Lundi 11 juillet

Les États-Unis ont publié vendredi des chiffres de l'emploi encore très robustes malgré le début de ralentissement de l'économie.
Dans tous les pays, le marché de l'emploi reste très tendu.
Deux conséquences directes : la hausse des salaires et le pouvoir pour les salariés, surtout les plus favorisés, de négocier des conditions de travail considérées encore comme surprenantes il y a quelques mois.

ET TOUT LE MONDE...

...arrive à la même conclusion :
Nous sommes dans un nouveau monde.
Un nouveau paradigme.
Le rapport au travail a changé.
Les nouvelles générations exigent et obtiennent un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Et les entreprises ne peuvent que céder.
Elles n'ont pas le choix.
Le monde a changé et elles doivent s'adapter.

PENDANT PLUS DE DIX ANS

J'ai d'ailleurs passé moi-même mon temps à radoter lors des conférences meilleurtaux Placement sur la révolution sociétale, troisième pilier de la déflation structurelle de la dernière décennie, avec la démographie et la digitalisation, la révolution qui allait transformer notre société du travail en société des loisirs.

J'EN SUIS TOUJOURS PERSUADÉ

Mais je voudrais partager une réflexion avec vous.
Et si nous nous trompions sur l'interprétation actuelle de l'évolution du monde du travail et le passage du pouvoir aux salariés ?
Et si, comme à chaque fois que, sur n'importe quel marché, on parle de nouveau "paradigme", on se trompait totalement ?

SUR TOUS LES MARCHÉS

Quand il y a un fort déséquilibre entre l'offre et la demande, avec une forte envolée des prix ou des cours, on se lance dans de grandes théories sur les nouveaux paradigmes.
Des entreprises internet valorisées plusieurs centaines de fois leurs pertes en 2000 ? Un nouveau paradigme.
Des valeurs techs sans espoir de rentabilité deviennent des licornes ? Un nouveau paradigme.
Des images de singes qui s'ennuient qui valent des millions de dollars ? Un nouveau paradigme.
Le bitcoin à 69 000 $ ? Le terra ou le luna une monnaie dont le cours ne peut pas baisser ? Un nouveau paradigme.
On sait comment tout cela a fini...

OR

Suivez mon raisonnement : le marché du travail est un marché comme un autre.
Avec de l'offre, de la demande.
Et un ajustement des prix (les salaires mais aussi les conditions de travail) en fonction de l'offre et de la demande.
Et ce marché est, en ce moment, totalement déséquilibré, du fait d'une très forte demande et d'une offre réduite par la grande démission.

RÉSULTAT

Les entreprises, dans les secteurs tendus, acceptent toutes les demandes des salariés : du télétravail au baby foot en passant par tout ce qui peut faire plaisir aux salariés qu'on veut retenir.
Les entreprises disent oui à tout ou presque, même les demandes les plus fantaisistes.
Et on en déduit tous que le monde du travail a changé et que "rien ne sera plus jamais comme avant".

ET SI ON SE TROMPAIT ?

Et si ce marché était dans une situation de "bulle", une situation non pas structurelle mais conjoncturelle.
Et si on tirait des conclusions définitives d'une situation temporaire qui n'est finalement que la conséquence du Covid, période pendant laquelle les salariés ont découvert une autre vie certes, mais surtout après laquelle ils ont profité d'une situation de pénurie ?

REVENGE ?

Et les bulles finissent par éclater.
Celle-ci va éclater une fois que les goulets d'étranglement post-Covid vont disparaître, et ils vont disparaître, et une fois que l'économie va ralentir, et elle va ralentir.
Elle va éclater aussi quand, et cela commence, le rêve de la start-up va se transformer en réalité dans laquelle il y aura beaucoup moins d'appelés et encore moins d'élus. C'est déjà le cas de la tech qui a attiré une part importante des talents sur les dernières années et qui commence à licencier massivement.
Et quand la bulle éclatera, je me demande si les entreprises qui ont accepté tous les caprices parce qu'elles n'avaient pas le choix, ne vont pas prendre leur revanche car le pouvoir aura, à nouveau, changé de camp.

CAR IL NE FAUT PAS CROIRE...

...que les entreprises acceptent la situation actuelle avec plaisir.
Elles la subissent et elles font tout, notamment par l'accélération, encore une fois, de la digitalisation, pour être moins dépendante de la main-d’œuvre.
Et si la bulle du marché de l'emploi éclate, elles brûleront, avec un esprit de revanche, tous les baby foots et les sièges aux couleurs de la maternelle des "espaces de convivialité".

VOILÀ

Ce n'est pas une nouvelle théorie.
C'est une réflexion qui part de l'idée que le marché de l'emploi est un marché comme les autres, que sur tous les marchés il y a des bulles et que quand les bulles éclatent, on revient toujours à la situation précédente qu'on pensait ne plus jamais connaître.
Food for thoughts.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

L'EFFET PAPILLON ?

La Russie attaque l'Ukraine.
Le président sri-lankais est forcé à fuir et démissionner car la population connaît une crise sans précédent et que le gouvernement n'a rien fait pour compenser ses effets.
D'autres pays sont sous pression du fait de la crise alimentaire et énergétique, conséquence de la guerre en Ukraine.

CLOWNFALL

La chute du clown.
C'est le titre de la couverture de The Economist.
Sans pitié pour Boris Johnson.
11 candidats se sont déjà déclarés pour sa succession à la tête du parti conservateur et donc au poste de Premier ministre jusqu'aux prochaines élections de 2025 (sauf si des élections anticipées sont provoquées avant).
L'excellente newsletter Politico Playbook révèle que certains des candidats conservateurs ont déjà transmis des dossiers au Parti travailliste sur certains de leurs concurrents.
Où est passé le fairplay britannique ?

TWITTER

C'est parti.
On va assister à une belle bataille entre Twitter et Elon Musk qui a renoncé à acheter Twitter.
Twitter va le forcer à respecter son engagement d'achat.
Tout cela va se terminer par un accord à plusieurs milliards d'indemnisation.
Autre sujet : le gendarme boursier américain va-t-il sanctionner Elon Musk pour sa communication intempestive sur le deal qui ressemble à s'y méprendre à de la manipulation de cours ?

LES PLACEMENTS, UN JEU D'ENFANT, III

Ne manquez pas le deuxième épisode de notre nouvelle série de vidéos courtes : "Les placements, un jeu d'enfant ?"
Une série dans laquelle nous vous expliquons les placements, de manière simple et visuelle, en utilisant des jouets d'enfants.
Pour le troisième épisode, ce sont les iconiques Playmobil qui vous montrent la différence entre une assurance-vie et une assurance décès. Incontournable
Voir la vidéo "Différence entre assurance-vie et assurance décès, un jeu d'enfant"

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse.
Les Bourses européennes ont fait preuve de résilience lors de la dernière séance de la semaine dernière malgré des nouvelles peu rassurantes liées aux chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis (NFP). Le CAC40 a enregistré vendredi un gain de 0,44%, à 6 033 points. Du côté du marché des changes, la monnaie unique est pénalisée par le risque de récession en Europe et la relative différence de trajectoire des banques centrales, la paire EUR/USD se rapprochant toujours un peu plus de la parité. Aux Etats-Unis, la Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé, après la publication du rapport mensuel sur l'emploi. Le Dow Jones a perdu 0.15 %, tandis que le Nasdaq a gagné 0.12%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a gagné ce matin 1,11% à 26 812 points.
Le CAC40 est attendu aux alentours des 5 920 points en matinée.
Le Brent se négocie à 105,29 $ (-0.83%).
L'once d'Or se négocie à 1 743$ (+0.20%).
L'euro/dollar évolue à 1,013 $ (-0.56%).

ON S'EN FOUT ?

Depuis son discours de politique générale, la presse explique que Borne a fendu l'armure ; Le Parisien fait sa Une sur les clashs entre Hidalgo et Dati au Conseil de Paris avec des répliques d'anthologie dignes d'Audiard (Ok! boomer) ; En boucle cette semaine dans les JT, la canicule... ; 21ème titre en grand chelem pour Djokovic après sa victoire à Wimbledon ; À voir ce soir le documentaire sur la Rafle du Vel d'hiv sur France 3 ; Le début de la série Black Birds sur Apple TV, sur un scénario de Denis Lehane, est très bon, deux épisodes seulement sont sortis ; Quand on ne parle pas de canicule, on parle de l'hiver qui va être rude du fait des problèmes d'approvisionnement en gaz russe, je sens que ça va commencer à m'énerver ; Netflix a passé le cap des 10 millions d'abonnés en France, 3.3 millions de plus qu'en 2020 ! ; Ça commence sur l'immobilier : il y a de plus en plus de logements à vendre et de moins en moins de logements à louer ; BFM annonce un "été à guêpes" et la presse de ce week-end un été à méduses, sympa ; le préfet de Paris, Didier Lallement va partir le 20 juillet, l'affaire du Stade de France a scellé son sort ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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