Jeudi 19 novembre

Quand la crise sanitaire sera terminée, et elle se terminera, nous découvrirons l'étendue des dégâts qu'elle a causée.
Et un des éléments les plus frappants sera sans conteste la dette massive que l'économie mondiale devra assumer.
L'Institute of International Finance a publié hier les chiffres d'endettement mondial.
Et ils sont spectaculaires.

277 000 MILLIARDS

À la fin de l'année 2020, la dette mondiale aura dépassé les 277 000 milliards de $.
Avec une hausse de 15 000 milliards juste pour l'année 2020.
Difficile de se rendre compte de ce que ça représente tant les chiffres sont énormes.
Cela devient un peu plus palpable quand on dit que ça représente 365% du PIB mondial.
365%.
C'était 320% à la fin de 2019.

LA RÉPONSE...

...à la crise a été l'endettement.
Les États se sont massivement endettés pour soutenir l'économie.
Les entreprises, en particulier dans les secteurs exposés, se sont endettées, principalement auprès des États, pour traverser la crise.

MAIS NOUS NE SOMMES PAS TOUS ÉGAUX

Devant la dette.
Les pays développés bénéficient de taux particulièrement bas.
Voire négatifs.
De la confiance des investisseurs.
Et du soutien massif de leurs banques centrales qui absorbent la dette.
Ils pourront conserver cette dette en la transformant en dette perpétuelle, une dette qui ne sera jamais remboursée, ou ils pourront tous décider de l'annuler, en même temps, dans la même proportion.

LE PROBLÈME...

...se pose pour les pays émergents et surtout les pays pauvres.
Ces pays, confrontés à la défiance des investisseurs, voient leur devise chuter, ce qui entraîne une hausse de l'inflation dévastatrice pour le pouvoir d'achat des populations, cette hausse de l'inflation entraîne une hausse des taux d'intérêt qui rend le poids de la dette insupportable.
Le nombre de pays émergents ou pauvres qui vont faire défaut va évidemment augmenter.
Les discussions sont déjà en cours pour annuler une partie de la dette des pays pauvres.

C'EST DUR...

...à comprendre, mais la dette n'est pas un problème pour les États tant qu'il n'y a pas d'inflation.
Le Japon vit, très bien, depuis 30 ans, avec une dette de plus de 200% de son PIB.
Et cela ne dérange personne.
La dette devient un problème si un pays (ou une zone) est plus exposé(e) qu'un(e) autre ou si l'inflation dérape.
Mais, pour l'instant, dans la plupart des grandes puissances économiques, il n'y a pas d'inflation.
Au contraire, il y a une double déflation.
La déflation structurelle liée à la démographie, à la technologie et à la révolution sociétale.
Et une déflation conjoncturelle liée à la crise du Covid.

ET POUR LES ENTREPRISES ?

Le K.
Encore.
Il va y avoir trois catégories d'entreprises endettées.
Celles dont l'activité est condamnée et qui ne survivront pas : leur dette ne sera pas remboursée et les banques devront prendre les pertes.
Celles dont l'activité a souffert conjoncturellement, mais qui vont s'en sortir et qui rembourseront progressivement leurs dettes, dont une partie sera probablement transformée en capital par le biais des prêts participatifs.
Et celles qui ont emprunté par précaution, mais n'ont pas besoin de l'argent, comme les PGE, et qui les rembourseront rapidement.


À PART ÇA ?


QUOI DE NEUF ?

LA SURENCHÈRE

C'est assez amusant de voir les groupes pharmaceutiques se concurrencer sur l'efficacité de leur vaccin.
Moi c'est 90%
Moi c'est 94,5%
Ah, en fait, moi je me suis trompé, ce n'est pas 90%, c'est 95%.
Oui, mais moi je n'ai pas besoin d'un congélateur à - 80 degrés, un simple réfrigérateur suffit.
Oui, mais moi etc., etc.
Tant que cette surenchère va dans le bon sens et qu'elle va nous aider à surmonter la crise sanitaire, c'est amusant.

INTÉRESSANT

Bloomberg a fait une compilation des prévisions d'analystes sur le dollar.
Et il y a consensus.
La baisse.
Le raisonnement est simple.
Le vaccin va permettre de résoudre la crise et les investisseurs vont donc se ruer sur les actifs risqués puisqu'ils n'auront plus peur.
Le dollar ne jouera plus son rôle de valeur refuge et il baissera.
Les prévisions vont de 3% de baisse à 20%.
Le seul problème c'est que le consensus a toujours tort.

LE BITCOIN

J'en parle peu parce que je n'y comprends pas grand-chose, je l'avoue.
Mais le bitcoin est en feu.
Il est monté de plus de 50% en un mois.
Il se rapproche de son record absolu de 19 458 $ en décembre 2017.
Son cours a été même multiplié par plus de 4 par rapport à son niveau le plus bas de l'année.
De plus en plus de fonds investissent et spéculent sur le bitcoin.
Spectaculaire.

MACRON...

...ne veut pas qu'on parle de déconfinement pour le 1er décembre.
Il veut qu'on parle d'assouplissement.
Oui, chef !
Bruno Le Maire veut décaler le Black Friday en décembre, Noël en janvier, et les vacances d'été en novembre.

LE TTSO DE LA SEMAINE

Retour à la normale (bis)
Pour être bien sûres que le gouvernement autorisera la réouverture des commerces (non essentiels) en décembre, les associations de commerçants chiffrent aujourd’hui les enjeux.
1) On ne peut pas compter sur le "clique & collecte" pour compenser, en octobre les ventes sur internet chez les commerçants ont progressé de 68%... mais cela ne s’est traduit que par 4% de CA additionnel,
2) décembre c’est "money time", 2 à 4x plus important que novembre et surtout "c’est un mois de marge",
3) et la marge c’est essentiel, selon Procos, 50% de ses 60 000 adhérents seront en cessation de paiement fin décembre si la fermeture est prolongée et les stocks non écoulés. Ça pourrait tendre les réveillons…
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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Richard Garnier, Analyste Bourse MP.
Le CAC 40 a terminé la séance d’hier en hausse de 0.52 % à 5 511 points. Pfizer a continué d'entretenir l'espoir.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont reculé de 1.16 % et 0.82 %. New York a décidé de fermer ses établissements scolaires et le pays compte désormais plus de 250 000 morts du Covid-19. Le bilan quotidien ne cesse de progresser à quelques jours de Thanksgiving.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 0.36 %.
Le CAC 40, lui aussi, est attendu dans le rouge cette matinée.
Le Brent se négocie à 44,4 $.
L'once d'Or se négocie à 1874 $.
L'euro/dollar est à 1,185.
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ON S'EN FOUT ?

Pas de nouvelles hier sur le chien Curtis; Les escroqueries au chômage partiel ont explosé : des groupes ont usurpé l'identité de milliers d'entreprises, mais il y a aussi des entreprises qui ont tout simplement triché; Les derniers chiffres sur le Covid en France sont sans appel : les hommes représentent 53% des personnes hospitalisées et 59% des décès, 72% des personnes en soins intensifs sont des hommes; Jonathan Daval a fait un malaise en plein tribunal; J'ai attaqué la série Godfather of Harlem avec Forest Whitaker, bon démarrage, pas exceptionnel, mais bon; Il va faire beau ce week-end, mais froid; Les agriculteurs nous demandent de réveillonner français; La Grande-Bretagne veut supprimer les moteurs thermiques d'ici à 2030; le Canard enchaîné a gagné 14% d'abonnés en 2020 à 82 800.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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