Wall Street se les arrache.
Encore un signe, s'il en fallait, de l'hystérie collective qui règne sur les Bourses mondiales.
Encore un signe de la liquidité excessive qui se déverse sur les indices boursiers.
Les SPAC.
Special Purpose Acquisition Companies

DE TOUTE BEAUTÉ

Un must de l’ingénierie financière.
Ne pensez pas que c'est trop technique pour vous.
C'est très simple.
Très très simple même.
Un SPAC est tout simplement un chèque en blanc.

IMAGINEZ

Vous êtes un "pro" connu et reconnu dans un secteur, quel qu'il soit.
C'est d'ailleurs surement le cas...
Vous vous présentez en Bourse, grâce évidemment à l'appui d'une belle banque d'affaires, avec votre CV, et vous annoncez que vous voulez faire une acquisition ou plusieurs acquisitions majeures dans votre secteur.
Vous ne savez pas laquelle.
Mais vous promettez que vous allez chercher et que vous allez trouver.

ET VOUS DEMANDEZ...

...tout simplement un "chèque en blanc".
Vous introduisez donc en Bourse votre CV et celui de vos associés (la dernière à Paris : Mustier, ancien dirigeant de banque, Bernard Arnault et la société de gestion Tikehau) et vous levez plusieurs centaines de millions d'euros.
Disons 500 millions d'euros, ne lésinons pas.
Avec ces 500 millions d'euros, vous cherchez une cible, non cotée.

COMME L'ARGENT EST GRATUIT

Si vous avez levé 500 millions d'euros, les banques vont vous prêter au moins 500 millions d'euros de plus.
Vous voilà donc avec 1 milliard d'euros avec votre CV et celui de vos associés.
Vous contactez tous les banquiers d'affaires du monde et vous leur dites : trouvez-moi tout de suite une société non cotée qui vaut 800 millions d'euros, je la paierai un milliard.
On vous en trouve une.
Votre SPAC l'achète.
Et la société non cotée devient automatiquement une société cotée et hop, c'est magique.

LES AVANTAGES...

...de ce nouveau tour de magie financier ?
1. Vous levez de l'argent sur un simple CV.
2. Vous introduisez la société que vous allez acquérir avec votre chèque en blanc en un temps record.
3. Mais surtout, au passage, c'est une orgie de commissions et de profits : commissions pour les banques qui introduisent votre CV en Bourse (il faut bien se faire payer quand on lève beaucoup d'argent sur du vent), gains massifs pour les hommes au CV qui vont toucher entre 10 et 20 fois leur mise initiale, commissions pour les banques qui vont faire la transaction d'acquisition de la cible et ainsi de suite.

QUI PAIE ?

L'investisseur final.
Celui qui mise sur le CV.
Tant que nous sommes en période d'euphorie, c'est indolore, vous allez payer cher quelque chose qui ne les vaut pas, mais que vous allez revendre plus cher à quelqu'un d'autre.
Tant que la musique continue, il y n'a pas de problème de chaises et tout le monde gagne.
Si un jour, nul ne sait quand, la musique s'arrête, gare à celui qui ne trouvera pas sa chaise.
En attendant, c'est la fête.
Vive les SPAC.
Ce n'est pas Star Trek (jeu de mots Spac...Spok, je sais, c'est nul), c'est juste la Bourse version 2020 !!!
Enjoy the ride.

LES CHIFFRES

Plus de 50% des introductions en Bourse à Wall Street en 2020 sont des SPAC.
Et il est prévu que les records de levée par des SPAC soient pulvérisés en 2021.

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

LES TAUX REMONTENT

Pendant que tout le monde fait la fête, je continue à m'inquiéter.
Probablement pour rien, mais c'est dans ma nature.
Vous connaissez mon scénario : surchauffe, hausse des prix, et qui dit inflation dit hausse des taux d'intérêt.
Je ne suis pas le seul apparemment : le taux d'emprunt américain à 10 ans a dépassé les 1,30%, encore très faible, mais tout de même en hausse, le 10 ans français n'est plus qu'à -0.14% (on était descendu jusqu'à -0.42%).

C'EST D'AILLEURS...

...la une des Échos : "le spectre de la hausse des coûts".
Avec, sous la pression de la reprise chinoise, l'explosion du prix des matières premières, des coûts de transports, la pénurie de composants électroniques ou encore de bois de construction.
Pour l'instant il n'y a que le rebond chinois, imaginez quand il y aura le rebond américain, puis, plus tard, et moins fort certes, le rebond européen.
C'est aussi la une du Financial Times "Surging commodity prices".

VOTEZ DRAGHI

Les investisseurs se sont quand même rués hier sur les emprunts d'État italiens.
Malgré la situation catastrophique de l'Italie, dette, déficit, croissance, chômage.
L'Italie cherchait à lever 10 milliards d'€ à 10 ans : la demande a été de...110 milliards !
À un taux record (à la baisse) de 0.604%.
Le problème, toujours le même, c'est qu'il y a tellement de liquidités que les investisseurs se ruent sur un rendement positif.

LE TTSO DE LA SEMAINE

Vertige
Ça devait être annoncé pour le 1er mars… et finalement, ça a été repoussé d’un mois encore ! Ce matin Elisabeth Borne (Min. du travail) déclare que le durcissement des règles du chômage partiel n’entrera pas en vigueur le mois prochain… mais, ne vous y trompez pas, le gouvernement réfléchit à la fin du "quoi qu’il en coûte".
Concrètement, le chômage partiel passerait d’une indemnisation à 84% du salaire net avec un reste en charge de 15% pour les entreprises à 60% d’indemnisation et 40% de reste à charge. Clairement pas le même game. Mais clairement totalement inévitable alors que ce dispositif de perfusion a déjà coûté 30Mds€ à l’État.
Sauf que c’est principalement ce dispositif qui a permis – et permet encore — à l’économie française d’échapper à la cata Covid : un taux de chômage (facialement) revenu à son niveau pré-virus , une consommation des ménages qui ne s’est pas écroulée (-7% en 2020, moins que le recul du PIB), et pour les entreprises : un recul (!!) du nombre de faillites (-39% vs 2019) et un investissement qui reprend (+10% prévus en 2021)
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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Richard Garnier, Analyste Bourse MP
Le CAC 40 a terminé la séance d’hier à l’équilibre à 5 785 points. L'indice ZEW reflétant le sentiment des investisseurs allemands est ressorti à 71,2 points contre 61,8 le mois précédent, et bien au-dessus du consensus de 60. Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont fini en ordre dispersé (+0.20 % et -0.34%) . L'indice « Empire State » d'activité manufacturière dans le nord-est des États-Unis a, lui aussi, rebondi pour février à 12,1 après 3,5 en janvier alors que le consensus Reuters le donnait à seulement 6.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a fini en baisse de 0.58 %.
Le CAC 40 est attendu cette matinée à l’équilibre.
Le Brent se négocie à 63,6 $.
L'once d'Or se négocie à 1 785 $.
L'euro/dollar est à 1,207 $.

ON S'EN FOUT ?

Jeff Bezos est redevenu l'homme le plus riche du monde devant Elon Musk (le cours de Tesla que je suis de près a un peu baissé); J'ai fini Paris Police 1900, la série de Canal, plaisant, bien fait, bons acteurs, bons décors, mais pas la série de l'année; Frédérique Vidal, Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, lance une enquête sur "l'islamo-gauchisme" à l'Université; Excellent documentaire sur Arte sur Rupert Murdoch; Belle victoire du PSG contre Barcelone à Barcelone, match retour le 10 mars (je n'y connais rien, mais je fais semblant de m'y intéresser pour être dans l'ambiance); Le gouvernement est favorable au vote "par anticipation" à la présidentielle, à l'américaine; Tonton David ("Chacun sa route") est mort à 53 ans; Le patron de la plateforme de courtage en ligne gratuite Robinhood doit dormir dans des hôtels sous protection : il est submergé de menaces de mort suite à sa décision de suspendre le trading sur l'action GameStop pendant une journée.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU