La Banque centrale européenne a relevé ses taux d'intérêt directeurs de 0.75%.
Deuxième hausse consécutive de 0.75%.
Mais des taux qui, à 1.5%, sont extrêmement bas par rapport à l'inflation et par rapport aux taux d'intérêt américains.
La BCE est-elle très en retard ?
Ou a-t-elle un coup d'avance ?

TRÈS EN RETARD

Rappelons que la Banque centrale européenne a brillé par son absence totale de (pré)vision.
Elle n'a pas vu l'inflation arriver alors qu'il était évident qu'avec l'argent magique des Banques centrales, les plans de soutien massifs des États pendant le Covid et la sortie du Covid, l'inflation allait s'installer.
Elle a dû admettre, après l'invasion en Ukraine, qu'il y avait de l'inflation mais Christine Lagarde nous a expliqué qu'elle était temporaire et qu'on pouvait donc dormir tranquille.

PUIS VINT LE JOUR

où on ne pouvait plus ignorer l'inflation.
Ni ignorer le fait qu'elle n'était pas temporaire mais durable.
Ni ignorer les chiffres qui pointaient vers une hyperinflation.
Mais là encore, la BCE a attendu.
Alors que son mandat est clairement de garantir la stabilité financière, elle a laissé l'instabilité s'installer et les taux d'emprunt des États s'envoler.
Elle a attendu, attendu et encore attendu.

NOUS AVONS CONSERVÉ

en Europe des taux d'intérêt nuls ou négatifs à court terme, longtemps, très longtemps, trop longtemps.
La BCE a néanmoins dû réagir.
Des taux d'intérêt à 0 avec une inflation proche de 10%, ça fait désordre.
Une hausse de taux de 0.75%.
Puis hier, une autre hausse de taux de 0.75%.
Conclusion ou plutôt conclusions : la BCE a fait preuve d'une incompétence totale et elle est aujourd'hui très en retard par rapport au niveau d'inflation actuel et par rapport aux autres grandes Banques centrales, à l'exception de la Banque du Japon.
C'est ce que je pensais, jusqu'à ce que j'envisage une autre hypothèse.

ET SI ?

Et si la BCE, sans le vouloir bien sûr car je ne peux pas lui accorder ce crédit, était très en avance ?
Oui, très en avance.
Suivez mon raisonnement.
Certes l'inflation est là et bien là.
Mais elle va commencer à refluer.
Parce que les prix de l'énergie baissent.
Parce que les prix des matières premières alimentaires baissent.
Parce que la croissance économique ralentit.
Et qu'elle ralentit en Europe, et en particulier en Allemagne, très fortement et qu'on va entrer en récession.

ET SI L'INFLATION RECULE

et qu'elle recule même au-delà de tout ce qui est anticipé aujourd'hui, au-delà et plus rapidement, il ne sera pas nécessaire, en Europe, je dis bien en Europe, car la machine économique américaine est, elle, encore très puissante, de relever les taux au-delà de 2.5%.
Et dans ce cas, en accumulant une multitude d'erreurs de jugement, la BCE ne sera pas en retard...mais très en avance.
C'est un scénario.
Un scénario dont la probabilité n'est pas nulle.

À PART CA ? QUOI DE NEUF ?

INQUIÉTANT

L'état de santé de Joe Biden.
On ne compte plus ses bourdes, ses lectures de prompteurs gênantes ou ses oublis.
Mais hier c'est une vidéo qui a accru l'inquiétude sur son état de santé.
Après avoir participé à la plantation d'un arbre dans les jardins de la Maison Blanche, on l'a vu désorienté et demandant même "Où allons-nous ?".
Quand on sait que c'est lui qui tient une des clés, une grande clé, du conflit en Ukraine, on a de quoi s'inquiéter.
Joe Biden fêtera ses 80 ans le 20 novembre.

DIRECT

Après des mois de péripéties, Elon Musk est le nouveau propriétaire de Twitter.
Et il n'a pas attendu une seule seconde.
Il a immédiatement viré Parag Agrawal, le patron de Twitter, le directeur financier et le directeur des affaires juridiques.
Il lui reste à virer 75% des effectifs comme il l'a préalablement annoncé.
Elon Musk dit vouloir favoriser la liberté d'expression, il va donc relâcher les contraintes de modération des contenus.
Un retour de Trump sur Twitter est donc possible...

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE : 564 MILLIARDS $

564 milliards $ se sont évaporés cette semaine.
L'équivalent de près de deux LVMH qui disparaîtraient en une semaine.
Sur les actions américaines des grands groupes de tech.
De Meta à Google en passant par Microsoft, tous les géants de la tech ont subi de plein fouet le changement de conjoncture sur le digital et la hausse des taux d'intérêt.
Et hier soir, après la clôture, le cours d'Amazon a perdu 12% sur l'annonce d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.
Seul Apple sort du lot avec un chiffre d'affaires record pour le trimestre.
Ce sont les soldes.
Et il y a sûrement, comme dans toutes les soldes, de bonnes affaires à faire.

UNE OPPORTUNITÉ A NE PAS MANQUER

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C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

Un mot : comeback
Une question : la France est-elle isolée au sein de l'Europe ?
Un chiffre : 0.75% de hausse des taux par la BCE
Où vont les marchés?
La question d'argent : les rallyes de fin d'année existent-ils?
Le Top 3 des gérants
Les actions à acheter ou à vendre.
Avec nos Jedis de l'économie et de la finance: Léa Dunand-Chatellet de DNCA Finance, Jérôme Fauvel de Française AM, Michel Ruimy de Lévy Capital Partners et l'immense Benaouda Abdeddaïm.
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Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 11h et 21h, et dimanche à 8h.

DU COTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les places européennes ouvrent en baisse ce matin, le CAC40 cède 0,84% dans les premiers échanges, à 6 192 points. Hier, il perdait déjà 0,51% au terme d’une séance très volatile et marquée sans surprise par la hausse des taux de la BCE. Cette dernière séance de la semaine est très attendue. Pêle-mêle, on prendra connaissance en matinée des derniers chiffres de croissance de la France et de l’Allemagne pour le troisième trimestre, ainsi que de leur niveau d’inflation d’octobre. Le grand temps fort aura toutefois lieu à 14h30 avec la publication du PCE Core. Il s’agit de la composante de l’inflation américaine la plus surveillée par la Fed pour ajuster ses taux. Une énième accélération à +5,2% est attendue sur un an en septembre, contre +4,9% en août. Pour le seul mois de septembre, elle devrait très légèrement se tasser à +0,5% (contre +0,6% le mois antérieur).
La Bourse de Tokyo clôture en baisse (-0,88% à 27 105 points).
Le baril de pétrole Brent s'échange à 95,9 $ (+0,52% sur 24 h).
L'once d'or se négocie à 1 657,8 $ (-0,42%).
L'euro/dollar évolue à 0,997 $ (+0,13%).

ON S'EN FOUT ?

Les taux d'emprunt immobilier aux États-Unis sont à leur plus haut niveau depuis 20 ans à 7%, ils étaient à 3% seulement il y a un an et les crédits immobiliers aux États-Unis sont à taux variable; 2.6% de croissance aux États-Unis pour le troisième trimestre après une baisse au premier semestre; Dimanche, second tour de l'élection présidentielle au Brésil, les sondages donnent Lula gagnant avec 5 à 7% d'avance; Jacques Attali dans les Echos : "la guerre entre la France et l'Allemagne redevient possible", du grand n'importe quoi; 17.3 milliards d'€ de profit pour Total sur les 9 premiers mois de l'année, un superprofit record; Très drôle cet article dans le Parisien : "Acheter près d'un cimetière, une bonne affaire?"; On passe à l'heure d'hiver ce week-end et c'est l'été ce week-end, allez comprendre; Thierry Marx devient le patron du principal syndicat de l'hôtellerie restauration; Le mandat de Philippe Martinez à la tête de la CGT s'achève à la fin mars, no comment; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens ; Je vous souhaite un excellent week-end.