Lundi 05 septembre

Un élément essentiel est ressorti des échanges que nous avons eus avec les Jedi de l'économie et de la finance lors de l'émission de rentrée de C'est Votre Argent.
Un élément sur lequel je souhaiterais revenir.
Les États-Unis et la zone euro sont confrontés à une situation de crise.
Les symptômes, inflation et ralentissement économiques sont les mêmes mais la nature de la crise est différente.

LES SYMPTÔMES

sont similaires.
L'inflation.
D'une amplitude comparable.
Autour de 10%.
Le ralentissement économique.
Consommation des ménages et pouvoir d'achat en berne, confiance et investissement des entreprises en retrait.
Et des taux de croissance en baisse, voire négatifs.

MAIS SI...

... on analyse la situation, au-delà des symptômes, on s'aperçoit vite que les États-Unis et la zone euro traversent deux crises différentes.
Les causes des crises sont différentes.
Les mesures pour lutter contre la crise seront différentes.
Et donc, la sortie de crise sera différente.

LES CAUSES

Pour résumer, on pourrait dire que les États-Unis sont confrontés à un choc de demande et l'Europe à un choc d'offre.
Aux États-Unis, la crise a été provoquée par la surchauffe post-Covid.
Une demande trop forte, débridée, a provoqué pénuries et goulets d'étranglement, et donc une hausse des prix.
La guerre en Ukraine n'a fait qu'amplifier cette situation.

EN EUROPE

La reprise post-Covid a été forte également, du fait de la politique laxiste des banques centrales et des distributions d'argent magique par les gouvernements, forte mais contrôlable.
Ce qui fait dérailler l'économie européenne c'est principalement le coût de l'électricité, et si on voulait être encore plus simpliste, le prix de gaz.

LES ACTIONS À MENER...

...face à deux crises différentes sont donc totalement différentes.
Et on le sent bien quand on voit d'un côté l'extrême détermination de la FED et de l'autre l'hésitation de la Banque centrale européenne.
Face à cette surchauffe par la demande, la FED doit mettre les deux pieds sur le frein en montant les taux d'intérêt et en retirant des liquidités.
Réponse simple à une crise simple.
Avec des résultats qui devraient être rapides sous forme de ralentissement de la consommation et de baisse de l'inflation.

EN REVANCHE

en zone euro, la situation est beaucoup plus complexe.
Certes, les hausses de taux à venir vont peser sur la demande, mais ne résolvent pas le problème d'offre, et, en l'occurrence, le problème d'offre d'électricité.
Pour la zone euro, la solution viendra donc de la baisse du prix du gaz et pas seulement de la hausse des taux d'intérêt.

CRISES DIFFÉRENTES

Symptômes similaires.
Mais causes différentes, réponses différentes et sorties de crise différentes.
Et une sanction immédiate: la chute de l'euro face au dollar.
Il est passé en dessous des 0.99$ ce matin.

A PART CA ? QUOI DE NEUF ?

LABOR DAY

Même la date de la fête du travail est différente aux États-Unis.
Ce n'est pas le premier mai mais le premier lundi de septembre.
Aujourd'hui donc.
L'occasion de se pencher sur les chiffres de l'emploi publiés vendredi.
Toujours beaucoup de créations d'emploi mais moins que les mois précédents.
Et un taux de chômage qui remonte légèrement de 3.5% à 3.7%.
Ce qui confirme le fait que la politique de la FED commence à produire un effet mais que l'économie américaine a des fondamentaux très solides.
PS: on écrit Labor en Américain et Labour en Anglais.

LE PÉTROLE

Les Européens se sont mis d'accord pour limiter le prix payé à la Russie pour son pétrole.
Oui, je sais, c'est difficile à comprendre.
Comment un ACHETEUR peut-il fixer le prix d'un bien fourni par un VENDEUR ?
En fait, c'est simple et compliqué à la fois.
Premier élément : en adoptant ce "cap" sur le pétrole russe, l'Europe admet de fait qu'elle peut acheter du pétrole russe...pas de sanction donc pour le pétrole russe. No comment.
Deuxième élément : l'Europe fait un double pari. Un, que la Russie a besoin de vendre du pétrole directement à l'Europe et donc acceptera ce plafond de prix, c'est loin d'être gagné puisque la Russie a réussi à écouler son pétrole par des circuits parallèles. Deux, que les acheteurs de pétrole russe non européens suivront l'Europe et n'accepteront pas de payer le pétrole plus cher. En fait, c'est déjà le cas puisque la Chine et l'Inde, mais également les pays du Golfe, achètent les surplus de pétrole russe avec une forte décote.
Conclusion : cette mesure n'aura aucun impact.
Et le problème pour l'Europe n'est pas le pétrole russe mais le gaz russe.
Beaucoup de bruit pour rien donc.
Avec le ralentissement de l'économie, le pétrole n'est pas un vrai problème, il a baissé de 30%, et devrait continuer à baisser, raison pour laquelle l'OPEP envisage déjà de réduire sa production.

LE GAZ

Panique ce matin.
Les cours à terme du gaz s'envolent.
Après la décision des Européens d'imposer une limite de prix sur le pétrole, la Russie a annoncé qu'elle ne remettrait pas en service aujourd'hui le pipeline Nord Stream 1.
Pour des problèmes de maintenance.
La panique sur le gaz continue.
Le cours à terme sur Amsterdam a bondi de 26% à l'ouverture provoquant la chute des indices européens.
La Russie a une arme et une seule : le gaz.
Mais en l'utilisant aussi agressivement, elle va finir par provoquer un contre-choc gazier similaire au contre-choc pétrolier des années 80.
Nous restons sur nos positions.
1. On entrera agressivement sur le marché actions uniquement quand le gaz aura entamé sa chute
2. Plus les cours du gaz flambent, plus la chute sera brutale, encore quelques semaines à tenir.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse.
Le rapport NFP de l’emploi aux États-Unis a bénéficié aux investisseurs haussiers. Toutefois sur le plan technique, on constate que les marchés affichent un rire jaune. Plafonné tout au long de la semaine dernière par de multiples zones de résistances, le CAC40 est parvenu refranchir le cap des 6 100 points, et s’est hissé aux portes des 6 200 points (+2.21%, 6 167 points). Prenant acte des dernières informations macroéconomiques, la Bourse de New York a savouré avec modération. Et pour cause, tout feu tout flamme en début de séance, Walls Street a terminé vendredi en territoire négatif. Le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu respectivement 1.07% et 1.31%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu ce matin 0.11% à 27 619 points.
Le CAC40 est attendu aux alentours des 6 036 points en matinée.
Le Brent se négocie à 93,15 $ (-0.11%).
L'once d'Or se négocie à 1 710 $ (-0.12%).
L'euro/dollar évolue à 0,990 $ (-0.53%).

ON S'EN FOUT ?

L'affaire "anecdotique" de la spéculation massive autour de l'action Bed, Bath & Beyond (avec, entre autres, l'histoire de l'étudiant qui a gagné 110 millions de $ en quelques jours en misant sur cette action) a pris une tournure dramatique avec la chute du 18ème étage d'un immeuble new-yorkais du directeur financier de la société; Radio France se met au vert, communication media sur le thème "Le tournant : Radio France engage un tournant environnementale", en gros ils vont former leurs équipes aux enjeux climatiques, ils vont beaucoup en parler et ils vont favoriser une "publicité plus responsable", ah ok; Après les Tuche à l'Elysée, Truss au 10 Downing Street, oui, j'avoue, c'est très très nul mais je n'ai pas pu m'empêcher de la faire ; 26 000 personnes ont déjà fait la traversée de la Manche dans des petites embarcations depuis le début de l'année et 1 000 pour la seule journée de samedi (hop, hop, hop, on se calme, on ne s'en fout pas...); Déclaration d'Emmanuel Petit, ex-champion du monde avec les Bleus : " Tôt ou tard, le PSG gagnera la Ligue des champions", puissant; 81 000 personnes au Stade de France samedi soir pour Booba; Documentaire inédit sur France 3 ce soir sur Belmondo; Je vous conseille la deuxième saison de Delhi Crime, série indienne sur Netflix, excellente, du même niveau que la première saison; Ouverture d'Alpha Dogs House à Paris, un hôtel spa de luxe réservé aux chiens et aux chats; Bernard Cazeneuve dénonce un PS "toutouisé" (news en lien avec la précédente ?); 26% des Français exercent une seconde activité professionnelle en plus de leur travail principal ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

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