Vous avez dû le remarquer.
Depuis des mois, les médias économiques, mais aussi généralistes, ne vénèrent plus qu'une chose : les levées de fonds.
Les articles sur les "plus grosses levées de fonds" fourmillent.
Pour intéresser, pour exister, une entreprise doit avoir fait une levée de fonds, une grosse.
La levée de fonds est devenue le nouveau symbole phallique de la "tech" et de la finance.
...d'un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître.
Celui où on jugeait une entreprise sur son chiffre d'affaires et surtout sur un mot qui a disparu totalement du paysage : la rentabilité.
Dans cette préhistoire pré "tech", on classait les entreprises en fonction de la croissance de leur chiffre d'affaires et de leurs bénéfices (un gros mot).
Mais ça c'était avant.
C'est un autre monde.
Que les boomers, même les plus jeunes, ne peuvent pas comprendre.
Un monde où une entreprise (dite start-up même si la société a été créée il y a plus de 10 ans) ne peut briller que si elle lève de l'argent.
Beaucoup d'argent.
Toujours plus d'argent.
Le but ultime d'une "start-up" du monde nouveau est d'avoir la plus grosse.
La plus grosse levée bien sûr.
Nous entrons dans un monde symbolique que les lacaniens connaissent bien.
Levée.
Grosse.
Le culte de la taille.
Des termes qui pointent vers un symbole phallique évident.
...n'a qu'un objectif : devenir une licorne.
La corne, autre symbole phallique.
Pour former un futur start-upper, on évoquera rarement la nécessité de gagner de l'argent.
Non.
Mais on lui expliquera comment "lever de l'argent".
Comment séduire les investisseurs pour les "lever" car pour lever, la pente est raide.
...adorent ça.
Évidemment.
Ils adorent cette ambiance de testostérone.
Ils la connaissent par cœur.
Puisque les gérants de fonds eux aussi comparent dans les vestiaires de la finance leurs levées de fonds.
Un fonds qui a fait une grosse levée de fonds lui-même va donc obligatoirement chercher la "start-up' qui va faire la plus grosse levée de fonds aussi.
Logique.
...donc aux entreprises qui ne sont que des entreprises et pas des start-ups.
Surtout si elles ne "disruptent" pas, mais qu'elles se contentent juste de faire bien leur métier en gagnant de l'argent.
Si elles gagnent de l'argent, elles n'ont pas besoin de lever beaucoup d'argent.
Si elles ne lèvent pas beaucoup d'argent, elles n'intéressent personne.
Vous ne les verrez jamais d'ailleurs dans la presse.
...à ces start-ups qu'on a poussées à lever toujours plus d'argent.
Dans le culte de l'"hypercroissance".
Et qui ne font "que" de la croissance...elles se font éjecter.
Ou qui sont sorties de la route car elles ont fondé tout leur modèle sur la levée de fonds et qu'un jour elles n'arrivent plus à lever pour une raison inexplicable.
Un mal que les mâles connaissent bien.
Et comme on n'a pas trouvé le viagra pour les start-ups, si elles ne lèvent plus, elles n'existent plus.
Pas facile la vie dans ce nouveau monde.
QUOI DE NEUF ?
Plus rien ne fait peur aux investisseurs et aux marchés boursiers.
Même pas une hausse des taux aux États-Unis.
Les marchés avaient un peu frémi quand la FED leur a indiqué qu'elle allait remonter ses taux plus tôt que prévu.
Mais ce "frémissement", moins de 2% de baisse, n'a duré que quelques heures.
La fête continue.
Pour l'instant tout va bien...
...a décidé de flinguer les cryptomonnaies.
Elle ne veut pas de concurrence pour son e-yuan.
Et elle le fait tout en finesse, comme à son habitude.
Elle promet en gros les travaux forcés à tous ceux qui continuent à miner en Chine.
Et les cryptomonnaies s'effondrent car les mineurs chinois qui représentent plus de 60% de la production minière de cryptos sont en panique.
Un pouvoir de persuasion toujours aussi remarquable.
Pourquoi accepte-t-on de la Chine ce qu'on n'accepte d'aucun autre pays ?
La réponse est en Une des Échos : la Chine, premier investisseur mondial en 2020.
Devant le Japon et l'Allemagne.
Avec 133 milliards de dollars investis l'an dernier.
Le G7, nouveau gouvernement du monde libre ?
La Banque centrale américaine va-t-elle relever ses taux d'intérêt ?
Quel impact pour votre argent ?
L'Europe unie devant l'emprunt, un succès ?
Où vont les marchés ?
Quels secteurs privilégier ?
Que penser des SPACS ?
Nous avons échangé sur ces sujets et répondu à toutes les questions avec nos Jedi de l'Économie et de la Finance : Natacha Valla, économiste, Anne-Sophie Alsif du Bureau d'informations et de prévisions économiques, Pierre Schang de Tocqueville Finance et Andrzej Kawalec de Moneta AM..
Vous souhaitez voir le replay ? C'est ici.
Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MP
Les principaux indices boursiers devraient poursuivre le rebond entamé hier. Wall Street a clôturé en nette hausse : +1,76% pour le Dow Jones, +0,79% pour le Nasdaq. La semaine dernière fut la pire depuis février pour les marchés américains, suite au changement de ton de la Fed. Ce sera à nouveau le principal sujet de préoccupation cette semaine : 14 interventions de membres de l’institution sont attendues. C’est particulièrement rare et faute de publication économique majeure, ce sont autant de sources potentielles de volatilité pour les marchés actions. Pour l’heure, les espoirs quant à une solide reprise de l’activité l’emportent sur les craintes que l’argent magique des banques centrales se fasse plus rare dans les années à venir… Parmi les rares éléments pouvant détourner l’attention des investisseurs, les indicateurs PMI donneront demain une première estimation de l’état de santé des industries et des services en Europe et aux États-Unis, pour le mois de juin.
Le Nikkei japonais s’envole de 3,12%. Le CAC40 est attendu en hausse ce matin.
Le Brent se négocie à 75,10 $.
L'once d'or s'échange à 1 783 $.
L'euro/dollar évolue à 1,191 $.
Quand même très étonnant que les sondages pour les présidentielles donnent toujours un duel Macron Le Pen alors que ce sont eux qui ont largement perdu les élections régionales... oui, oui, je sais, un scrutin régional n'est pas un scrutin national, et l'abstention a faussé les choses, mais tout de même, c'est étonnant; Titre des Échos: "Macron veut tourner rapidement la page des régionales", on le comprend; Nono Lagardère : "Europe1 ne deviendra pas une radio d'opinion", quelqu'un peut-il lui dire gentiment qu'il n'a déjà plus le pouvoir dans son groupe, sans lui faire de peine bien sûr ?; Réouverture de la Samaritaine; J'apporte mon costume blanc Travolta fièvre du samedi soir au pressing, réouverture des discothèques le 9 juillet; Le variant Delta, c'est le nouveau variant qui fait peur; Très low profile les médias sur l'équipe de France avant le match contre le Portugal, visiblement ce n'est pas "comme en 18"; Laschet, le remplaçant de Merkel qui porte bien son nom, calme le jeu contre la Chine et dit que Pékin est un partenaire, courage fuyons.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU