Mardi 03 mai

C'est le mot qui circule sur les marchés depuis quelques semaines.
La stagflation.
Un mot qui rappelle évidemment les années 70.
La stagflation c'est la combinaison d'une croissance nulle ou négative et d'une inflation élevée.

SOMMES-NOUS EN STAGFLATION ?

Techniquement pas encore.
Certes les derniers chiffres de croissance ont été négatifs ou nuls, dans le cas de la France au premier trimestre, mais nous ne sommes pas encore techniquement en récession, il faut deux trimestres de croissance négative de suite.
Du côté inflation, il n'y a pas de doute.
Nous sommes en période d'inflation galopante.
Plus de 7% aux États-Unis.
5% environ en Europe.
Et plus de 10% dans de nombreux pays émergents.

DONC

Il suffirait d'un ralentissement marqué d'un ou deux trimestres supplémentaires avec un niveau d'inflation élevé pour que nous connaissions à nouveau ce qui a touché le monde en 1970.

LES CAUSES DE CETTE SITUATION

sont connues et rabâchées.
La sortie du Covid a provoqué le début de l'envolée de l'inflation.
La guerre en Ukraine a provoqué une accélération de l'inflation.
Et l'inflation provoque un ralentissement de la croissance.
Jusque-là c'est simple.
Et la conclusion serait donc évidente : nous entrons en stagflation.

MAIS C'EST LA QUE CA DEVIENT UN PEU PLUS COMPLIQUÉ

POUR L'INSTANT

Les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont au-dessus de 3%.
Elles ont certes été révisées à la baisse par rapport aux 4.1% prévus et elles vont être probablement encore révisées à la baisse mais elles resteront positives.
Quant à l'inflation mondiale, elle est estimée pour l'instant à 6.2%.

CONTRAIREMENT

à la situation pendant le Covid, toutes les zones économiques ne sont pas confrontées à la même situation.
Les États-Unis ont certes une inflation plus élevée mais ils ont un meilleur potentiel de résistance aux chocs économiques du fait, notamment, du plein emploi.
Ils pourraient connaître, techniquement, une période brève de stagflation mais en sortir rapidement si la situation en Ukraine ne s'éternise pas.

EN EUROPE

c'est un peu plus compliqué.
La croissance européenne, et en partie la croissance allemande, va être sous pression cette année.
Mais notre inflation, sauf embargo total sur le gaz et le pétrole russes, est moins élevée et nous n'avons pas les tensions sur le marché du travail que connaissent les US et donc pas d' "inflation de second tour" avec une hausse généralisée des salaires.
On risque donc d'entrer dans une zone durable de croissance molle et d'inflation plus basse mais pas nulle.
Une stagflation light.

TOUT VA EVIDEMMENT...

...dépendre de l'évolution de la situation en Ukraine.
Si la guerre se prolonge et se durcit, nous pourrions frôler une situation similaire à celle des années 70 et des chocs pétroliers.
Mais nous n'y sommes pas.

A PART CA ? QUOI DE NEUF ?

L'ALLIÉ D'ELON MUSK

Le Financial Times raconte tous les jours le dessous des cartes de l'affaire Twitter.
En ce moment, tous les efforts sont donc mobilisés pour réunir les fonds.
A la manoeuvre, la banque d'affaires Morgan Stanley.
Elle a réuni autour d'elle près d'une douzaine de banques pour financer le deal.
Et particulièrement les 12.5 milliards de $ de "margin loan".
Un "margin loan" est un crédit qu'on peut obtenir en mettant des actifs en garantie en face.
Dans le cas d'Elon Musk, en face des 12.5 milliards de $, des actions Tesla.
12.5 milliards de $ de "margin loan" pour un individu est un record.
Mais Elon Musk est l'homme le plus riche du monde...
A côté du margin loan de 12.5 milliards, Morgan Stanley organise un syndicat de banques pour une dette de 13 milliards de $.
Pour compléter, Elon Musk va mettre du cash.
Il a déjà vendu 8.5 milliards de $ de titres Tesla et va mobiliser ses potes pour trouver les 12 milliards qui lui manquent...
Ce type de financement est "classique" pour une OPA menée par une entreprise, assez rare pour un particulier, certes très particulier...

LA FETE CONTINUE

quand même, même si on commence à avoir la gueule de bois dans les mondes virtuels avec la chute des valorisations.
La maison-mère des "Bored Apes", ces NFT (actifs numériques) célèbres, a mis en vente des parcelles de terrain numériques.
55 000 en quelques secondes.
Pour un montant de 320 millions de dollars.
Nous ne sommes pas encore tout à fait revenus à la normale...

QUATRIEME ÉPISODE...

…de votre nouvelle émission Cmeilleurtaux !
Le programme dédié à la communauté meilleurtaux (vous) dans lequel je réunis chaque mois les meilleurs experts du groupe qui viendront vous donner leurs conseils pratiques sur le crédit, l'assurance et le placement.
Ce mois-ci, nous avons parlé des avantages du regroupement de crédits, de l’importance de l’assurance pour les locations saisonnières, de la déclaration de revenus et des 1001 façons d’investir en SCPI.
Avec Maël Bernier, Directrice de la communication de meilleurtaux.
Maxime Chipoy, Président de Moneyvox.fr.
Fabien Soccio, Porte-parole de meilleurtaux Assurance.
Maxime Marcon, Responsable commercial de meilleurtaux Placement.
Regardez le quatrième épisode de Cmeilleurtaux !

DU COTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse MTB.
Les intervenants de marché ont eu des sueurs froides ce lundi, surpris par un “flash krach” survenu aux alentours de 10h. Le CAC40 et les autres grandes places européennes ont été pendant un bref instant les victimes collatérales d'une chute instantanée des bourses nordiques. Une brise du Nord venant de Suède pour être précis, l'indice OMX de Stockholm s'effondrant jusqu'à -8% entre 9h56 et 10h. En conséquence, Paris a lâché hier après-midi 1,66%, clôturant à 6 426 points. Selon les informations relayées, l’origine de ce phénomène serait une erreur d’un trader. Un « fat finger » (doigt trop volumineux) qui heureusement a fait plus de peur que de mal. Aux États-Unis, les indicateurs décevants publiés la semaine dernière confirment les craintes d'un ralentissement de l'économie. Pour rappel, c’est demain que la banque centrale américaine rendra publique « La Décision » de remonter ses taux.
Le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné respectivement 0.26% et 1.63%.
Le CAC40 est attendu autour des 6 425 points en matinée.
Le Brent se négocie à 106,9 $ (-0.65%).
L'once d'Or se négocie à 1 858 $ (-2.02%).
L'euro/dollar évolue à 1,049 $ (-0.18%).

ON S'EN FOUT?

Quand j'entends les LFI parler d'un Front Populaire, je me demande ce qu'en aurait pensé Léon Blum ( à ce sujet, excellent podcast "Toute une vie" sur France Culture sur Blum); et je me demande comment réagira le nouveau leader du "Front Populaire" s'il estime qu'il n'a pas eu le nombre de députés qu'il "aurait du" avoir; le slogan de la campagne des RN: "la seule opposition à Macron"; ce soir à voir sur France 2, un documentaire sur les "100 premiers jours" des présidents de la 5ème République; zut, je ne parle que de politique et ce n'est pas le sujet de cette newsletter; le malheur des uns...: plus forte croissance de l'Arabie Saoudite depuis 10 ans grâce à l'envolée de l'énergie; j'adore ce titre des Echos: "La Vache qui Rit finit d'avaler Pom'potes"; le job à risque: un des dirigeants de Saint Gobain, Laurent Guillot, devient DG d'Orpea, bon courage.

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