Mardi 05 janvier

Ne vous inquiétez pas.
Je ne vais pas parler vaccination encore.
On ne tire pas sur une ambulance.
Non, le sujet d'aujourd'hui c'est le laboratoire économique dans lequel nous avons vécu en 2020.
Comprendre ce phénomène fascinant nous permettra d'anticiper 2021.

EXPÉRIMENTATIONS FORCÉES

Voilà ce que nous avons vécu cette année.
Des expérimentations forcées.
Dans tous les domaines.
Expérimentations sanitaires bien sûr, sociales, psychologiques, sociétales.
Et économiques.
Nous avons assisté en 2020 à des expérimentations qui n'ont jamais été faites et que nous n'aurions jamais pu imaginer, même dans des anticipations délirantes.

1. L'ARRÊT VOLONTAIRE DE L'ÉCONOMIE

Ne cherchez pas.
C'est une première.
On n'a jamais, volontairement, stoppé l'économie mondiale pendant plusieurs semaines.
Jamais.
Oui volontairement.
Certes, la crise sanitaire a été subie.
Mais la crise économique, elle, ne l'a pas été.
Stopper volontairement l'économie pour préserver des vies.
Une illustration aussi du fait que nous sommes dans une société où la mort n'est plus acceptable.

2. WHATEVER IT TAKES

Autre expérimentation.
L'intervention des banques centrales.
Nous avons déjà vécu des interventions massives de banques centrales.
Récemment après la crise des subprimes et la crise de l'euro.
Des interventions massives, mais limitées.
Cette fois-ci, nous avons expérimenté les interventions illimitées.
Une première encore.
Qui fera date.
Les banques centrales ont découvert qu'elles pouvaient faire tourner artificiellement une économie qui ne tournait plus.

3. ON OUBLIE LE DÉFICIT ET LA DETTE

Nous avons tous vécu dans un monde où il fallait contenir son déficit budgétaire et réduire ou diminuer sa dette.
Nous avons tous cru que si les déficits et les dettes dérapaient, le ciel allait nous tomber sur la tête.
Mais grâce au soutien des banques centrales, et au soutien des États dits "frugaux", à commencer par l'Allemagne, les gouvernements ont eu carte blanche pour dépenser sans compter.
Les déficits ont explosé.
Les dettes ont explosé.
Malgré ça les taux d'emprunt des États endettés ont baissé.
Et là encore nous avons créé un précédent.
Qui va peser sur l'avenir.
Surtout en France.
Nous n'avions déjà pas une tradition de réduction de dépenses publiques, mais expliquer, à une population viscéralement "contre" tout, qu'il faut se sacrifier pour gratter quelques milliards alors qu'on a créé magiquement des centaines de milliards, va être mission impossible.

4. L'ÉCONOMIE ADMINISTRÉE

Au-delà de l'argent injecté, les États et les banques centrales ont pris les manettes de l'économie.
Le secteur privé s'est réfugié dans les bras des États pour réclamer de l'aide.
On a refusé, là encore pour la première fois, les règles du capitalisme classique.
On tente de changer le cours de la nature.
La nature du capitalisme, c'est le darwinisme.
Une entreprise affaiblie par une crise doit pouvoir disparaître.
Et d'autres se créer.
Mais les États jouent aux apprentis sorciers en maintenant en vie ceux qui auraient dû disparaître ou se transformer.
Et nous allons avoir encore longtemps des entreprises zombies.

5. LE K

Je n'ai pas souvenir d'une reprise en K aussi massive.
Autre expérimentation.
Le monde coupé en deux.
Entre pays.
Entre secteurs de l'économie.
Entre entreprises.
D'un côté les gagnants.
De l'autre les perdants.
Des perdants soutenus artificiellement, mais des perdants tout de même.
C'est très clair quand on regarde les performances boursières par pays, secteur et entreprise sur 2020.

6. L'HELICOPTER MONEY

Je ne parle pas ici des Canadair des banques centrales déversant de l'argent en continu sur les banques et les marchés financiers.
Non, ici il s'agit d'helicopter money.
Encore une expérience incroyable.
Envoyer directement des chèques à des ménages sans aucune contrepartie.
Si c'est relativement courant, sous une forme ou une autre, dans des pays égalitaristes comme la France, c'est une révolution aux États-Unis.

7. LA FORMATION DE BULLES

Quand une crise éclate, généralement, une bulle financière éclate.
Ici, on a eu le contraire.
Certes la Bourse a baissé massivement.
Mais, très rapidement, elle a rebondi.
Et, en un temps jamais-vu jusque-là, elle a, notamment aux États-Unis, retrouvé des niveaux records.
L'argent déversé est tombé sur les marchés financiers.
Et les bulles se créent partout.
Le bitcoin et Tesla (700 milliards de capitalisation hier) en sont deux illustrations criantes.
Nous sommes dans un cercle vicieux : plus la situation est mauvaise, plus l'argent coule à flots, plus il alimente la Bourse, plus il provoque la formation de bulles.

8. LE REVENU UNIVERSEL

Il n'a jamais aussi bien porté son nom.
Pendant cette crise, nous avons assisté à une expérimentation sans précédent à l'échelle mondiale.
Des centaines de millions de personnes ont été payées même si elles ne faisaient rien du fait de l'arrêt de l'économie.
Nous avons créé de fait un revenu universel.
Et avec la baisse inéluctable du temps de travail dans les décennies à venir, ce revenu universel va se répandre comme la poudre.

9. L'EXPLOSION DE LA PRODUCTIVITÉ

L'arrêt volontaire de l'économie a eu deux autres impacts qu'on n'aurait jamais pu imaginer : les entreprises se sont aperçues qu'elles pouvaient fonctionner de façon largement plus digitalisée, et elles se sont aperçues aussi qu'elles pouvaient fonctionner avec moins de personnes, beaucoup moins de personnes.
Cela va peser à moyen et long terme sur les perspectives de l'emploi, en dehors des jobs low cost de proximité.

10. NOTRE PROXIMITÉ

Pour finir, c'est aussi une expérience sans précédent que nous avons vécue ensemble.
En 2020, notre communauté a explosé.
Vous êtes plus de 300 000 abonnés à cette newsletter, près de 100 000 abonnés de plus depuis la crise.
Mais au-delà du nombre, c'est la proximité que nous avons créée avec vous qui est une expérience formidable.
Nous nous nourrissons de vos questions, de vos commentaires, de vos réflexions et de votre confiance.
Le nombre de clients a également explosé.
Vous avez été nombreux à nous remercier d'avoir été très présents au plus fort de la crise, d'avoir été optimistes alors que la situation semblait dramatique, de vous avoir conseillé en fonction de nos anticipations et de vos besoins.
Mais c'est nous qui vous remercions d'avoir pu vivre cette année ensemble.
Et nous allons continuer à nous rapprocher de vous.
Merci.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MP
Le CAC40 a terminé la séance d'hier en gain de 0,68% à 5 589 points. 
Deux éléments ont alimenté cette première séance de l'année.
Une salve de données européennes a été publiée : l'indice PMI dédié à la mesure de l'activité industrielle sur le Vieux Continent a atteint le niveau de 55,2, contre 53,8 en novembre. C'est son plus haut niveau depuis mai 2018. Un résultat supérieur à 50 traduit une expansion de l'activité manufacturière.
En parallèle, ce début d'année est marqué par l'optimisme autour des campagnes de vaccination, nourrissant les espoirs de reprise économique pour 2021.
Côté américain, le Dow Jones et le Nasdaq ont terminé en baisse, respectivement de 1,25% et 1,47%.
Cette matinée, le CAC 40 est attendu légèrement dans le vert.
Le Brent se négocie à 50,90 $.
L'once d'Or se négocie à 1 942 $.
L'euro/dollar est à 1,226 $.

ON S'EN FOUT ?

Trump divise les Républicains en accusant de traîtrise ceux qui reconnaissent la victoire de Biden, il vit dans un monde parallèle où il ne peut jamais perdre; Même si notre crise de la vaccination en France est exaspérante, il y a quand même beaucoup de plaisanteries amusantes qui circulent sur le sujet, ça détend un peu; La Grande-Bretagne se met à nouveau en confinement le temps d'accélérer ses vaccinations; BFM TV et CNews affichent les progressions d'audience les plus fortes des chaînes en 2020; Les Échos consacrent une page au secteur des "toilettestech", avec notamment une start-up qui s'appelle Le Trone et qui offre des WC révolutionnaires; Toujours dans ma série coréenne "Stranger", fin de la première saison (16 épisodes de plus d'une heure) avant d'attaquer la seconde; J'en ai profité pour me renseigner sur la Corée du Sud, anecdote intéressante : il n'y a que 286 noms de famille en Corée, et 4 noms représentent 50% de la population, Kim en tête avec 23% de la population, Lee, Park et Choi, pas simple donc de suivre les personnages de la série, il vaut mieux prendre des notes.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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