : l'un des principaux inconvénients du métal jaune est qu'il ne rapporte rien puisqu'il n'a pas de rendement. Mais aujourd'hui, le fait de ne pas avoir de rendement n'est plus un obstacle.
Les banques centrales achètent surtout de l'Or pour moins dépendre du dollar et de la dette américaine, alors que Donald Trump agite à tout-va les menaces de guerre commerciale et de guerre des changes.
Les banques centrales inondent le marché de liquidités et, tout en achetant des actions, les investisseurs professionnels et particuliers cherchent aussi à se protéger avec des valeurs refuges comme l'Or.

ANXIOLYTIQUE FINANCIER

Risque de Hard Brexit avec l’arrivée de Boris Johnson au poste de Premier ministre britannique, absence d’accord commercial entre la Chine et les États-Unis, tensions géopolitiques autour du détroit d’Ormuz, guerre des changes, économies au ralenti, etc... il faut plus que les doigts d'une main pour compter les risques économiques et géopolitiques qui pèsent. L'été et la rentrée risquent d'être agités, d'où le regain d'intérêt pour la relique barbare.
L'or est l'anxiolytique financier idéal pour cet été : si vous avez peur, en avoir un peu vous permet de mieux dormir.

LE BREXIT JUSTEMENT

Le scénario d'un Brexit sans accord le 31 octobre prend de l'ampleur.
À en croire des informations publiées par la presse britannique, Boris Johnson aurait prévenu les diplomates de Bruxelles qu'il n'aurait aucune intention de renégocier les termes de l'accord de retrait obtenu par Theresa May.
Une source gouvernementale britannique a réfuté ce point de vue et assuré que le Royaume-Uni était disposé à trouver un accord mais que c'était en fait Bruxelles qui ne voulait pas négocier.
La stratégie de Johnson se dessine : il menace de quitter l'Union Européenne sans accord, et sans régler la facture de plus de 30 milliards d'euros réclamée par les Européens pour le « reste à payer » des engagements budgétaires déjà pris par le Royaume-Uni.
Et s'il n'y a pas d'accord, c'est la faute de l'Union Européenne qui refuse de renégocier...

L'EUROPE UNIE ET SOLIDAIRE

Boris Johnson cherche notamment à diviser les 27 pour mieux peser sur les négociations.
Mais depuis le vote britannique sur le Brexit, on assiste à une divine surprise : L'Europe, si prompte à se déchirer intérieurement sur des questions comme la fiscalité des grands groupes ou la politique monétaire, offre un front totalement uni face à la Grande-Bretagne.
Michel Barnier, le négociateur européen sur le Brexit, a ainsi appelé les 27 à garder leur calme.
Il a répété que l'accord de retrait négocié avec Theresa May, backstop compris, est « le seul possible et le meilleur possible ».
Et il a aussi précisé que l'Europe n'avait pas attendu Boris Johnson pour se préparer à amortir le cas d'un no-deal Brexit.

LA CHINE RENGAINE

La Chine a montré son arme.
Elle a laissé pendant quelques heures sa devise chuter, provoquant une mini-onde de choc sur les marchés.
Mais hier la Banque populaire de Chine est intervenue pour renforcer le yuan face au dollar.
Il faut dire que dévaluer sa monnaie n'est pas sans risque pour la Chine. De nouvelles baisses pourraient peser sur l’économie du pays, en faisant fuir les capitaux, étrangers mais aussi chinois.
La Chine ne souhaite pas non plus un conflit dur avec les États-Unis. Elle veut simplement peser dans les négociations et montrer les muscles face à Donald Trump.
Premier avertissement.

QUE VA FAIRE LA FED ?

Après la chute des marchés et les pressions de Donald Trump, de plus en plus d'analystes sont persuadés que la Fed va baisser à nouveau ses taux, d'au moins ¼ de point en décembre.
Et ils sont même nombreux à penser qu'elle fera encore plus et baissera les taux d'1/2 point.
Mais hier, James Bullard, un des membres votant du Comité monétaire de la Fed, a estimé que la Banque centrale américaine avait déjà «fait beaucoup» pour soutenir la croissance et que les taux d'intérêt se situaient pour l'instant «dans la bonne fourchette».

BON, TU DÉGAGES ?

Au Venezuela, Maduro est toujours là.
Et Washington a accentué les sanctions contre Caracas en gelant tous les biens aux États-Unis de l’État vénézuélien.
Pour pousser Maduro à accepter une transition du pouvoir par les urnes.
Selon le Wall Street Journal, ces mesures sont le prélude à un embargo économique total contre Caracas.
L'inflation au Venezuela est supérieure à 1000000%, le niveau de vie s'effondre et la malnutrition explose. Quelle tristesse.

LE CARTON DU JOUR

Vivendi a annoncé être entré en négociations préliminaires pour la vente d'une participation de 10% du capital de sa maison de disques Universal Music Group (UMG) au chinois Tencent Holdings Limited.
Le groupe de médias et de divertissements français a récemment indiqué qu'il prévoyait de céder à plusieurs partenaires une participation à hauteur de 50% de sa pépite.

TRÈS ÉNERVANT

Amazon va faire payer la taxe GAFA à... ses vendeurs français.
Le géant américain de la vente en ligne a annoncé une hausse de ses tarifs de 3%.
3% qui correspondent au montant de la taxe sur le chiffre d’affaires d'Amazon prévue par la nouvelle loi.
Et le groupe explique qu'il n'est pas en mesure d'absorber lui-même le nouvel impôt décidé par le gouvernement français.
Ils se foutent vraiment de nous...

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Même si la banque centrale chinoise a fait un geste hier pour enrayer la chute de sa devise, le CAC 40 a clôturé en baisse de 0.13% à 5234 points, dans un climat toujours tendu sur le commerce international.
A Wall Street, le Dow Jones et le Nasdaq ont rebondi de 1.21% et 1.39% au lendemain de la pire journée de l'année pour les principaux indices new-yorkais.
A Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 0.33% ce matin affecté par la hausse du yen. Parmi les grandes valeurs tournées vers l'export, pénalisées par le renchérissement du yen, Honda perdait 0,94% en fin de séance et Mitsubishi Electric 1,29%.
Le CAC 40 est attendu cette matinée en timide hausse. Face aux incertitudes concernant le commerce international, la prudence devrait donc rester de mise ce mercredi.
Le Brent lâche 2.7% à 58.69 $ le baril contre 60.38 $ hier matin. L’Or continue sa hausse en prenant 0.53% à 1472.40 $ l’once contre 1464.70 $ hier à la même heure et l'eurodollar, quant à lui, stabilise à 1.1199 contre 1.12 hier.

ON S'EN FOUT ?

Un adolescent britannique de 17 ans est inculpé de tentative de meurtre pour avoir poussé un touriste français de 6 ans du 10ème étage du Tate Modern à Londres ; Le CAC40 a plongé jusque vers 5.100 en transactions électroniques dans la nuit de lundi à mardi; La déforestation au Brésil a bondi de 67% depuis janvier ; HSBC paie 294 millions d'euros d'amende en Belgique pour clore une enquête de blanchiment ; Un maire a été tué dans le Var, renversé par deux ouvriers du bâtiment qui ont été surpris en train de décharger des gravats de « manière sauvage » ; Plomb à Notre-Dame : un deuxième enfant au-dessus du seuil de déclaration; Le député LREM d'Ille-et-Vilaine Mustapha Laabid a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 3 ans d'inéligibilité pour abus de confiance au préjudice d'une association d'insertion professionnelle et utilisation des fonds à des fins personnelles ; Toni Morrison, première Afro-Américaine à recevoir le prix Nobel de littérature en 1993, est décédée à l'âge de 88 ans : à lire Beloved, prix Pulitzer 1988.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

GAUTHIER MAES

Responsable media
MonFinancier.com

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