Vendredi 04 février

Les taux d'intérêt remontent.
Lentement mais sûrement.
Dans tous les pays ou zones économiques.
Il était temps.
L'inflation dérape.
Même si une large partie n'est que temporaire, il y a peu de chances qu'elle retrouve avant quelques mois son niveau d'avant crise.
Mais prenons un peu de recul.

IL Y A TAUX ET TAUX

Il faut bien distinguer deux catégories de taux d'intérêt.
Les taux d'intérêt à court terme.
Ces taux sont fixés arbitrairement par les banques centrales.
Dans la plupart des pays développés ils sont autour de zéro depuis des années.
Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient les remonter en mars.
La Banque d'Angleterre les a relevés de 0.5% hier.

ET LA BCE ?

Elle ne veut toujours pas les relever.
Pour Queen Christine, il faut rester vigilant mais il est urgent d'attendre.
Même si elle reconnaît qu'elle s'est trompée en qualifiant cette inflation de temporaire, elle pense que l'inflation va retomber dès que les goulets d'étranglement vont se résorber et que les prix de l'énergie et les prix alimentaires vont revenir à leurs niveaux habituels.
Mais elle reste en alerte et se dit prête à relever les taux (à court terme) si l'inflation dérapait encore plus.
Voilà pour les taux d'intérêt à court terme.

MAIS IL Y A AUSSI

Les taux d'intérêt à LONG TERME.
Ce sont, par exemple, les taux d'emprunt des États à 10 ans, le taux long terme de référence ou les taux d'emprunt des entreprises à 10 ou 20 ans.
En théorie, je dis bien en théorie, les taux d'intérêt à long terme sont fixés par le marché.
Par un équilibre entre l'offre et la demande.
Un équilibre entre les prêteurs et les emprunteurs.

EN THÉORIE ENCORE

Le taux d'intérêt à long terme d'un pays est fonction:
- de l'inflation
- de la croissance
- du niveau d'endettement du pays
- de la confiance des investisseurs étrangers dans la monnaie.

EN THÉORIE ENCORE

Un pays, comme la France, qui est endetté largement au delà de 110% du PIB, dont la croissance est élevée et qui connaît une inflation de 4% et même de 2% si on se projette post goulets d'étranglement devrait avoir un taux d'intérêt à 10 ans au minimum de 4,5 ou 5%.
Au minimum.

MAIS ÇA C'EST LA THÉORIE

Deux éléments ont structurellement modifié les taux d'intérêt à long terme :
- Pour les pays de la zone euro, l'euro lui même qui nous permet de profiter de la solidité des pays d'Europe du Nord et notamment de l'Allemagne et d'éviter les dérapages de nos taux d'intérêt à long terme.
- Et ce qui a changé aujourd'hui c'est que les taux d'intérêt à long terme ne sont plus fixés par le marché "librement" en fonction de l'offre et de la demande. Ils sont faussés, certains diraient même manipulés par les banques centrales.En effet, pour maintenir les taux d'intérêt à long terme artificiellement bas, elles prêtent elles mêmes aux États ce qui, évidemment, modifient complètement la donne.
Voilà pourquoi un pays comme la France a pu emprunter pendant longtemps à des taux de zéro.

QU'EST-CE QUI CHANGE ?

Du fait du niveau d'inflation actuelle, les banques centrales sont obligées de réagir, avec retard, insuffisamment certes, mais elles doivent réagir quand même car l'inflation a un impact direct sur le pouvoir d'achat des ménages et que les ménages sont aussi des électeurs.
Elles traînent les pieds pour le faire.
Elles augmentent les taux d'intérêt COURT TERME mais on est loin des niveaux auxquels ces taux devraient être.
Et elles doivent laisser un peu filer les taux d'intérêt à LONG TERME en prêtant moins d'argent aux États.

C'EST UN CHANGEMENT...

...perceptible.
Les taux d'intérêt à 10 ans allemands qui sont restés négatifs pendant des années sont autour de 0.15% ce qui est encore très faible.
Les taux d'intérêt à 10 ans Français retrouvent des niveaux de 0.60%, on est loin des 4.5/5% auxquels ils devraient être mais on monte un peu.

CE QUI VA SE JOUER...

...dans les mois qui viennent est déterminant.
Soit les banques centrales ont eu raison d'agir lentement et avec retard parce que l'inflation était vraiment temporaire et que ET l'inflation ET la croissance reviennent à leurs niveaux faibles d'avant crise sanitaire.
Soit les banques centrales se plantent totalement, et l'inflation retombe certes un peu mais restent à des niveaux plus élevés qu'avant la crise du fait, par exemple de la hausse des salaires ou encore de la transition énergétique et de son impact sur le prix de l'énergie. Et là c'est la cata car les banques centrales ne pourront plus contenir la hausse des taux LONG TERME, une hausse qui aura notamment pour effet de rendre le service de leurs dettes phénoménales totalement insupportable pour des États déjà très déficitaires.
Verdict au deuxième semestre : suivez de près, c'est passionnant.

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

NFT

On vous avez parlé de la collection de NFT du Bored Ape Yacht Club.
Jetez un coup d'oeil sur Google si vous ne connaissez pas.
Ces NFT s'échangent à prix d'or ou d'etherum.
La société qui les "produit" est en négociation selon le FT avec un des fonds les plus puissants de la Silicon Valley, Andreesen Horowitz.
Pour une investissement sur la base d'une valorisation située entre 4 et 5 milliards de $.
Une preuve de plus que les banques centrales devraient relever leurs taux plus vite et arrêter de distribuer de l'argent gratuit.

ENCORE UN PEU D'ARGENT MAGIQUE

Un nouveau plan.
Encore un.
Le plan d'investissement "France 2030"
Cette fois pour la modique somme de 5.6 milliards d'euros.
Pour l'industrie.
Pour lui permettre notamment de réduire ses émissions à effet de serre.

LA CLAQUE DU JOUR

Spotify.
Avec l'annonce de ses résultats, de ses prévisions et du fait des soucis avec certains artistes.
Pour 2021 un chiffre d'affaires de 9.7 milliards de $ avec une perte de 34 millions de $.
418 millions utilisateurs réguliers.
183 millions d'abonnés payants.
Et un nombre de nouveaux abonnés qui ralentit.
Rajoutez à cela les Neil Young, Joni Mitchell et autres qui boycottent la plateforme à cause des podcats de l'animateur américain Joe Rogan et vous comprenez pourquoi le cours a baissé de 16.76%.

C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL
Dans cette période agitée, il nous faut les lumières de nos Jedi de l'économie et de la finance pour savoir où vont l'économie, l'inflation, les taux d'intérêt et les marchés financiers dans les semaines qui viennent : Eric Heyer de l'OFCE, Christian Bito de l'ESSEC, Sébastien Korchia d'UBS La Maison de Gestion et notre ami Emmanuel Lechypre.
A ne pas manquer.
Ce soir à 20h sur BFM Business.
Et en replay samedi à 11h et 21h et dimanche à 19h.

ON S'EN FOUT?

La vie quand on est un des hommes les plus riches du monde : Le port de Rotterdam a accepté de démanteler un pont qui date de 1878 pour que le yacht de Jeff Bezos puisse passer; Étrange ambiance pour l'ouverture de JO d'hiver de Pékin aujourd'hui; J'ai découvert avec stupeur dans les Échos que la France exportait ses pommes de terre mais importait ses chips, quelle période; La cour d'appel de Rouen veut envoyer les époux Balkany en prison; Le Parisien révèle un "business en or", je cite : le toilettage des sneakers; J'avais oublié que Coluche avait fait et joué un film qui s'appelle "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine", il passe sur Gulli ce soir mais je crois que je vais passer; Le slogan de l'affiche de Marine Le Pen "La France qu'on M", no comment; Des études confirment que le groupe sanguin O serait mieux protégé face au Covid; Macron a déjà ses 500 signatures; Il va en Russie et en Ukraine la semaine prochaine pour faire la paix; Bon week-end.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

A découvrir également

  • visuel-morning
    Viser 10%* par an, c’est encore possible ?
    21/11/2024
  • visuel-morning
    Le Top / Flop des valeurs de la semaine par Euroland Corporate
    14/11/2024
  • visuel-morning
    Les questions que vous devez vous poser sur votre avis d'impôt avant de défiscaliser
    11/10/2024
  • visuel-morning
    Nouvelle opportunité pour investir en SCPI à frais réduits
    08/11/2024
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt