Mardi 12 janvier

Lors du premier confinement, les investisseurs particuliers se sont rués sur la Bourse. Notamment en France, où l’Autorité des Marchés Financiers (“AMF”) estime à 400 000 le nombre de particuliers ayant fait leurs premiers pas sur les marchés financiers. Le Covid est un accélérateur de tendances et a amplifié un mouvement enclenché en 2019, lors de la privatisation et de l’entrée en Bourse de la Française des Jeux.

À cette occasion, environ 500 000 petits porteurs français, souvent néophytes, réalisaient leurs premières transactions boursières. Pour un total compris entre 800 000 et 900 000 nouveaux investisseurs en deux ans. Depuis son introduction en Bourse, le titre de la FDJ a progressé de près de 60%. Une belle affaire donc, pour cette première vague de curieux.

De son côté, Euronext estime que les volumes quotidiens moyens traités sur les actions par les particuliers ont plus que doublé entre 2019 et 2020. Une idée reçue veut que les particuliers investissent massivement sur les marchés au pire moment : lorsqu’ils sont au plus haut. Mais cette fois, la donne a changé puisque beaucoup de néophytes ont investi lors du premier confinement, au moment où les marchés étaient au plus bas.

En 2019, la tendance était au désinvestissement en France : -115 millions d’euros par semaine en moyenne, soit un total annuel de 5,9 milliards d’euros désinvestis. Et ce, malgré l’introduction en Bourse de la FDJ. En seulement cinq semaines, lors du krach boursier de mars 2020, près de 3,5 milliards d’euros ont été investis par les nouveaux clients. C’est peu, en comparaison avec le trésor de guerre épargné par les Français pendant la pandémie (100 milliards d’euros pour la seule période de février à juillet 2020 selon la Banque de France).

L’AMF précise toutefois : « parmi les nombreux acheteurs d’actions de cette période, une part significative sont des nouveaux clients ou des clients très peu actifs sur une période récente : plus de 150.000 nouveaux investisseurs ont acheté des actions du SBF 120 au mois de mars 2020 ».

Pour la seule période comprise entre le 9 et le 27 mars, ces nouveaux arrivants ont représenté 27% des investisseurs particuliers français. Et plus largement, les achats d’actions françaises par des particuliers ont été multipliés par 4 au mois de mars 2020, dans un volume global multiplié par 3.

Montants des achats et des ventes réalisés par les particuliers entre fin février et début avril 2020 :

Source : AMF

Grâce au reporting des transactions MIF2, l’AMF a déterminé le profil général de ces investisseurs et a analysé leur comportement.

Quelques tendances se dégagent nettement :

Ils sont plus jeunes. En moyenne, ils ont entre 10 et 15 ans de moins que leurs pairs déjà présents sur les marchés. Ceux traitant via le réseau bancaire ont 48 ans en moyenne, contre 61 ans pour les investisseurs historiques. Via les courtiers en ligne, les nouveaux entrants sont âgés de 36 ans en moyenne, contre 49 ans pour les investisseurs habituels.

Ils investissent moins. Leur investissement moyen s’élève à 2 500 euros, soit deux fois moins que les actionnaires historiques (réseau bancaire et courtiers confondus).

Ils se diversifient moins. C’est une conséquence logique du précédent point. Les nouveaux entrants ont acquis en moyenne 2,8 titres contre 3,8 pour les investisseurs habituels.

Ils sortent plus rapidement du marché. Globalement, les investisseurs historiques gardent plus longtemps dans leurs portefeuilles leurs titres.

C’est une bonne nouvelle pour la Bourse de Paris qui avait le plus grand mal ces dernières années à attirer de nouveaux investisseurs. Les Français sont connus pour leur aversion au risque mais avec des taux d’intérêt proches de zéro et des actions “soldées” lors du premier confinement, ils ont compris que la Bourse était l’un des rares moyens de dégager du rendement pour leur épargne.

Les actions sont en effet la classe d’actifs la plus performante sur le long terme : elles rapportent en moyenne chaque année 8,3% sur 30 ans et 13,7% sur 40 ans selon une étude de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière de fin 2018. Aussi, si les conclusions de l’AMF sont encourageantes, elles demandent toutefois à être confirmées et amplifiées sur la durée. Prudence est mère de sûreté, elles appellent également à un véritable effort de pédagogie auprès de cette nouvelle population active sur les marchés.

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