La faillite de Lehman Brothers a servi de leçon.
La rapidité avec laquelle les banques centrales et les gouvernements réagissent aux crises bancaires est spectaculaire.
Avec un principe clair : on sauve les déposants mais on ne sauve pas les actionnaires.
Explications.

ACHAT EXPRESS

Un week-end.
Un week-end seulement.
UBS a eu un week-end seulement pour acheter Crédit Suisse.
Sous la pression et avec l'aide de la Banque nationale suisse et du gouvernement suisse.
On ne lui a pas laissé le choix.
Les négociations ont été intenses.
UBS a dû relever son prix d'acquisition de 1 milliard de francs suisses à 3 milliards.
0.76 franc suisse par action, alors que le prix de clôture de vendredi était de 1.86 et qu'en 2007 son cours était proche des 90 francs suisses !

DES GARANTIES

UBS a obtenu des garanties.
Des garanties de liquidités de la Banque nationale suisse.
100 milliards de francs suisses.
Des garanties de pertes du gouvernement.
Près de 10 milliards de francs suisses.
Comme le précise le ministre des Finances suisse, il ne s'agit pas d'un "bailout", d'un sauvetage de la banque.
Non, il s'agit d'un sauvetage des clients de la banque.
Les actionnaires et une partie des créanciers sont rincés.

LE NOUVEL ENSEMBLE

Une des plus grosses banques européennes.
Combinant les 1100 milliards de $ de bilan d'UBS et les 575 milliards de $ de bilan de Crédit Suisse.
La capitalisation de Crédit Suisse dépassait à peine les 8 milliards contre plus de 57 milliards pour UBS.
Avec une perte en 2022 de 7.9 milliards de $ contre un bénéfice de 7.6 milliards pour UBS.
La fin d'une banque vieille de 167 ans.
Une banque qui a accumulé les erreurs de gestion depuis près de 15 ans et une banque qui a été condamnée à des amendes records.

LES ENSEIGNEMENTS DE CE SAUVETAGE

Les actions des banques vont être sous pression à court terme, surtout celles des actions de taille moyenne : il va falloir intégrer dans le cours des banques le fait qu'on ne sauvera plus les actionnaires des banques en cas de difficulté.
Les grosses banques internationales vont renforcer leurs positions : les déposants vont avoir tendance à quitter les banques moyennes pour aller dans des mastodontes "too big to fail". C'est déjà le cas aux États-Unis où les banques régionales sont sous pression.
Les grosses banques ont deux stratégies possibles : attendre que les dépôts arrivent chez elles ou se lancer dans l'acquisition de banques moyennes qui se seront vidées d'une partie de leur substance.

L'ATTENTION...

...va se porter maintenant sur les banques américaines de taille moyenne.
Dès ce week-end, elles ont lancé un appel à la FED et au gouvernement pour qu'une aide leur soit accordée.
Une aide sous forme de garantie de liquidités et une aide sous forme de garantie illimitée des dépôts.
La crise bancaire n'est pas terminée, mais votre argent n'est pas en danger.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

TRUMP

Il a lancé un appel à tous ses partisans.
Venez me sauver !
On va m'arrêter.
Il pense qu'il va être arrêté demain dans le cadre d'une enquête sur ses relations avec une star du porno, Stormy Daniels, dont il aurait tenté d'acheter le silence.
Stormy Daniels, de son vrai nom Stéphanie Clifford, a touché 130 000 $ pour "oublier" Donald Trump juste avant les élections.

MOTION DE CENSURE

Deux en fait.
Une "transpartisane".
Et une déposée par le RN.
Les manifestations, souvent violentes, se multiplient un peu partout en France.
L'exécutif, craint, selon les Échos, un mouvement type "gilets jaunes".
Pendant ce temps, les élus sont menacés pour leur soutien à la réforme des retraites.

REVOIR C'EST VOTRE ARGENT

L'expression de la semaine : crise bancaire.
La question macro : Comment les banques centrales vont réagir à la situation actuelle ?
Le chiffre : 6% d'inflation aux États-Unis ?
Où vont les indices boursiers ?
Les questions argent : quels secteurs faut-il privilégier en Bourse ? Quels secteurs faut-il éviter ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Qui sont les meilleurs gérants de la semaine ?
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Anne-Sophie Alsif de BDO France et professeure à la Sorbonne, Alain Pitous, Senior Advisor ESG, José Berros de la Financière de l'Echiquier et Denis Ferrand de Rexecode.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici

LA BOURSE À LA CARTE

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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Le rachat en urgence de Crédit Suisse par sa rivale UBS ne suffit pas à apaiser les craintes des investisseurs ce matin. Les principales places européennes ouvrent dans le rouge (-1,21% pour le CAC 40, à 6 842 points). L’indice français a cédé 4% la semaine dernière, soit sa pire performance depuis septembre, mais préserve pour le moment 6% de gain depuis le 1er janvier.
Les investisseurs devraient opter pour la prudence d’ici la réunion de la Fed qui débute demain. La Banque centrale américaine devrait modérer ses prochaines hausses de taux compte tenu des tensions sur le système bancaire international. Verdict mercredi à 19h.
En Asie, la Bourse de Tokyo perd 1,42%, à 26 946 points.
Le Brent se négocie à 70,9$ (-2,07%).
L'once d'or s'échange à 2 000,5$ (+0,58%).
L'euro/dollar évolue à 1,066$ (-1,07%).

ON S'EN FOUT ?

Si vous ne l'avez pas vu, "A l'Ouest, rien de nouveau", sur Netflix, qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger, est remarquable ; La Saison 4 de "Sinner" (les trois premières étaient déjà excellentes) commence très bien, un très bon thriller ; Le concours international d'éloquence de l'Université Panthéon-Sorbonne commence aujourd'hui ; Le bac débute aujourd'hui avec des menaces de perturbations et de grèves ; L'ONU organise aujourd'hui "la Journée du bonheur", l'occasion de faire une petite introspection ; Nouvelle saison d' "Happy valley" sur Canal, j'avais bien aimé les deux premières, je vous tiendrai au courant ; Gabriel Attal serait pressenti comme candidat Renaissance à la Mairie de Paris ; La guerre en Irak a débuté le 20 mars 2003, il y a 20 ans ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU