Jeudi 29 octobre

Deuxième confinement.
Moins sévère que le premier certes, mais reconfinement tout de même.
Et une question se pose: l'économie pourra t'elle supporter un deuxième confinement?

AU NIVEAU MONDIAL

Oui.
Pour une raison simple.
Tous les pays ne sont pas touchés par cette deuxième vague.
Et ça change tout par rapport à la première vague.
Vu de France, nous avons l'impression que le monde entier va se reconfiner.
En fait, non.
La Chine joue à nouveau son rôle de moteur de la croissance mondiale.
Et la Chine n'est pas touchée.
Son économie tourne à nouveau à plein régime grâce à la reprise de la consommation et à la reprise de l'investissement.
En Chine c'est donc un V.

AUX ÉTATS-UNIS…

…la deuxième vague est bien présente, mais les états américains y répondent de façon dispersée.
Le rebond de la croissance post première vague s'essouffle un peu.
Mais on n'aura pas de retour à la récession.
Car les États-Unis ont fait le choix de privilégier l'économie.
Et la levée de l'incertitude des élections pourra également permettre à l'économie de reprendre son rebond.
Aux États-Unis, c'est donc plutôt la racine carrée inversée, ou l'aile d'oiseau si on veut être plus romantique.

ON S'APERÇOIT DONC...

...que c'est surtout l'Europe qui est touchée par cette deuxième vague.
Et encore...pas toute l'Europe.
À plusieurs reprises Macron hier a répété une contre-vérité.
Il a répété que tous les pays européens étaient confrontés à la même situation et allaient tous prendre les mêmes mesures.
C'est totalement faux.
6 pays "seulement" sont touchés de plein fouet: l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande, la Belgique et la France.
L'Allemagne a certes resserré les boulons, mais elle n'a pas reconfiné : elle a juste fermé ses bars et ses restaurants...
L'Europe du Nord est donc globalement épargnée.
En Europe donc l'économie va patiner du fait du poids des pays du Sud, mais elle ne va pas s'écrouler grâce à la résistance des pays du Nord.
Donc en Europe ce sera une aile d'oiseau légèrement retombante.

ON S'APERÇOIT DONC...

...en dézoomant un peu que la France est plutôt une exception.
Vu d'ici nous avons l'impression que le monde entier est frappé par la deuxième vague et que le monde entier a reconfiné.
C'est donc faux.
Et c'est une bonne nouvelle pour l'économie mondiale.

L'ÉCONOMIE FRANÇAISE PEUT-ELLE SUPPORTER UNE DEUXIÈME VAGUE ?

La réponse est oui et non.
Oui parce que le gouvernement va maintenir voire renforcer son soutien à l'économie, grâce à la Banque Centrale Européenne : financement du chômage partiel, subventions aux entreprises des secteurs les plus touchés, helicopter money avec des chèques pour les plus défavorisés et nouvelle vague de prêts de trésorerie.
Non parce que certaines entreprises, cette fois c'est sur, ne se relèveront pas.
On va assister à une vague de faillites une fois la crise sanitaire terminée et les aides gouvernementales arrêtées.
Dans la restauration, dans l'hôtellerie, dans l'évènementiel, dans le tourisme, dans la distribution spécialisée.

IL EST IMPORTANT...

...de comprendre que cette crise, contrairement à la première, n'est pas mondiale.
Elle est donc moins dangereuse d'un point de vue macro-économique.
C'est malheureusement une crise qui nous touche, nous Français, plus particulièrement.
Mais nous en sortirons dans quelques mois, c'est une certitude, et nous la traverserons grâce aux interventions gouvernementales massives et grâce à la BCE.
En grande majorité.
En France c'est donc un mélange de W (nous sommes dans la troisième barre descendante) et de K.
En résumé, pas de panique, il va falloir faire le dos rond et les aides vont aider la grande majorité à traverser la crise.

ÉVIDEMMENT...

...les marchés ont paniqué hier.
Ils ont amplifié la baisse du début de semaine.
Nous voilà repartis pour un tour.
Non pas pour un krach, non.
Mais pour des montagnes russes.
Nous allons osciller entre les jours où on va se focaliser sur la propagation du virus et baisser, et les jours où on va se focaliser sur les masses de liquidités que les banques centrales vont à nouveau déverser et sur les espoirs de vaccins.

IL N'Y A PAS QUE LE COVID :





LA GUERRE DES TITANS
Le Financial Times consacre une partie de sa première page à la nouvelle guerre entre Apple et Google.
Apple construit depuis quelques années son propre moteur de recherche.
Il a débauché il y a deux ans John Giannandrea, l'homme qui a dirigé pendant 8 ans la partie moteur de recherche de Google.
Apple accélère son développement, surtout depuis que le Département de Justice a lancé une enquête antitrust pour remettre en question les 8 à 12 milliards de $ que Google paie à Apple chaque année pour que son moteur de recherche soit le moteur par défaut des IPhone.
Un choc au sommet.

LE TTSO DU JOUR: "VIVEMENT LA 3E VAGUE"

Le Canard Enchaîné a lu les conclusions du rapport commandé par Edouard Philippe au général Lizurey (ex-patron des gendarmes) sur la gestion administrative de la première phase de crise du Covid. Ce qui a pêché : principalement une "superposition de structures avec des rôles proches et des frontières de compétences floues" entraînant "la dilution de l’information" et un "manque de fluidité" chez les acteurs de la réponse de l’Etat (ministères, préfets, ARS). Voilà qui devrait être utile cette fois-ci !
Utile ? Vraiment ? Toujours selon le Canard, sur les 21 recommandations formulées dans le rapport, "aucune n’a été mise en œuvre à l’heure actuelle". Attendons la 3e vague
N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Richard Garnier, Analyste Bourse MP.
Le CAC 40 a terminé la séance d’hier en baisse de 3.37 % à 4 571 points.
La confiance des ménages dans la situation économique en France a diminué en octobre.
Chaque mois, l’INSEE réalise une enquête et demande aux ménages s’ils pensent que la situation s’est améliorée ou dégradée au cours des mois passés (ou bien si la situation va s’améliorer ou se dégrader dans les mois à venir).
L'indicateur synthétique est ressorti à 94, en dessous de sa moyenne de longue période (100).
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu respectivement 3.43 % et 3.73 %.
Les hospitalisations liées au Covid-19 ont grimpé d'au moins 10% la semaine dernière dans 32 États américains.
Les investisseurs sont inquiets.
Les producteurs aussi.
Par exemple, Boeing a annoncé 7 000 nouvelles suppressions d'emplois d'ici fin 2021. Le groupe aura au total supprimé 30 000 postes en deux ans.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 0.37 %.
Le CAC 40, quant à lui, est attendu à l’équilibre cette matinée.
Le Brent se négocie à 38.93 $.
L'once d'Or se négocie à 1876 $.
L'euro/dollar est à 1,175.

ON S'EN FOUT ?

Je me demande pourquoi plus personne n'applaudit les soignants à 20h, l'allocution de Macron a d'ailleurs commencé à 20h pile contrairement à ses multiples interventions de la première vague; Harley-Davidson lance son premier vélo, Serial One, je vais devoir l'acheter; il vous reste une journée pour aller chez le coiffeur; look totalement improbable à la Robinson Crusoé de Jack Dorsey pour son témoignage devant le Sénat sur Twitter et les réseaux sociaux; le Medef veut une réouverture des commerces non essentiels dans 15 jours; l'Égypte interdit les promenades touristiques à dos de dromadaire; plus un seul cas de Covid depuis 200 jours à Taïwan.

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