LES MARCHÉS
De mal en pis
C’est un « jeudi noir ». Toutes les grandes places européennes ont enregistré une perte supérieure à 2%. Le CAC40 a connu une journée particulièrement compliquée. Et pour cause, l’indice européen le plus performant depuis le 1er janvier subit de plein fouet la forte prise de bénéfices (-2,01%). Fait étonnant, bien que la fête batte son plein, la volumétrie se fait remarquer par son absence. Le volume des échanges de l’indice phare parisien est à peine au-dessus de sa moyenne historique. Les investisseurs institutionnels sont bel et bien en vacances, et ce sont les investisseurs particuliers qui ont pris le relai. Dans cette lutte à la corde entre les petits porteurs et les algorithmes, la bataille est gagnée par les machines. Sur un mois, le CAC40 perd 2,52%, ayant atteint son point culminant le 17 juin (6 687 points). Est-ce le moment d’enfiler sa bouée de sauvetage et de quitter le navire des actifs risqués ?
Réponse pas si évidente. En effet, les capitaux continuent d’affluer dans les fonds actions. Ce qui signifie que la conviction intime des investisseurs reste haussière malgré les niveaux de valorisation. Toutefois, les nouveaux investisseurs cherchent le bon « spot » pour entrer à l’achat. La baisse actuelle pourrait donc constituer une opportunité pour l’armée de réserve de « boursicoteurs » qui ont les dents longues. Prudence toutefois, la baisse actuelle peut avoir un effet boule de neige et être précurseure d’une phase de retournement.
Outre-Atlantique, « Captain America » n’a pas été en mesure de venir à la rescousse des Bourses européennes, faisant face à des difficultés trop prenantes. En effet, la Bourse de New York a ouvert dans le rouge ce jeudi, frappée par la crainte de la propagation croissante du variant Delta. Cette dernière sème le doute sur le dynamisme de la reprise économique. Les valeurs technologiques chinoises cotées à Wall Street continuent de baisser, les investisseurs redoutant des mesures plus strictes de l’État chinois entravant la croissance du secteur. Pour le moment, le Nasdaq recule d’1,48%, le Dow Jones connaît une baisse plus modérée d’1,38%.
LES VALEURS
Résilience
Ça ne vous aura pas échappé, une vague rouge foncé s’est emparée de la Bourse de Paris aujourd’hui. Certaines sociétés ont néanmoins été bien plus résilientes que d’autres, et en particulier celles du secteur des nouvelles technologies. Parmi elles, Thalès a été la seule maison à évoluer dans le vert ce matin. À la clôture, le titre affiche une baisse contenue de -0,29% à 88€. Le titre a notamment été soutenu par des rumeurs spéculatives évoquant une possible cession des activités de signalisation ferroviaire. L’opération, si elle se concrétise, devrait rapporter au moins 1,5 milliard €. Le groupe Safran affiche quant à lui également gain raisonnable (1,07% à 117,20€). Enfin, Dassault Systèmes signe la meilleure performance de la séance sur le CAC 40 avec un titre en hausse de 0,08% à 42,58€.
Fibre optique
Iliad, maison-mère de Free, a réalisé un beau parcours aujourd’hui à la Bourse de Paris. Le géant des télécoms continue de développer son réseau fibre optique. Iliad annonce que l’offre fibre de son opérateur Free a été grandement renforcée dans le département de l’Ain qui compte plus de 650 000 habitants. Si vous êtes aindinois, réjouissez-vous, car vous avez désormais droit à la connexion très haut débit de Free. Fêtez cela comme il se doit, mais n’abusez pas du cerdon et de la carpe farcie. Iliad estime que plus de 180 000 foyers aindinois seront commercialement couverts par l’offre fibre à la fin de l'année. En parallèle de cette annonce, le broker HSBC affiche une nouvelle conviction sur le titre. L’analyste a changé sa recommandation en passant de « conserver » à « achat » et fixe son objectif à 150€. Sur les marchés, les investisseurs applaudissent le développement du réseau et ont bien pris note du conseil du broker ; le titre gagne 0,34% à 119,50€ sur la journée. Le titre affiche l’une des meilleures performances journalières du SBF 120 ce jeudi.
LA RECOMMANDATION DU JOUR
Anticiper le prochain krach boursier
Vous êtes nombreux à nous demander comment se couvrir sur les indices boursiers. Et pour cause, leur niveau stratosphérique a de quoi laisser perplexe. La baisse du CAC40 ce jeudi est là pour nous rappeler que des prises de bénéfices peuvent avoir lieu rapidement. Bon nombre d’analystes et d’investisseurs évoquent plus que jamais le risque de krach boursier pour les mois à venir. Comment faire pour se couvrir en cas de baisse du CAC40 ? Ou tout simplement pour investir sur une baisse des marchés ? Pour couvrir ses positions, il existe des solutions intéressantes et particulièrement efficaces. Ce sont toutefois des outils à manier avec précaution et réservés à des usages précis. Nous faisons le point sur les ETF “Short” dans cet article.
L'INFO DÉCALÉE
Vote d’un indépendantiste
L’indépendantiste, Louis Mapou, a été élu président du gouvernement en Nouvelle-Calédonie. C’est une première depuis la signature de l'accord de Nouméa signé en 1988. Louis Mapou, âgé de 62 ans, est membre du Conseil d'administration d'Eramet (-0,20% ce jeudi), qui via sa filiale SNL exploite des mines de nickel en Nouvelle-Calédonie. L’élection de Mapou intervient cinq mois avant le troisième et dernier référendum sur l'indépendance. Pour rappel, les deux précédents scrutins, qui se sont déroulés en 2018 et en 2020, ont vu le « non » l'emporter avec une marge de plus en plus réduite mais qui reste confortable. Le pourcentage de votants favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie en France est passé de 56,7% en 2018 à 53,26% en 2020.
DEMAIN À LA UNE
PIB britannique
Demain, les investisseurs auront l’occasion de se faire une idée plus précise sur l’activité économique outre-Manche. En effet, le bureau britannique des statistiques (ONS) publiera en matinée l’évolution du produit intérieur brut du Royaume-Uni. La particularité de l’ONS est de publier la variation du PIB en comparant la croissance sur une période de trois mois à la croissance des trois précédents mois (PIB 3/3). Par exemple, la croissance de juin à août est comparée à la croissance de mars à mai. Cela permet de lisser la courbe de variation du PIB. Sur la dernière période, la variation du PIB 3/3 était de 1,5%. L’allégement ces dernières semaines des restrictions sanitaires en Grande-Bretagne devrait avoir un impact non négligeable sur les prochains résultats macroéconomiques. L’état de santé économique de l’un des pays “européens” les plus avancés en matière de pénétration vaccinale attirera l’attention des investisseurs. À suivre !
LE LEXIQUE
Krach
Un krach boursier représente l’effondrement brutal et généralisé des cours de Bourse. Le risque de krach est inhérent à la Bourse et à ses composantes. Le problème avec les krachs, c’est qu’il est toujours difficile de savoir quand ils se produiront et dans quelles proportions. Dans un monde où les places boursières sont de plus en plus interconnectées par la mondialisation, la notion de krach national tend à disparaître. Lorsqu'un krach survient sur une des grandes places boursières, il se répercute sur l'ensemble des autres places, avec plus ou moins de force. Généralement, une baisse supérieure à 20% en quelques séances est considérée comme un krach. En-dessous, on parle de correction.
LE COIN DES SMALLS
La publication de la semaine
Retrouvez ici la publication de la semaine, par Euroland Corporate.
* Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les performances décrites ci-dessus ne sont que des exemples et ne peuvent être considérées comme une garantie de résultats. Elles résultent des observations et d’un calcul réalisé par Meilleurplacement en comparant le prix lors de l’émission du conseil d’achat au prix lors de l’émission du conseil de vente. Nous attirons par ailleurs votre attention sur le risque de perte totale d’un investissement en actions ou en produits dérivés. Le lecteur reconnaît par conséquent que toute opération, d’achat ou de vente de produits financiers, reste sous son entière responsabilité.
