Vendredi 19 novembre

Je me pose souvent la question.
Je vais la poser ce soir aux invités de C'est Votre Argent.
Et je continuerai à la poser aux Jedi de l'économie et de la finance les semaines suivantes.

COMMENT TOUT CELA A-T-IL ÉTÉ POSSIBLE ?

Comment avons-nous pu déclencher face à la crise sanitaire un arsenal de mesures spectaculaires et d'une puissance jamais atteinte ?
Pourquoi a-t-on attendu un virus pour faire ce qu'il semblait impossible de faire ?

AVOUEZ

C'est surprenant.
Il a fallu qu'un virus apparaisse en Chine et se propage dans le monde entier pour que tout change.
Il a fallu que nous soyons confinés pour que ce qui semblait gravé dans le marbre, d'un point de vue économique et financier, explose totalement.
Il a fallu que la croissance s'arrête pour que nous découvrions des armes que nous n'avions jamais même imaginées.
Avouez que c'est surprenant non ?

RAPPELEZ-VOUS

Avant le Covid.
Il n'y a pas si longtemps.
La nécessité de respecter des normes budgétaires.
La contrainte de contenir l'endettement public.
L'argent qu'on cherchait à économiser provoquant parfois la colère.
Les réformes évoquées pour tenter de gagner quelques milliards ici et là.

ET LE VIRUS ARRIVE

Et d'un coup de baguette magique, tout devient possible.
On oublie les réformes, on oublie les économies, on oublie les contraintes, on oublie les déficits, on oublie les dettes.
Il faut de l'argent ?
Pas de problème, il y en a.
Beaucoup.
De plus en plus.
On a d'ailleurs trouvé plus rapidement et plus facilement des milliards d'euros que des millions de masques ou de vaccins.
Si vous prenez un peu de recul et que vous y réfléchissez, c'est dingue non?

CE QUI EST ENCORE PLUS DINGUE

C'est que maintenant qu'on a ouvert la boîte de Pandore, impossible de la refermer.
On peut comprendre qu'il ait fallu intervenir pour tenter de compenser une décroissance subie suite à une décision politique, une décision politique qui visait à nous préserver, mais admettons...
Mais pourquoi continuer aujourd'hui ?
Pourquoi continuer à distribuer des dizaines, des centaines de milliards d'euros, de dollars, de yens ou de yuans?

MAIS SURTOUT

Comment, alors qu'il n'y a plus de justification Covid, et que nous nous trouvons peu ou prou dans la même situation qu'avant la crise sanitaire, nous avons aujourd'hui des moyens que nous n'avions pas avant ?
C'est une vraie question.
Une question qui, je vous l'avoue, me perturbe et m'obsède.

J'AI UN DÉBUT DE RÉPONSE

Mais un début seulement.
Incomplet donc.
Nous avons fait sauter un tabou.
Nous avons franchi une ligne blanche, jaune et même rouge vive.
Celle de l'indépendance des banques centrales vis-à vis-des États, et surtout celle qui ne permet pas aux banques centrales, en théorie, de prêter directement aux États.

SI LES GOUVERNEMENTS...

...distribuent, distribuent encore, distribuent toujours de l'argent, s'ils n'ont plus peur des déficits qui gonflent leurs dettes, c'est que les dettes sont indirectement, en théorie, mais de fait directement, achetées par les banques centrales des pays ou des zones concernées.
Et comme les banques centrales ont découvert à la faveur de cette crise que leurs moyens étaient illimités et que personne ne s'inquiétait de l'obésité morbide de leurs bilans, elles continuent à être grisées par ce nouveau pouvoir et elles transmettent ce sentiment de toute puissance et d'impunité aux gouvernements.

EST-CE BIEN OU MAL ?

Compliqué de répondre.
Probablement bien tant que la crise sanitaire était là et que l'économie mondiale était arrêtée.
Justifiable plutôt que bien d'ailleurs.
Mais aujourd'hui plus rien ne justifie de continuer à jouer les apprentis sorciers et de jouer les pompiers pyromanes.
On a éteint le feu de la crise mais on allume aujourd'hui les feux de l'inflation, des inégalités, des bulles immobilières, des actifs spéculatifs, etc.

COMMENT TOUT CELA VA-T-IL FINIR?

Difficile à dire.
Je vois trois scénarios:
1. Un retour à la normale
La croissance reprend son rythme, les incendies s'éteignent progressivement, naturellement et les déséquilibres budgétaires se résorbent grâce à la bonne tenue de l'économie et un retour d'une bonne gestion des dépenses publiques, et les dettes stagnent, devenant "perpétuelles"...
2. Le miracle continue
En fait on n'a plus peur des déficits, on n'a plus peur des dettes et les banques centrales ont VRAIMENT le pouvoir de tenir l'économie mondiale à bout de bras, sans limite aucune.
Et on trouve des relais de croissance qui résolvent tous les problèmes comme la croissance "verte" ou la croissance liée aux innovations technologiques.
3. Le scénario catastrophe
On pensait que les banques centrales avaient un pouvoir illimité, on pensait que les gouvernements pouvaient dépenser sans compter et stimuler artificiellement l'économie mais la machine se grippe pour une raison que personne ne connaît aujourd'hui et les déficits, les dettes et les bilans des banques centrales redeviennent à nouveau un problème et le baril de poudre sur lequel nous dansons allégrement explose.
Faites votre choix.

À PART CA ?

QUOI DE NEUF ?

L'EURO SOUS PRESSION

L'euro baisse.
Lentement mais sûrement.
Et le dollar progresse.
Lentement mais sûrement.
L'euro est à son plus bas niveau depuis 16 mois.
La raison ?
La perception que la Banque centrale américaine, la Fed, va remonter ses taux d'intérêt plus tôt que prévu et la conviction que la BCE ne va pas remonter ses taux, ni demain, ni après-demain.

C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

On va parler macro économie, marchés et actions avec nos Jedi de l'économie et de la Finance : Daniela Ordonez d'Oxford Economics Paris, Wilfrid Galand de Montpensier Finance, Pierre Schang de Tocqueville Finance et Sébastien Korchia d' UBS La Maison de gestion
A ne pas manquer.
Ce soir à 20h sur BFM Business.
Et en replay samedi à 11h et 21h et dimanche à 19h.

L'AUTRE ÉMISSION À VOIR OU REVOIR

Le webinaire sur l’Épargne Retraite que j'ai animé la semaine dernière en compagnie d’Éric Girault, le président de meilleurtaux Placement.
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>> Recevez une information détaillée sur le Plan d'Épargne Retraite Individuel

LE KO DU JOUR

Airbus.
Contre Boeing.
Le bilan du salon de Dubaï.
Airbus 408 commandes.
Boeing 80 commandes.
Quand l'Europe se met en ordre de marche, elle peut gagner.
Dommage que nous n'ayons pas d'Airbus de la Tech.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MTB
Le CAC40 est attendu en hausse à l’ouverture, autour des 7 170 points (+0,4%). Hier, il abandonnait 0,21%, faute d’actualité majeure sur les marchés. C’est sa première baisse sur les quinze dernières séances. Les prises de bénéfices deviennent très tentantes pour les investisseurs, alors que les paniers d’actions sont au plus haut et que le flux d’actualité s’amenuise. Ce vendredi pourrait toutefois être marqué par un regain de volatilité dans les derniers échanges, avant la clôture. Tous les troisièmes vendredis du mois les marchés connaissent en effet la journée des trois sorcières durant laquelle l’arrivée à échéance de produits financiers généralement réservés aux investisseurs professionnels et institutionnels (futures et options) génère des volumes d’échanges plus importants. En parallèle, un premier vote doit avoir lieu aujourd’hui au Congrès américain sur le gigantesque plan de réformes sociales et écologiques de Joe Biden.
Au Japon, le Nikkei clôture en hausse (+0,5% à 29 745 points).
Le Brent se négocie à 82,1 $ (+1,28%).
L'once d'or s'échange à 1 857 $ (-0,57%).
L'euro/dollar évolue à 1,135 $ (-0,16%).

ON S'EN FOUT?

A vendre: les thés Lipton, 4.5 milliards de $, envoyez vos offres de reprise à Unilever; Du fait des pénuries, les ventes de voitures neuves sont au plus bas en Europe depuis 31 ans; La néobanque N26 jette l'éponge aux États-Unis; Les évènements suivent le scénario préécrit : acte 1: Z la surprise avec un score incroyable dans les sondages, Acte 2: coup de mou de Z dans les sondages acte 3 déjà attendu : Z se présente (sauf autre coup de théâtre) avant l'acte 4; Selon le Parisien, se loger à Rome coûte moins cher qu'à La Courneuve, quelle période; Taux de chômage stable au troisième trimestre, 8.1%; Le patron d'Evergrande n'a pas eu le choix, il a dû mettre 1.1 milliard de $ de sa fortune personnelle pour éponger une partie de la dette de l'entreprise, le gouvernement chinois le lui a demandé gentiment; On va avoir une "descente d'air polaire" la semaine prochaine en France; Record de déforestation au Brésil, une hausse de 22%, Bolsonaro a tout compris à l'urgence climatique; Je vous souhaite un bon week end.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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