Lundi 11 avril

Je ne me livrerai évidemment pas ici à une analyse politique de la situation.
Ce n'est pas le lieu, je n'en ai ni la compétence ni le talent, votre décryptage est certainement plus avisé que le mien, et vous allez subir pendant deux semaines les analyses de ceux qui avaient tout vu et tout prévu.
Je vais juste me contenter d'évoquer les conséquences économiques et financières des différents scénarios.

LE CONSTAT

Une fois de plus, et ce n'est pas une surprise, les sondages se sont plantés.
Pas sur l'affiche du second tour.
Mais sur le score de Le Pen, et surtout sur le score de Mélenchon.
Sur la faiblesse relative du score de Zemmour et surtout sur les scores effarants de Pécresse et de Jadot.
Ils avaient vu juste en revanche sur le score d'Hidalgo.

L'ANALYSE...

...des conséquences économiques des élections présidentielles, puis législatives, se concentre autour de deux mots : incertitude et dépendance.

INCERTITUDE D'ABORD

Incertitude jusqu'aux résultats du second tour.
Les sondages donnent Macron gagnant au deuxième tour, mais avec une marge de manœuvre faible donc tout est possible.
Incertitude jusqu'aux élections législatives. Avec quelle majorité va-t-il pouvoir gouverner s'il est élu ? Aura-t-il la majorité absolue ou devra-t-il composer avec d'autres partis dans une coalition bancale ? Et Marine Le Pen ? Avec quelle coalition pourra-t-elle mener sa politique si elle est élue ? Aurons-nous une cohabitation ?

MAIS SURTOUT

Incertitudes APRÈS toutes ces élections.
Comment vont réagir ceux qui ont l'impression de ne pas avoir la place qu'ils pensent mériter, les plus de 50% de Français qui ont voté au premier tour pour les extrêmes ?
Comment va réagir un Mélenchon galvanisé par son score au premier tour et qui ne se retirera pas de la vie politique sur la pointe des pieds.
Le 5ème tour des élections (après les législatives) peut se jouer dans la rue.
Et ça ce n'est bon ni pour l'économie française, ni pour les marchés.
Les marchés détestent l'incertitude, et nous entrons dans une période de grande incertitude.

DÉPENDANCE

C'est le deuxième mot-clé.
Une bonne et une mauvaise nouvelle.
Nos finances sont tellement catastrophiques, avec un endettement massif, que le prochain gouvernement, même s'il est dirigé par Marine Le Pen, n'aura qu'une marge de manoeuvre très limitée.
Nous dépendons de notre créancier.
Et notre créancier c'est la Banque centrale européenne.

SANS LA BCE

Nous ne pourrons pas financer de déficit supplémentaire.
Sans la BCE, nous devrions subir une hausse des taux d'intérêt significative que nous ne pourrions pas supporter car le service de la dette mettrait notre budget dans une situation encore plus catastrophique.
Si MLP prend le pouvoir, elle s'apercevra qu'elle avait en partie raison : beaucoup de choses se décident à Bruxelles et surtout à Francfort, et elle devra revenir sur ses principaux engagements sauf si elle trouve un moyen de les financer.

JE NE SAIS PAS...

...s'il faut le déplorer ou s'en réjouir, mais le prochain gouvernement aura une marge de manoeuvre réduite.
Faute d'avoir profité des bonnes années pour réduire notre déficit et notre dette, avant la crise du Covid, faute d'avoir mené dans les 10 ou 15 dernières années les réformes structurelles essentielles, nous ne pouvons plus faire ce que nous voulons.

NOUS ENTRONS...

...donc dans une période d'incertitude, mais notre dépendance à la Banque centrale européenne va limiter la marge de manoeuvre de la future majorité présidentielle.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

47EME JOUR DE GUERRE DÉJÀ

Je me disais bien que le chiffre de 47 me disait quelque chose.
10 mai 1940 - 25 juin 1940
Le 25 juin 1940, l'armistice signé par Pétain entrait en vigueur.
Ce week-end, visite à Kiev d'Ursula Von der Leyen avec les documents officiels de demande d'adhésion à l'UE et visite de Boris Johnson avec des promesses de livraison d'armes.
Macron n'a pas pu y aller encore et cela doit probablement le contrarier mais il est retenu en France par des affaires domestiques.

BLOOD MONEY

C'est le nom qu'a donné le gouvernement de Kiev à l'argent que nous donnons tous à la Russie en échange de son gaz et de son pétrole.
En ne réduisant pas notre consommation, et en ne boycottant pas le gaz et le pétrole russes, nous finançons les massacres perpétrés par l'armée russe.
Zelensky s'en prend particulièrement aux grandes maisons de trading qui font les transactions sur les matières premières énergétiques.

INTÉRESSANT

Les Échos font le palmarès des secteurs et des entreprises qui ont profité ou pâti en Bourse de l'invasion de l'Ukraine.
Dans les tops, santé, matières premières, énergie, services aux collectivités et télécoms, dans les flops, automobiles, distribution, banque et voyages.
ET une palme pour le secteur de la défense.
Avec, par exemple, Thales en hausse de 60%.

REVOIR...

...c'est votre argent en replay.
Une émission spéciale QCM.
J'ai posé des questions à mes invités sur l'évolution future de la croissance, de l'inflation, de la mondialisation, des taux d'intérêt et des marchés et je ne leur ai donné que 3 choix : plus haut, même niveau ou plus bas.
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Éméric Préaubert de Sycomore, Pascale Seivy d'Oddo BHF, Wilfrid Galand de Montpensier et l'incontournable Emmanuel Lechypre.
Vous souhaitez voir le replay ? C'est ici.

RELIRE…

…dans notre newsletter du week-end, l’article « Marchés financiers : comment rester ambitieux malgré la volatilité ». Sur les marchés boursiers, le début de l’année 2022 a été plutôt marqué par des journées « sans », et surtout par une volatilité importante qui ne facilite pas la tâche des investisseurs cherchant à capter des rendements boursiers sur le long terme. Pour autant, il reste de la place pour des investissements opportunistes visant un rendement élevé.
Pour lire l’article, cliquez ici.
Et si vous n’êtes pas inscrit à notre newsletter de conseil et d’information patrimoniale du week-end, inscrivez-vous ici.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MTB.
Le CAC40 ouvre en petite baisse ce lundi matin, à 6 525 points (-0,35%). Au lendemain du premier tour des élections présidentielles, la prudence devrait rester de mise tant les incertitudes restent fortes autour de l’inflation, de la guerre en Ukraine et des politiques monétaires. L’inflation américaine du mois de mars sera publiée demain, attendue en hausse de 8,5% sur un an, contre +7,9% en février. Ce sera le temps fort économique de cette semaine, écourtée par le week-end de Pâques ; les marchés européens et américains seront fermés vendredi. Enfin, la saison de publication des résultats du premier trimestre débutera ce mardi avec LVMH, et mercredi avec les financières américaines JPMorgan et BlackRock.
La Bourse de Tokyo clôture en baisse de 0,61% à 26 821 points.
Le baril de pétrole Brent s'échange à 100,8$ (-1,59%).
L'once d'Or se négocie à 1 942,7 $ (+0,6%).
L'euro/dollar évolue à 1,088 $ (+0,05%).

ON S'EN FOUT ?

C'était inimaginable il y a encore quelques mois, mais la Finlande prépare sa candidature à l'OTAN; Si la Guadeloupe était indépendante, Mélenchon en serait le président élu au premier tour; Les 18-34 ans ont voté largement pour Mélenchon; Stromae consacre deux des chansons de son dernier album à un endroit où nous passons pas mal de temps chaque jour et Le Monde en tire un article de fond, je cite, "les choses bougent du côté du caca: et si parler de nos excréments n'était plus tabou", je vous souhaite un bon appétit si vous êtes devant votre petit-déjeuner; Rappelons les scores de MLP en 2017: 21.3% au premier tour, 33.90% au second; on attend évidemment le débat du second tour du mercredi 20 avril; Je continue la série sur la Corée et le Japon, Pachinko sur Apple + et j'aime beaucoup, un peu à l'eau de rose mais c'est intéressant; à Paris, Anne Hidalgo a 2.17% des voix, elle va rouvrir les voies sur berge; Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a été renversé par une motion de censure; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU

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