Rassurez-vous.
Je ne vais pas gâcher la fête.
La France qui devient une "start-up" nation, c'est une bonne nouvelle.
La France qui bat des records de levées dans des entreprises innovantes, c'est une bonne nouvelle.
La France qui a 23 licornes, c'est une bonne nouvelle.
Mais je me pose des questions.
Et je voudrais les partager avec vous.

À L'ORIGINE...

...de mes interrogations, l'enthousiasme soulevé par la fintech Lydia qui "rejoint le club très fermé des licornes".
Évacuons tout de suite un sujet : Lydia n'est pas le sujet de ma réflexion.
Bravo à ses dirigeants, bravo à ses fondateurs et bravo à ses actionnaires.
Ils méritent notre admiration et je leur souhaite succès et réussite...et rentabilité (ok! boomer...).

NON

Je me suis posé la question des licornes en France.
Qu'est-ce qu'une licorne ?
Si vous tapez sur Google, vous verrez que la définition la plus courante pour une licorne c'est "une start-up dont la valorisation dépasse le milliard". De dollars. Ou d'euros. Ne chipotons pas.
Pas non plus de détails sur le fait que cette valorisation soit atteinte lors d'une levée de fonds, ce qui n'est pas tout à fait pareil, compte tenu des contraintes souvent imposées par les nouveaux investisseurs en cas de mauvaise performance future, qu'une valorisation atteinte lors d'une vente de tout ou partie du capital.
Ne chipotons pas.

SI UNE LICORNE...

...est une start-up dont la valorisation dépasse le milliard, la question se pose naturellement de savoir ce qu'est une start-up.
Oui. Au fait.
C'est quoi une start-up ?
Au bout de combien d'années, à quel chiffre d'affaires n'est-on plus une start-up ?
Google, Amazon ou Facebook sont-elles encore des start-ups ?

J'AI DONC CHERCHÉ

J'ai tapé sur Google (une start up ?) encore et j'ai eu la surprise de tomber sur la définition de notre chère et incontournable BPI.
Et là...
Pas grand-chose à dire sur la définition qui est assez classique:
"Signifiant littéralement "entreprise qui démarre", la start-up est liée à la notion d’expérimentation d'une nouvelle activité, sur un nouveau marché, avec un risque difficile à évaluer. Steve Blank la définit ainsi : une "organisation temporaire à la recherche d'un business model industrialisable, rentable et permettant la croissance".( Steve Blank, pour ceux qui ne le savaient pas comme moi, est apparemment , entre autres, un gourou américain spécialisé sur l'entrepreneuriat tech, à Stanford).

C'EST APRÈS QUE

Ça devient intéressant.
Je me dis : "mais finalement c'est quoi la différence entre une entreprise classique et une "start-up" ?".
Le site de la BPI me fournit la réponse :
"Il y a donc une différence fondamentale entre une entreprise et une start-up :
L’entreprise optimise un business model (modèle économique) et en tire un maximum de profits pour supporter ses coûts et rémunérer ses actionnaires.
La start-up expérimente son business model et teste son marché
Une start-up n'est pas encore une entreprise comme on peut l'imaginer, avec une organisation bien en place, commercialisant un produit ou un service sur un marché parfaitement identifié. Le caractère innovant de son offre et de son modèle économique ne permet pas de définir clairement toutes les composantes de son marché et de lui assurer une rentabilité immédiate".

ÉTONNANTE VISION

Et intéressante distinction.
Une entreprise ne ferait qu' "optimiser un business model" et ne chercherait qu'à "tirer un maximum de profits" (l'expression est forte tout de même) pour "rémunérer ses actionnaires".
Alors que la start-up, elle, ne s'arrête pas au sujet bassement matérialiste et bassement capitaliste de la "rentabilité" car elle veut changer le monde.

ET C'EST ÇA QUI ME CHOQUE

Le gouvernement et les médias saluent le couronnement des start-ups qui deviennent des licornes.
Mais pas un mot sur des entreprises qui elles aussi devraient porter le nom de "licornes" mais qui n'y ont pas droit parce qu'elles sont trop "entreprises" et pas assez "start-ups", trop tournées vers la rentabilité, et pas assez sur la disruption.
C'est particulièrement le cas pour quelques belles pépites françaises cotées.
Car en France, une licorne ne doit pas être une société cotée...

ET POURTANT

Quand une entreprise pourtant très très tech comme l'éditeur de logiciels Esker (valorisation près de 2 milliards), l'entreprise de Services Numériques Devoteam (1.38 milliard) ou la pépite leader des solutions digitales pour le commerce et de l'étiquetage électronique, SES Imagotag (1,14 milliard) dépassent le milliard de valorisation, pas de cotillons, pas d'euphorie médiatique et pas de félicitations.
Et pourtant c'est une vraie valorisation et le vrai passage d'un palier bien réel, en espèces sonnantes et presque trébuchantes.
Vous pouvez échanger une part importante du capital à tout moment à cette valorisation.

DEUX POIDS, DEUX MESURES

Deux licornes, deux mesures.
Ce parti pris est très significatif d'une différence de mentalité fondamentale entre la France et les États-Unis.
Aux États-Unis, la consécration pour une entreprise mais aussi pour les start-ups c'est la Bourse. Cherchez un GAFAM non coté.
En France, on "valorise" mieux et on célèbre plus les entreprises non cotées et souvent non rentables.
C'est vrai que les licornes, elles, ne doivent pas chercher à "tirer le maximum de profits"...
Pour certains OVH a perdu son statut de "licorne" du fait que le groupe se soit introduit en Bourse (c'est ce qui fait que dans certains médias Lydia est présentée comme la 22ème et pas la 23ème licorne).

ESPÉRONS...

...que les pouvoirs publics et leurs relais se mobiliseront un jour pour favoriser et célébrer les belles pépites françaises cotées et pour que nous devenions aussi un jour une "nation de licornes cotées", comme les États-Unis.
Espérons aussi que la rentabilité ne reste pas un sujet de boomer mais devienne aussi un sujet de "start-upper" car la croissance et l'indépendance doivent, un jour, être alimentées par la rentabilité.

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

ON FAIT LA PAIX ?

C'est la proposition de Joe Biden à Vladimir Poutine.
Biden a proposé à Poutine de venir à un sommet de l'OTAN pour exprimer ses griefs vis-à-vis de l'organisation.
On rappelle que Moscou reproche à l'OTAN de déployer des troupes et des équipements qui pourraient être utilisés pour attaquer la Russie à partir de pays limitrophes.
Poutine commence à obtenir les concessions qu'il voulait...en menaçant d'envahir l'Ukraine.
Si c'était un bluff, il est réussi.

ON CONNAIT DÉJÀ...

...un des sujets qui vont agiter le microcosme financier en 2022 et qui va alimenter les paris des économistes et des prévisionnistes:
"Quand la FED va-t-elle commencer à remonter les taux d'intérêt ?".
Certains pensent que ce sera au deuxième trimestre, d'autres à la fin de l'année et d'autres jamais.
Pourquoi c'est important ? La FED est évidemment la banque centrale la plus déterminante dans le monde en matière d'influence sur les taux d'intérêt, les taux de change et donc sur votre argent.

ZUT

Les Échos parlent d'un anniversaire auquel j'aurais dû penser et auquel j'aurais dû consacrer une newsletter.
Les 20 ans de l'entrée de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce.
"20 ans qui ont changé la Chine" pour les Échos.
Je dirais même "20 ans qui ont changé la face du monde".
Et ce n'est pas fini.
Le pari des grandes puissances occidentales quand elles ont laissé la Chine entrer dans l'OMC : la conversion au capitalisme mondial de la Chine provoquera la chute de la dictature et l'avènement de la démocratie.
20 ans après, la Chine est toujours une dictature et elle domine de façon écrasante le commerce mondial.
Erreur de calcul donc...

UN BON MOMENT…

…passé en votre compagnie et celle d’Éric Girault, le président de meilleurtaux Placement, hier pour notre Webinaire sur la défiscalisation.
Nous avons parlé des placements qui permettent encore de réduire les impôts l’an prochain. Des placements qui, avant d’être des placements de défiscalisation, sont des vrais placements.
Vous l’avez manqué ou vous voulez le revoir ? La vidéo est désormais disponible sur notre chaine Youtube : Voir la vidéo

LE TTSO DE LA SEMAINE

« Total Eclipse
Alors qu’aujourd’hui le SPD (sociaux-démocrates) reprend les rênes de l’Allemagne, il faut quand même dire un mot de l’écroulement total de la gauche en France. Obnubilée par l’élan Pécresse, l’ensemble de la presse (et TTSO) n’ont rien dit hier de ce que révèle – en autres – le sondage Elabe : la gauche, toute la gauche de Poutou/Arthaud à Hidalgo/Jadot (= 7 candidats) totalise moins de 25% des intentions de vote en France. La campagne, son suspens, ses thèmes dominants, se jouent totalement à droite. Dingue.
Lu dans le Canard Enchaîné du jour : les banques refusent pour l’instant de prêter au PS, effrayées par le niveau des intentions de vote pro-Hidalgo (au-dessous des 5% garantissant le remboursement des frais de campagne). Olivier Faure (patron du PS) envisage d’hypothéquer les sièges de fédérations du parti pour garantir les emprunts. Dingue (bis).»
N'oubliez pas de vous abonner à l'excellente newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie ou Pascal Malula

ON S'EN FOUT ?

Démographie encore et toujours : en Chine le nombre de mariages est au plus bas depuis 13 ans, bad news pour une démographie déjà défaillante; Combat de femmes : Le Pen et Pécresse dans un mouchoir dans les sondages et Hidalgo veut organiser une primaire à gauche;Le ministre délégué au PME, Alain Griset, quitte le gouvernement après avoir été condamné pour dissimulation intentionnelle d'une partie de son patrimoine; Il n'a pas fallu longtemps pour que les journaux spécialisés s'interrogent à nouveau, après Neymar; sur une idole du PSG ("Messi peine à trouver sa place"), je ne m'intéresse pas au foot mais le PSG est tout de même un incroyable business case : toutes les stars qui sont recrutées à prix d'or perdent de leur lustre quand elles sont dans l'équipe; La spécialiste de l'orgasme féminin, Charline Vermont, a dépassé les 500 000 abonnés sur Instagram; Trois hommes avaient volé des palettes de Lego : ils viennent d'être arrêtés, des grands enfants sûrement; Étonnant documentaire présenté ce soir sur la chaîne Planète 1: "Conversations : les maîtres du Reich" avec des spécialistes qui décryptent sur les lèvres dans des films muets les conversations des dirigeants nazis; Il va neiger dans l'est en fin de semaine; Le summum du snobisme : avoir participé aux ateliers de yoga et gym, avec des exercices avec les accessoires Hermés: "Carré Yoga", "Stretch'ceinture" ou encore "Haltero chaussure".

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU